Pour vous, nous étions à l’avant première d’Humains de Pierre-Olivier Thévenin et de Jacques-Olivier Molon, dit respectivement POT et JOM. Premier film de ce nouveau duo à la particularité de ne pas être encore célèbre et donc facilement accessible.
Au moment où tous partent aux Etats-Unis ou restent France sans avoir la chance de changer les choses, Pierre-Olivier Thévenin en revient et Jacques-Olivier Molon parcourt tranquillement les productions françaises surtout dans les effets spéciaux, avant de devenir réalisateurs. Quelques références, histoire de vous convaincre? POT a travaillé pour Steve Johnson et surtout sur Jurassic Park avec les studios Stan Winston et son acolyte POM a travaillé sur Vidocq, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain et dernièrement sur A l’intérieur entre autre.
Le film sort le 22 avril prochain dans les salles obscures et afin de faire parler de lui, ils ont cru bon de venir faire une petite promotion en avant première dans certains complexes de Lorraine.
Mardi 25 Mars.
11h, projection presse.
Malheureusement, je ne peux y assister mais je voles quelques secondes du film. Je n’en saisi pas vraiment le sens et heureusement pour moi, ce n’est pas un moment clé…Imaginez-vous, attendre devant une salle alors que le film n’est pas fini et d’un coup la porte s’ouvre un employé du ciné sort de la salle laissant s’échapper un bref passage de votre film et pas de chance, c’est au moment où notre héros tue le bad guy…C’est pour ça qu’il ne faut pas être tout devant sinon le plaisir est gâché.
Entre 19h et 19h30, Kinépolis Thionville.
Je sais que l’équipe vient de faire une présentation du film, suivi par quelques questions! Mais le plus important n’est pas là.
19h45, Kinépolis St-Julien-lès Metz.
Je m’installe tranquillement dans une salle remplie par 115 personnes. A côté de moi des amis, fans de cinéma, espèrent voir une tête connue. Persuadé de ne voir tout ce beau monde qu’après la projection, je suis agréablement surpris par l’annonce de l’arrivée du réalisateur et d’un acteur. Sous de cordiaux applaudissements entre respect et amitiés, c’est Pierre-Olivier Thévenin (l’un des réalisateurs), jeune homme à la mine heureuse et visiblement content d’être là (cela change des stars qui font la gueule) et Dominique Pinon, cheveux hirsutes, son vécu d’acteur comme bagage invisible derrière lui, acteur attitré de Jean-Pierre Jeunet (Delicatessen, Alien 4, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain), vous savez, il joue le mec en fauteuil roulant dans Alien 4!!!
Bref, légère introduction des parcours de chacun et petite annonce du film.
L’animateur demande quelques mots afin de nous faire monter en pression.
POT espère que nous allons prendre plaisir à voir ce film tout comme ils ont pris plaisir à le faire et Dominique Pinon nous lâche : « Pour vous laisser en suspens, je ne vais rien vous dire! ». Très classe, très Dominique Pinon.
Sur ces belles paroles, ils nous quittent annonçant qu’ils reviendrons après le film pour une série de questions.
21h30, après le film :
C’est avec un peu de retard qu’ils remontent les marches de la salle. Ils sont apaisés, rassasiés d’ailleurs, aux vues de Dominique Pinon se tenant le ventre.
C’est alors que débute les questions. Comme toujours personnes n’ose prendre la parole et en même temps nous venons de sortir du film, donc on ne peut pas vraiment dire que nous sommes très objectif pour poser des questions. L’animateur prend les choses en main en demandant comment s’est passé le tournage. Donc tournage en Suisse et au Luxembourg, dans des décors naturels exceptionnels (ce qui est très bien retranscrit dans le film), où se fut assez compliqué.
Venant des effets spéciaux, il fut logique que la question du plaisir à faire des effets spéciaux soit évoquée à laquelle POT répond très naturellement que si à l’écran ça rend plutôt bien, les mettre en place fut un véritable casse tête.
Dès lors, les impressions des spectateurs ont fusés, lançant les références des films. Pour beaucoup, les films survivals à la La colline à des yeux, sont omniprésents, c’est indéniable. Nous avons eu aussi une double référence : M. Night Shyamalan et Paul Verhoven. Autant Shyamalan, j’adhère et j’admets que certaines situations étaient semblables à son univers. Mais de là à dire qu’Humains fait référence à Paul Verhoven, j’avoue que je suis assez dubitatif. D’ailleurs ce fut le cas de POT.
Il faut savoir qu’il ne s’agit pas là d’une idée originale de la part de POT & JOM, c’est Sylvain B. Schmid qui en a eu l’idée à savoir partir d’un carnaval suisse inconnu mis à part en Suisse dont sont tirées des légendes. Ainsi la maison La Fabrique de Films a prit le projet à bras le corps pour en faire Humains. Tout en ayant une certaines idée d’aventures, le projet a été suivi par un œil scientifique en la personne de Michel Brunet, anthropologue, qui a cadré les reconstitutions historiques.
