1972. La championne de tennis Billie Jean King remporte trois titres du Grand Chelem. Mais loin de se satisfaire de son palmarès, elle s’engage dans un combat pour que les femmes soient aussi respectées que les hommes sur les courts de tennis. C’est alors que l’ancien numéro un mondial Bobby Riggs, profondément misogyne et provocateur, met Billie Jean au défi de l’affronter en match simple…
Avis de Manu
Après Little Miss Sunshine et le moins heureux Elle s’appelle Ruby (un peu lourd et stéréotypé indé made in Sundance) le duo peu prolifique Dayton-Farris revient sur grand écran avec Battle of the Sexes (un film tous les 6 ans environ). Casting étoilé et retour de l’indispensable Steve Carell.
Si la réussite de leur premier long-métrage n’est plus au rendez-vous, le contrat est parfaitement rempli dans la catégorie feel good movie, ni plus ni moins.
Le suspense d’un final évaporé dès le début du film, existence même du film, sinon, à quoi bon !?, les deux metteurs en scène se sont appuyés sur leur casting, Emma Stone et Steve Carell en vitrine, bien épaulés par pléthore de seconds rôles tous très bons dans leur rôles respectifs. Petite frustration de ne pas voir plus que ça le génial Fred Armisen dans un rôle quasi muet mais formidable de discrétion, Sarah Silverman qui ne semble pas jouer mais être elle-même, Bill Pullman grinçant à souhait qu’on voit de plus en plus en ce moment (et c’est tant mieux) et Alan Cumming qu’on avait pas vu aussi touchant depuis un moment. Car Battle of the sexes semble être avant tout un film d’acteurs, un film ou l’étiquette « indépendant » se porte par des comédiens tous à leur affaire ici. Non pas que la mise en scène ne soit pas soignée (bien que brouillonne au début pour être plus aventureuse dans sa deuxième moitié) mais elle n’apporte pas en soit un intérêt réel. C’est donc sur le casting et la direction d’acteurs que tout repose et tout est réunit ici pour relater cette histoire vraie de personnages touchants à truculents.
Evidemment c’est l’écho féministe, très en avant en ce moment, qui sert d’étendard au film, représenté de manière assez délicate dans une Amérique seventies soigneusement reconstituée (décors, costumes, retransmissions TV…). Battle of the Sexes est tour à tour un libellé politique et une ode à la discrimination (superbe séquence de 30 secondes entre Cumming et Stone) d’une certaine justesse mais qui manque un peu d’envergure, du moins proche de celle qui sur un autre sujet avait permis au duo de réaliser le touchant Little Miss Sunshine. Battle of the Sexes est donc une belle reconstitution qui échappe avec finesse à pas mal de stéréotypes, porté par un excellent casting (Stone et Carell en tête) qui par la sincérité qu’il dégage remplit son postulat de départ, feel good movie classique, avec ses qualités et ses défauts, valeur sûre sur laquelle on ne prend que peu de risques notamment au cœur d’une mise en scène classique mais sans jugement.