Suite 4 ans après de 2 days in Paris, 2 days in New-York toujours signé Julie Delpy recèle à nouveau pour notre plus grand plaisir de nombreux dialogues savoureux débités avec énergie, des situations délurées où l’absurde est souvent convoqué (la séquence hallucinante avec Vincent Gallo en guest, apparition de Daniel Bruhl en fée alter mondialiste) et des personnages bien cintrés (une famille française légèrement envahissante).
Si l’histoire fait du surplace, Julie Delpy dynamise sa comédie par un verbiage constant, des dialogues souvent crus, un esprit farcesque où le portrait, croqué par la réalisatrice expatriée, de ces français est assez chargé : père rabelaisien joué par le propre père de Julie Delpy, soeur exhibitionniste légèrement nympho, beau-frère glandeur, cet échantillon de frenchies, révélés entre autres sales et sans-gêne, est le vecteur d’un comique assez redoutable. La comédie s’articule en effet autour de l’intervention d’éléments perturbateurs au sein d’un foyer tranquille (un véritable débarquement de français dans une famille recomposée new-yorkaise) et de fait du décalage culturel entre les deux groupes. Les quiproquos s’enchaînent alors avec générosité entre un Chris Rock, pour qui Delpy a écrit ce scénario, désolé par l’attitude de sa belle-famille et des français décomplexés et/ou névrosés .
Avec 2 days in New-York, la touche à tout Julie Delpy qui, en véritable auteur signe outre le texte, la mise en scène et la musique, confirme une écriture comique percutante (art du dialogue qui claque) avec un attachement pour les personnages border-line et n’oublie pas de glisser quelques notes tendres en abordant avec un mélange de poésie et d’humour décalé le sujet de la mort expliquée aux enfants grâce à un théâtre de marionnettes.