Coffret blu-ray intégrale Sofia Coppola
Coffret blu-ray intégrale Sofia Coppola

Coffret blu-ray intégrale Sofia Coppola

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Drame
Durée
0
Titre Original
Coffret Sofia Coppola
Notre score
8

A l’occasion de la sortie en vidéo le 16 octobre du dernier long-métrage de la jeune réalisatrice, The Bling Ring (critique cinéma à lire ICI), Pathé édite un coffret intégrale blu-ray Sofia Coppola à un prix attractif avec ses cinq longs métrages en haute définition.

Le test suivant est celui du précédent coffret Sofia Coppola édité en mai 2011 par Fox Pathé Europa avec les films en hd Virgin Suicides, Lost in translation, Marie Antoinette et Somewhere accompagnés de suppléments.

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Dès son premier long Virgin Suicides Sofia Coppola pose de manière brillante les bases thématiques et esthétiques d’un cinéma à la photographie éthérée privilégiant les silences et les non-dits pour traduire un sentiment de mélancolie, de désarroi existentiel dont sont sujets bon nombre des figures qui hantent son univers.

Adapté d’un roman de Jeffrey Eugenies, Virgin suicides a la forme d’une enquête où un groupe de jeunes hommes s’interroge 25 ans après sur les raisons de la disparition des sœurs Lisbon, anges blonds objets de convoitises de tous les garçons de leur entourage. Le mystère des soeurs Lisbon demeure une obsession pour les garçons qui les ont cotoyés et passés des moments magiques et parfaits avec elles : comment ces filles radieuses, belles comme le jour et aptes au bonheur (voir la magnifique séquence du bal de fin d’année où l’insouciance, le bonheur font irruption dans leurs vies) ont choisis de rallier si jeunes le royaume des ombres? Leur éclat naturel, leur chambres colorée où la décoration hétéroclite et les vêtements abandonnés témoignent d’une certaine insouciance contrastent avec leurs pensées torturées qui les pousseront à commettre l’impensable, sans doute attisées par une éducation psycho-rigide qui va conduire leurs parents à les couper du monde dans une quasi-indifférence générale.

Cette chronique illustrée par la musique de Air est d’une beauté funèbre vraiment singulière qui en fait une œuvre incontournable sur la période de l’adolescence.

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Couronné par l’oscar du meilleur scénario original en 2004, Lost in translation met en scène un duo original et irrésistible (Scarlett Johansson, Bill Murray) perdu dans Tokyo. Cette perte des repères due au décalage horaire comme à des traditions et un mode de vie surprenants s’accompagne d’un désarroi existentiel décelable chez deux êtres que tout sépare (l’âge, la condition sociale). Au gré de petites séquences intimistes, Sofia Coppola sonde leur ennui, leur malaise affectif, leurs doutes quant à un avenir prévisible et sans aspérités puis leur rapprochement et leur amitié dans cet univers inconnu où, au bout du voyage, ils auront appris à mieux de se connaître. La rare alchimie entre les deux acteurs donne lieu à des moments vraiment magiques de confidences et de complicité amoureuse. Lost in translation est sans doute le film le plus éblouissant et attachant de l’œuvre de Sofia Coppola.

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Avec son ambitieux troisième film Sofia Coppola s’attaque à une page de l’histoire de France via un portrait personnel de la vie de Marie Antoinette. Inspirée par la biographie de Antonia Frazier, la réalisatrice s’attache à nouveau à décrire les tourments et les joies d’une jeune femme, cette fois-ci plongée dans la grande histoire. Passé l’incongruité d’entendre des figures historiques comme Louis XIV ou Marie Antoinette s’exprimer dans la langue de Shakespeare (le pire, Louis XIII joué par un Texan!), ce biopic pop (musique de Phoenix, irruption des Converse dans le champ…) se suit agréablement grâce à la justesse de Kirsten Dunst dans le rôle d’une jeune femme trop jeune pour régner préférant les fêtes arrosées de champagne et l’oisiveté des discussions entre filles aux obligations protocolaires qu’imposent la royauté.

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Avant-dernier film de Sofia Coppola, Somewhere est la chronique du quotidien d’une star hollywoodienne désabusée qui un jour voit débarquer à la porte de sa suite du Château Marmont sa fille de 11 ans. La réalisatrice excelle à nouveau à filmer l’état languissant voire mélancolique de personnage dont la vie tourne en rond. L’intrigue minimaliste est centrée sur les états d’âme du personnage en apparence superficiel que l’acteur Stephen Dorff réussit à rendre attachant avec l’irruption de sa fille dans un quotidien assez artificiel soudain illuminé par la grâce. Le regard sensible plein de malice et d’ironie porté sur son personnage principal transcende une histoire ténue sur le plan dramatique mais qu’une succession de courtes séquences décrivant avec une sidérante  justesse l’état atmosphérique de l’existence rend assez captivante.

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Test blu-ray

Technique

Les copies de Vigin suicides et Lost in translation proposent une image perfectible, gonflée par rapport au DVD : le nettoyage a été sommaire et le manque de relief est assez notable par rapport aux standards de la haute définition. Les pistes DTS-HD Master Audio se montrent assez efficaces et particulièrement appréciables pour les pistes musicales et les dialogues (Lost in translation à écouter de préférence en vo).

Le disque de Marie-Antoinette s’en sort un peu mieux côté master, une image propre avec une belle colorimétrie mais sans profondeur de champ. Les ambiances musicales s’apprécient avec les deux pistes DTS-HD Master Audio.

Le blu-ray de Somewhere offre un rendu très correct conforme aux partis-pris esthétiques (caméra à l’épaule, tournage en équipe réduite) de l’équipe : un léger grain cinéma à l’image, des scènes en plein jour précises, belles couleurs. Les deux pistes DTS HD Master Audio 5.1 nous invitent à nous immiscer dans l’atmosphère si particulière de l’oeuvre de Sofia Coppola où la musique est toujours soigneusement choisie.

Bonus

Pour les deux premiers titres blu-ray les bonus identiques sont identiques aux éditions DVD soit des journaux de tournage avec en plus pour Lost in translation une conversation entre Sofia Coppola et son acteur Bill Murray, des scènes inédites et longues.

La partie bonus, bien plus fournie, du bd de Marie-Antoinette reprend les suppléments du dvd collector à savoir le premier court-métrage de Sofia Coppola, un documentaire historique de la BBC (50′), des scènes inédites et un making of (par Eleanor Coppola).

Le blu-ray de Somewhere ne propose malheureusement en supplément qu’une master class donnée par la réalisatrice et Stephen Dorff à l’occasion de l’avant-première parisienne du film en novembre 2010.

Coffret blu-ray intégrale Sofia Coppola
Coffret blu-ray intégrale Sofia Coppola
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