Chris Farraday a tiré un trait sur son passé criminel et s’est construit une vie paisible avec sa femme Kate et leurs deux fils, jusqu’au jour où son jeune et naïf beau-frère Andy manque à ses engagements dans une opération de trafic de drogues montée par l’inquiétant petit caïd local Tim Briggs. Pour aider Andy à s’acquitter de sa dette, Chris est forcé de reprendre du service et se tourne vers ce qu’il connaît le mieux : la contrebande.
Avec l’aide de son meilleur ami Sebastian, Chris s’assure la coopération de quelques relations éprouvées, dont son ami d’enfance Danny Rayner, et élabore un coup qui devra lui assurer des millions en faux billets, contre un simple aller-retour au Panama, ce sous l’oeil suspicieux du Capitaine Camp que des antécédents houleux avec le père de Chris rendent d’autant plus méfiant.
L’opération s’avère vite être une impasse. Chris n’a plus que quelques heures pour mettre la main sur le butin. Il va devoir faire appel à des talents auxquels il avait renoncé depuis longtemps et naviguer entre la pègre locale, la police et les douanes, avant que sa femme et leurs fils ne servent de dédommagement à Briggs.
L’avis de Fabien
Remake du film islandais Reykjavik-Rotterdam réalisé par un des acteurs de l’original, Contrebande cumule tous les ingrédients de la bonne série B d’action virile : une histoire de braquage impossible avec moults péripéties, de multiples personnages avec des profils parfois troubles, un casting jeune et sexy (Mark Wahlberg, Ben Foster, Giovanni Ribisi, Kate Beckinsale).
Si le déroulement de l’intrigue sent le réchauffé et est sans surprises, la réalisation nerveuse sans être tape-à-l’oeil assure le spectacle d’autant plus que les situations dramatiques souvent rocambolesques (la séquence à Panama) se multiplient jusqu’à un final assez tendu. La mise en scène de Baltasar Kormakur vise une certaine urgence, un réalisme brut à la Michael Mann auquel on pense beaucoup lors du prologue nocturne et de la scène musclée de braquage d’un fourgon blindé qui, sans atteindre la précision visuelle du réalisateur de Heat, s’avère assez redoutable. Cette recherche d’action réaliste va de pair avec le souci de présenter un environnement populaire authentique comme cadre de l’intrigue.
En effet la peinture du monde ouvrier dans lequel évolue le héros sonne juste, des détails dans les décors aux attitudes des personnages. A cet égard Mark Walhberg est une nouvelle fois à son aise dans la peau d’un prolo qui lutte pour s’en sortir. L’acteur de Fighter est bien entouré par de solides seconds couteaux (Ben Foster, Giovanni Ribisi) qui apportent une certaine subtilité et profondeur via un regard troublé, un comportement surprenant, à des rôles sur le papier stéréotypés.
Recyclage habile des figures narratives et stylistiques du genre avec un casting solide qui a fait ses preuves dans cet univers musclé, Contrebande assume visiblement, en toute décontraction, son statut de série B d’action efficace et divertissante, généreuse dans son empilement de situations dramatiques, stylée et cool dans son exécution jusqu’à un générique final au son du jubilatoire Boom Boom de John Lee Hooker.
Test blu-ray
Technique
Contrebande présente de nombreuses scènes nocturnes avec un grain cinéma, jamais envahissant et compatible avec une précision affirmée. L’image, de manière générale, notamment la séquence au Panama avec une belle lumière et des couleurs marquées, est exemplaire en terme de piqué.
Pas d’effets sonores démesurés mais une efficacité certaine lors de la fusillade liée à un braquage de fourgon. La piste anglaise en DTS HD Master audio a plus d’ampleur que son homogue française.
Bonus
Au programme des bonus de cette édition blu-ray Universal figure le traditionnel commentaire audio, le réalisateur Baltasar Kormakur étant accompagné pour l’exercice par le producteur Evan Hayes.
Un making-of (13′) classique avec extraits du tournage à la Nouvelle-Orléans et interviews du casting est proposé aux côtés d’un module axé sur les cascades et l’action de Contrebande (8′) d’où ressort une recherche de réalisme dans les scènes de combats effectués en grande partie par les acteurs très volontaires et motivés.
7 scènes coupées sont également proposées (7′) : dans le lot de ces scènes additionnelles et prolongées on retiendra une bonne scène coupée mettant en scène la famille du personnage de Mark Walhberg visitant au parloir le père de ce dernier.
Enfin la copie numérique du film est offerte.