A la veille de Noël, la plénitude d’une pension de jeunes filles va être bouleversée par un dangereux psychopathe, adepte du harcèlement téléphonique.
Une joyeuse bande d’étudiantes, réunies en attendant de pouvoir profiter des vacances, va être confrontée à la folie meurtrière incarnée…
L’avis d’Alex :
Noël approche à grands pas…
Ah, les sports d’hiver, les repas en famille au coin du feu, la ville revêtant ses habits de lumière, les cadeaux déposés au pied du sapin par le gros barbu rouge (nan, pas Hellboy !) et le psychokiller tapi dans l’ombre prêt à occire d’innocentes victimes comme on découpe la dinde aux marrons !
Dans l’histoire du « slasher », cet énergumène peu respectueux de la débauche consumériste ambiante s’est ainsi attaqué à quasiment toutes les fêtes, religieuses ou non : Noël donc (avec une prolifération de titres tels que « Douce nuit, sanglante nuit » ou le français « 36-15 code Père Noël »…), mais également le réveillon du nouvel an (« Le Monstre du train » avec Jamie Lee Curtis), la St Valentin (le canadien « Meurtres à la St Valentin » dont on attend le remake en 3-D), le traditionnel bal de promo US (le tout récent « Prom Night – le bal de l’horreur »), l’élection de Miss « Sardine » (« Souviens-toi…l’été dernier »), et bien entendu la veille de la Toussaint avec LE film considéré comme ayant posé les bases du genre : « Halloween – La nuit des Masques » !
En attendant d’hypothétiques « Massacre à la fête des Mères » ou encore « Pâques au cimetière » (cf. Desproges) ???
Pourtant, il y a bien un film qui préfigure le métrage culte de Carpenter : « Black Christmas », titre ultra populaire Outre-atlantique et quasiment inconnu chez nous, a en effet été mis en boîte quatre ans avant « Halloween »…
Réalisé en 1974, le film de Bob Clark est aujourd’hui encore un modèle d’efficacité dont l’influence sur toute une partie de la production horrifique des années 80 et 90 méritait bien (enfin) une sortie DVD française !!!
Interprété par une troupe d’alors tout jeunes comédiens parmi lesquels Olivia Hussey (« Roméo et Juliette » de Franco Zeffirelli), Keir Dullea (« 2001, l’Odyssée de l’espace ») et l’extravagante Margot Kidder (Loïs Lane dans les « Superman » incarnés par Christopher Reeves), « Black Christmas » est surtout célèbre pour son plan-séquence inaugural présentant en caméra subjective l’entrée du tueur dans la pension de jeunes filles, le voyant grimper le long de la façade avant de pénétrer à l’intérieur en passant par une fenêtre du grenier !
Une prouesse technique spectaculaire dont le chef-opérateur nous explique le procédé somme toute artisanal sur le disque consacré aux suppléments.
Nul doute que Carpenter s’en soit souvenu lorsqu’il a mis en scène de la même manière le premier meurtre du jeune Michael Myers au tout début de « Halloween »…
Principalement tourné en huit clos dans la demeure estudiantine (à l’architecture évidemment peu rassurante dans la pénombre), le film maintient un niveau de tension constant grâce au travail effectué sur le son : aux cordes de piano qu’on fracasse (littéralement lors d’une scène) s’ajoutent les incessantes sonneries du téléphone de la pension et les voix réellement flippantes qui se dégagent du combiné. Une fois encore, cela inspirera le cinéaste Fred Walton quelques années plus tard pour son « Terreur sur la ligne » (1979)…
Soulignons que Bob Clark lui-même a participé à l’enregistrement d’une de ces « fameuses » voix, dont le langage est toujours aussi cru, même à l’heure actuelle…
Le réalisateur américain était justement pour le moins atypique : auteur de plusieurs bandes d’épouvante (dont « Le Mort-Vivant »), il avait également mis en scène les deux premiers « Porky’s », ancêtres made in 80’s des « American Pie » !
Bob Clark est malheureusement disparu en 2007 suite à un accident de la route…
Comptant aussi à son générique l’acteur vétéran John Saxon dans le rôle de l’inspecteur de police, « Black Christmas » s’impose comme le véritable film fondateur des futurs « slasher movies » !!!
Les fans du genre savent donc ce qu’il leur reste à faire, d’autant que le métrage se conclut sur un final comme on n’oserait certainement plus en faire aujourd’hui…
Editeur Zone 2 : Wild Side Video (collection « Les Introuvables : les maîtres du fantastique »)
DVD 1 / LE FILM :
– Langues : anglais / français
– Sous-titres : français
– Son : mono
– Format image : 1.75 (16/9 compatible 4/3)
– Couleurs
+ Scénario original annoté (Partie Rom)
DVD 2 / LES COMPLEMENTS :
– « Les 12 Jours de Black Christmas » : la genèse du tournage (20 min)
– « Black Christmas revisité » : entretien avec l’équipe du film (37 min)
– Entretiens avec les acteurs Olivia Hussey et Art Hindle (41 min)
– Scènes supplémentaires (voix au téléphone / 2 min)
– Spots TV et bandes-annonces
