L’éditeur Playlist society a sorti en mai dernier un nouvelle essai, Tony et Ridley Scott, frères d’armes par Marc Moquin, analyse croisée très plaisante de la carrière des frères Scott.
L’auteur établit des passerelles, dans ces deux filmographies dissemblables, depuis Mensonges d’Etat (2008), complément à Spy game (2001) : se dégage une thématique commune centrale de l’humain dans toute sa complexité, dualité, tentant de fuir des systèmes ou mondes corrompus, fermés, déréglés (chapitre L’homme face au système).
Dans le chapitre L’homme face à lui-même les thèmes de la nemesis et de l’ennemi intérieur sont évoqués dans le travail de ces deux cinéastes de l’expérience, de la sensation, innovation.
La question du style est développée, avec deux artistes, influencés par la peinture et les beaux-arts. Si la mise en scène de Ridley est un mélange de classicisme et de modernité, celle de Tony est plus expérimentale (voir Domino).
Dans la seconde partie Passé, présent et futur les genres cinématographiques de prédilection des frères comme l’action, la S-F et le goût de la relecture mythologique (essentiellement chez Ridley) sont finement analysés puis un dernier chapitre est consacré au rapport à l’espoir dans les films des frères Scott : optimisme et happy end chez Tony, pessimisme, nihilisme surtout dans les années 2010 (et la mort de son frère en 2012) pour Ridley pour qui l’espoir est un leurre; Seul sur mars (2015) s’avère cependant plus léger, une « quête de survie lumineuse ».
A noter en mars 2018, chez le même éditeur, la sortie du tout aussi passionnant Christopher Nolan, la possibilité d’un monde par Timothée Gérardin.