Comme souvent, un projet étant quasiment terminé dès qu’il sort en salle, enfin pour les acteurs et les réalisateurs, car ensuite nous avons tous les côtés de production, avec diffusion à l’étranger, sortie en DVD, la question des futurs projets fut lancés. Très vite, par le biais de spectateurs motivés, une vague idée d’un Humains 2 a été sous-entendu. Mais ce n’est pas pour l’instant. Laissons la carrière de Humains faire son bonhomme de chemin.
C’est ainsi qu’après une conclusion bien rapide que l’on nous invite à applaudir POT et Dominique Pinon et ainsi libérer la salle.
Brève rencontre qui s’achève déjà?
Pensez-vous donc. Voyant que Pierre-O Thévenin était encore en haut des marches, je me suis empressé d’aller le voir pour lui donner mes impressions. Soyons honnête, à chaud, j’ai difficilement accroché au film. Cherchant un peu pourquoi, je me suis dis que cela devait venir des acteurs. De plus j’avais une question qui me brûlait les lèvres :
Pendant ce temps, Dominique Pinon descendait les escaliers!
Pourquoi avoir choisi Lorànt Deutsch?
Nous avons plutôt un acteur dont la majorité des apparitions se sont faites dans des comédies. Selon le réalisateur, il est vrai que c’était assez osé de prendre un acteur novice dans ce genre de film surtout quand il s’agit d’un premier film. Son nom est arrivé petit à petit dans les conversations au sein de la société de production. Mais POT, ne regrette pas le choix de Lorànt Deutsch car il s’est vraiment impliqué dans le projet en ayant fait des recherches afin de mieux entrer dans son rôle de jeune anthropologue.
Il est vrai que c’était quasiment improbable de voir le nom de Lorànt Deutsch entre ceux de deux grands noms à savoir ceux de Philippe Nahon et de Dominique Pinon qui livrent tout deux une grande prestation en jouant respectivement un professeur-anthropologue mystérieux et un professeur de gym en vacances et qui tente de renouer sa famille éclatée. Ce sera peut être un élément qui poussera les premiers spectateurs à aller voir le film.
Pendant ce temps, Dominique Pinon discutait avec les directeurs du cinéma.
Pas vraiment convaincu, je tentais d’obtenir des éléments pour éclairer d’où venait le petit truc qui dérange. Ce n’est que bien plus tard, en rédigeant ses quelques lignes que je me suis rendu compte que ce n’était ni les acteurs, ni l’histoire qui m’avait le plus perturbé mais la structure même du film. Le montage en lui même. Toute la tension que l’on pouvait pressentir retombait à cause d’éléments permettant l’évolution de l’histoire.
Pendant ce temps, Dominique Pinon était pris en photo par un fan stressé et demandait à quelqu’un d’autre de la prendre pour une meilleure réussite.
Visiblement, j’ai donné l’image d’un jeune homme, fan de cinéma de genre, dont les lectures sont mad movies, mad movies et mad movies! (Ce que je ne pense pas être, vu que j’ai chez moi, que 3 ou 4 numéros). POT en est un lecteur invétéré depuis le numéro 29 (info très très précise) et il aime tous les genres du cinéma. Nous avons donc là un passionné de cinéma ce qui ce ressent dans ses propos. Il n’a pas voulu faire un film extrême à la mad movies. Il voulait que le film touche tout le monde. Justement les fans du genre auraient vus plus de gore dans les scènes d’action mais Humains n’est pas un film gore, c’est un film de reconstitution, d’aventures et il n’est aucunement nécessaire de montrer un carnage (c’est encore un des points forts du film). Mais à vouloir toucher tout le monde, il risque de ne toucher personne. POT en a déjà conscience et sait qu’ils vont se faire détruire par les fans et les critiques (au moins s’il le sait, il peut déjà préparer sa défense)
Pendant ce temps, Dominique Pinon signait des autographes!
22h05, vers le départ :
Dernière petite photo, histoire d’immortaliser le moment, POT et Dominique Pinon prennent la pause, je les aveugle avec mon flash surpuissant et voyant que nous partons dans la même direction, nous poursuivons une conversation plus large concernant les dernières sorties cinématographiques. Pierre-Olivier Thévenin est indubitablement un passionné de cinéma.
Pendant ce temps, Dominique avance devant nous, tranquillement, les mains dans les poches, toujours son bagage invisible derrière lui. On se croirait presque dans un film parodiant Bande à part. Combien de temps mettra Dominique Pinon pour traverser tranquillement le hall du cinéma!
Brève poignée de main, ils montent dans une voiture, qui s’éloigne paisiblement et au loin, ils s’en vont. C’est ainsi que s’achève la soirée de l’avant première d’Humains de Pierre-Olivier Thévenin et de Jacques-Olivier Molon où nous venons d’assister à la naissance d’un duo, à la recherche d’une voie propre à eux, qui ne peut que progresser et qui en a les capacités. En espérant les revoir sur d’autres projets.