Quand Assassin’s Creed Unity a été annoncé par Ubisoft, beaucoup craignaient le retour à un jeu cantonné à une seule ville, tant le sentiment de liberté accordé par Black Flag, son prédécesseur, était jouissif. Mais la perspective de jouer dans un Paris en proie à la révolution, à échelle 1:1 laissait néanmoins rêveur. Alors qu’en est il, nos doutes sont ils justifiés ? C’est ce que notre ami Oleave vous propose de voir dans son test du jeu. Préparez vous: des têtes vont tomber !
Poursuivant dans sa volonté de fournir un opus Assassin’s Creed par an, Ubisoft nous propose cette année de nous plonger dans la France durant la révolution, avec un nouveau héros, Arno Dorian, né d’un père assassin, et recueilli, suite au meurtre de ce dernier, par un templier. On accompagnera donc notre héros sur la route ensanglantée de la vengeance, jonchée de cadavres de templiers. Il vous faudra une bonne quinzaine d’heures pour arriver à vos fins en ligne droite et il faut avouer qu’un certain plaisir teinté de nostalgie se manifeste au fil des missions. En effet, la structure du scénario se rapproche beaucoup de celle d’ Assassin’s creed 2, on cherche à venger le meurtre de notre famille en faisant tomber les templiers un à un jusqu’à remonter au grand patron de l’ordre.
Cependant, ce ne serait pas rendre justice à Ubisoft que de s’arrêter à cette analogie. En effet et à l’instar d’un Hitman ou, toute mesure gardée, de l’excellent Dishonnored, les assassinats que l’on nous propose peuvent être effectués de plusieurs façons différentes. Chaque début d’assassinat se présente de la manière suivante: on se retrouve perché en hauteur et une cinématique nous montre les différentes opportunités d’assassinats ou d’infiltrations disponibles. Cela peut se présenter par exemple sous forme d’émeute à déclencher, de vin à empoisonner, clé à voler ou autre. Voila pour ce qui est à la base du jeu, attardons nous maintenant sur la réalisation, qui n’a jamais été le point fort d’Ubisoft dans cette licence.
Le studio nous avait promis de remanier le système de déplacement/parkour pour que tout soit fluide. En clair nous aurions juste à pointer vers l’endroit désiré et Arno se déplacerait de corniche en corniche avec aisance et classe. Disons-le de suite, c’est un échec. Il m’est arrivé à maintes reprises de pester contre Arno tant il avait tendance à rester bloqué, ou à faire des choses que l’on ne voulait pas. Lors des missions où la discrétion est de mise, il était fréquent de me faire repérer injustement, de même pour les missions courses poursuites notre héros a eu tendance à s’accrocher un peu partout, m’empêchant de continuer la mission.
En parlant de mission, très bon point : le jeu propose énormément de contenu. Les missions sont variées et intéressantes, entre celles où il faut escorter des dames, protéger des carrioles, voler des objets, mettre à nu une secte, résoudre des crimes ou encore les collectibles à récupérer… Bref, vous aurez de quoi faire ! Il faut aussi évoquer les missions en coopération où l’équipe a vraiment fourni beaucoup de travail pour rendre le jeu intéressant en dehors de sa trame principale. Même si pour vraiment en profiter, il vaut mieux y jouer avec des amis pour pouvoir se coordonner…
Autre point fort du jeu, Paris. La ville est sublime, les bâtiments offrent un très bon rendu et les effets de lumières lors des levers et couchers de soleil magnifient le tout. On sent bien que nous sommes sur des consoles nouvelle génération. D’autant plus que les rues sont sur-peuplées, le jeu affichant un nombre incalculable de passants à l’écran. Il est d’ailleurs amusant de se faufiler au milieu d’une foule en colère, assassiner un garde et de disparaître dans cette même foule. Seul hic, la modélisation des individus laisse vraiment à désirer tant on tombe très facilement sur plusieurs individus « génériques » se ressemblant dans une même foule. Un aspect récurrent dans beaucoup de jeux open-world, dont il est difficile de vraiment tenir rigueur, excepté dans les ralentissements que la densité de ces foules occasionne. Sans compter les nombreux problèmes de collisions.
Pour continuer dans les bugs, on note énormément d’erreurs d’affichages : textures ne s’affichant pas, interface invisible, décor qui apparait au dernier moment. Le jeu a même complètement crashé à deux reprises en deux jours, me laissant bouche-bée face au menu de la PS4. Nous sommes là de toute évidence face un soft non terminé, et toutes les critiques faites à ce sujet sont justifiées. Peut être que sortir un Assassin’s Creed par an était un rythme trop difficile a assumer pour Ubisoft. (ndlr : les choses devraient logiquement changer avec le récent partage des opus entre deux studios Ubisoft)
L’autre promesse faite par Ubisoft concernait le système de combat. Longtemps décrié pour sa facilité, on pouvait éliminer toute une armée juste en effectuant des contres. Bon point, dans AC Unity, les combats sont bien plus ardus et il faudra vraiment user de toutes vos capacités comme les bombes, pistolets ou roulades. Bien sûr, les contres sont toujours de la partie, mais sont plus difficile à exécuter et les ennemis n’attendent pas que vous finissiez pour vous attaquer. En bref, préparez vous à mourir plus souvent dès lors que les ennemis sont plus de quatre, et la fuite pourra souvent apparaître comme la meilleure solution.
En conclusion, Assassin’s Creed Unity aurait pu être un excellent jeu si Ubisoft avait choisi de prendre quelques mois de plus pour véritablement finir et peaufiner son jeu, et le hisser au-dessus de l’excellent Black Flag. En l’état, beaucoup de joueurs pourraient ne pas avoir la patience ni le courage d’aller au bout de AC Unity, ce qui serait triste tant le jeu fait preuve d’une réelle générosité et d’une véritable ambition qui, si elle se répercute sur les prochains volets, pourrait bien amener la licence vers de nouveaux horizons.