À Paris, Gabriel, la trentaine, élève seul sa fille Juliette. Ancien flic retiré des affaires suite à un drame personnel, l’homme a du mal à joindre les deux bouts. Un jour, une ancienne connaissance lui propose un travail bien rémunéré. S’il accepte le marché, Gabriel doit livrer des mallettes à travers le monde pour des commanditaires anonymes. Les termes du contrat sont clairs : il ne doit poser aucune question sur le contenu des valises et ne jamais essayer de les ouvrir.
Intrigué et persuadé que ce job le fera sortir de son impasse financière, Gabriel se lance dans l’aventure. D’Istanbul à Bruges en passant par la Chine, il saute d’avion privé en avion privé avec sa mystérieuse cargaison. L’argent ne tarde pas à affluer. Gabriel est un homme pressé certes, mais riche. Si sa fille se plaint de ce père désormais absent, il ne peut enrayer une machine qui l’étouffe de plus en plus.
L’avis de Yanick Ruf :
Après avoir commencé dans le fantastique teinté d’humour de Dead End et Hellphone (scénariste) et dans la comédie pure (Big Nothing), le réalisateur français Jean-Baptiste Andrea s’exerce maintenant au thriller. S’armant pour cela d’un scénario totalement original et d’un casting de choc, mettant en tête d’affiche Jérémie Renier (Cloclo) et la merveilleuse Audrey Fleurot que l’on ne cesse de voir ces derniers temps au casting de films tels Pop redemption, Les reines du ring et très prochainement dans Fonzy, le remake français de Starbuck. Que dire de ce duo ? Ils sont tous les deux à la hauteur de ce que l’on attend d’eux!
D’excellents acteurs, servis d’excellents seconds rôles comme Bouli Lanners ou encore la jeune Mélusine Mayance qui interprète Juliette, la fille de Jérémie. Ce duo d’ailleurs fonctionne à merveille et ils se révèlent très complices et l’on se prend sans peine à les trouver réellement parents. Audrey ne fera que renforcer un peu plus les relations humaines abordées dans le film car, comme souvent on a droit à une morale sous-jacente qui nous parle des rapports entre parents et enfants, surtout dans les familles monoparentales… Un sujet maintes fois abordé et qui, ici, n’est qu’à peine effleuré, tout juste suggéré. Un bon point de ne pas nous faire entrer dans un côté dramatique ni de trop nous emmener dans une histoire d’amour sans fin.
Si les acteurs sont connus pour leurs différentes interprétations cinématographiques alors qu’en est-il de ce fameux scénario ? Dès le départ, on s’aperçoit que l’histoire ressemble à celle du Transporteur de Louis Leterier qui mettait en scène un homme qui gagne sa vie en transportant des colis sans en connaitre la nature. Jusque-là, rien ne diffère et l’on se retrouve une fois encore avec ce cruel dilemme : peut-on se contenter de transporter quelque chose, en l’occurrence une mallette dans le cas qui nous intéresse, sans savoir quel en est le contenu ? La curiosité est toujours plus forte que tout…
Ce qui est fort aussi, c’est le suspense qui nous tiendra en haleine jusqu’à la toute fin du film. Cette fameuse confrérie, limite sectaire, n’est autre qu’une affaire bien rentable vous l’aurez vite compris. Mais bon, je vous laisse voir le film sans en dévoiler plus, car à l’heure où tout le monde ne pense plus qu’à faire des remakes sans limites, tous pays confondus (même la France s’y met avec Fonzy d’ailleurs), il est tellement rare de voir des histoires originales qu’il ne faut pas hésiter un instant et aller voir ce film de toute urgence! Le cinéma français nous prouve qu’il sait se faire plus original que la plupart des productions hollywoodiennes.
Un excellent point pour le pays qui en a fait l’invention, ne l’oublions pas…