Bellflower suit deux amis qui passent leur temps à fabriquer un lance-flamme et d’autres armes dans l’espoir que l’apocalypse arrive et pour enfin donner jour à leur gang « Mother Medusa ». Alors qu’ils attendent le début de la fin, l’un des deux tombe éperdument amoureux d’une fille charismatique qu’il rencontre dans un bar. Rapidement intégrés dans un nouveau groupe d’amis, ils se lancent dans une aventure d’amour, de haine, de trahison et d’extrême violence, plus dévastatrice que tous leurs fantasmes d’Apocalypse…
Film en séléction au Discovery Zone, Luxembourg City Film Festival 2012
Séance spéciale « crossover »
4ème Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS)
du 11 au 18 septembre 2011
L’avis de Manuel Yvernault :
Ayant produit son petit effet à Sundance, Bellflower est le singulier premier film d’Evan Glodell qui, après un court métrage co-réalisé, décide d’être seul maître à bord. En résulte un étrange film versant vers l’arty indé faisant appel aux sens plus qu’à l’émotion narrée. On en ressort avec un étrange goût de bitume dans la bouche. Etrangement, ni totalement satisfaisant ni vraiment déçu et plein d’interrogations.
Bellflower donne le sentiment de ces projets inaboutis qui demandent une attention particulière autre que l’intention première. Le film n’est en rien un film post-apocalyptique mais plus un drame romantique passionnel. La réalisation embryonnaire et protéiforme s’agite dans de multiples directions avec une forme marquée d’effets esthétiques. De là se dégage une romance échouée où la passion première du personnage principal est soit la cause de son échec, soit l’exutoire d’un amour venu de manière trop rapide et superficielle.
En voulant créer un pont onirique à son métrage Glodell prend parfois l’autoroute de la facilité mais retombe avec un savoir faire indéniable de mise en abîme. C’est en cela que le film est perturbant. Il nous arrache des envolées attachantes dont on s’imprègne indubitablement et de la même manière nous perd dans un brouillon de facilité de séquences parfois en roue libre.
Au final, on ressort avec l’idée d’un film plein de charme mais déroutant dont la bande son est un des facteurs principaux créant ainsi un certain attachement. Bellflower est un ovni cinématographique ressemblant plus à une carte de visite pour le 7ème art, pourvu d’un savoir faire indéniable mais à confirmer sur un vrai scénario. De là à penser que Bellflower serait une sorte de Macadam à deux voies ou une tentative échouée de réaliser un Zabriskie Point version moderne, il n’y a qu’un pas que tout à chacun sera à même de ressentir de manière personnelle. A re(voir) ?