L’équipe de cinealliance.fr a pu rencontrer le réalisateur Michel Hazanavicius, l’acteur Jean Dujardin, les actrices Louise Monot et Reem Kherici venus présenter en avant-première leur dernier film, OSS 117 : Rio ne répond plus à l’occasion des 13èmes Rencontres du Cinéma de Gérardmer qui se sont déroulées du 25 au 28 mars 2009.
Quelle a été la difficulté pour cette nouvelle histoire et y a t-il eu un challenge par rapport au numéro 1 ?
Michel Hazanavicius : Le but c’était de faire mieux, plus drôle et différent sans que les gens ne soient perdus.
Michel Hazanavicius : J’ai été très influencé par le premier OSS (rire). Mais vous en remarquerez d’autres très reconnaissables pendant le long métrage. C’est une joie de faire un film populaire.
Jean Dujardin : J’ai encore regardé d’autres films (notamment avec Paul Newman) pour éviter de ressembler trop à Sean Connery. Dans un sens pour moi, il partait plus en vacances qu’en mission donc il fallait qu’il soit plus détendu.
Michel Hazanavicius : Le split screen, c’est parti de L’Affaire Thomas Crown. L’idée c’était de faire un film cohérent. Cela donne un long métrage plus naïf et plus innocent tout en étant plus adulte.
Michel Hazanavicius : Il a passé un casting et je l’ai refusé (rire).
Michel Hazanavicius : Le soin apporté au film est nécessaire pour faire passer la crétinerie du personnage, d’où le côté chic et élégant. L’idée du travail soigné c’est normal.
Au vu de certaines séquences, le film sortira t-il en Allemagne ?
Michel Hazanavicius : Le film est clairement très « anti-nazi ». Pour l’heure, on ne sait pas encore s’il sortira en Allemagne ou en Autriche, et quelles seraient les réactions vu qu’on pousse le bouchon assez loin…
Est-ce plus difficile de faire ce genre de film aujourd’hui que dans les années 60 ?
Michel Hazanavicius : Non ce n’est pas le cas. C’est une idée reçue. Si on compare les humoristes d’aujourd’hui et ceux d’hier, ils vont maintenant plus loin. Nous ne sommes pas dans une époque très politiquement correcte.
Oss 117 est-il raciste ?
Michel Hazanavicius : Ce serait une erreur d’en faire un être humain réel. Il n’est pas raciste, il représente la pensée de l’époque. Il n’a pas d’échelle de valeur et répète juste ce qu’on lui a dit.
Louise Monot et Reem Kherici (ensemble) : On avait aimé le premier volet et on voulait jouer avec ce crétin (rire). On voulait jouer sur les clichés. Et sur le côté esthétique du film.
Michel Hazanavicius : Avant de commencer à travailler je ne me pose pas la question. Le monde a changé mais le personnage n’a pas changé en douze ans (dans l’histoire). Toutefois nous avons bénéficié de plus de moyen financier ?
Michel Hazanavicius : On est tous reparti avec un épluche légume à 99 euros (rire). Pierre n’est pas acteur de métier et il a un avantage en représentant la France Pompidolienne.
Et pour le prochain opus ?
Michel Hazanavicius : Si nous devions faire un 3 ème opus, je pense qu’il faudrait surprendre et ne pas être là où tout le monde l’attend … Il faut 1 an pour écrire un scénario et je n’ai pas d’idée pour l’instant.
Michel Hazanavicius : Tous les flash-backs pour la scène du trapèze proviennent d’un film avec Elvis Presley intitulé L’idole d’Acapulco.
Jean Dujardin : Je n’ai pas la même sensation que dans le premier. C’est peut-être le travail de lecture avant… Je n’ai pas vraiment de réponse.
Jean Dujardin : Je suis doublé, mais pas entièrement. Il faut aller très vite pour ne pas se faire mal. Le plus difficile c’est de refaire les séquences toute la journée.
Jean Dujardin : Ça vient d’un délire du premier, suite à une partie de jokari. On voit une image où je ris et on s’était dit que cela ressemblait au rire d’Errol Flynn…
Vous ne pouvez certainement pas extrapoler sur un éventuel n°3, mais on se pose des questions pour savoir si OSS117 est hétéro ?
Michel Hazanavicius : Je pense qu’il a une sexualité émouvante, évolutive et cognitive. Il s ‘adapte. Si vous me le demandez aujourd’hui, je dirais qu’il n’y a plus d’OSS girl mais un OSS boy (rire). Ce qui est marrant s’est de prendre les clichés de l’époque. Dans les films, les rapports entre les hétéros et leurs potes sont souvent ambigus.
Et pour les noms que vous avez utilisés ?
Michel Hazanavicius : C’est difficile à trouver pour ne pas faire trop gag ni trop sérieux. J’ai pris des noms de personnes que je connaissais.
Michel Hazanavicius : Le DVD est un outil idéal pour trouver des références et pour communiquer avec l’équipe. On peut se référer à certains exemples pour montrer ce que l’on veut. Le film ne fonctionne pas en copié-collé.
Jean Dujardin : En fait j’ai lu 50 pages mais je n’aimais pas. L’inspiration vient plutôt de Sean Connery.
Michel Hazanavicius : C’est la première fois que je vois un acteur qui répète des scène DÉJÀ tournées !!! Jean est un sacré perfectionniste…
Louise Monot : Dolores est à la fois gentille et méchante. Elle est entre les deux. J’ai regardé plusieurs films pour m’inspirer du personnage et je les ai mixés. Il n’y a pas qu’une actrice qui m’a inspirée.
Merci à Valérie Lemoine & Aurélie Covini (Relation Presse)
Retranscription de l’interview : Stéphane Humbert