Le sympathique et excellent acteur catalan Sergi López, à l’honneur de ce 38ème CINEMED avec rétrospective de ses films, pièce de théâtre, était ce dimanche matin à la rencontre de son public pour une master class.
Après des débuts théâtraux en Espagne, Sergi López a tourné son premier long Western (1997) avec Manuel Poirier qui fait « un cinéma très authentique, très près des gens ».
Pour lui, Catherine Corsini dans La nouvelle Eve (1998) et Partir (2009) a réussi brillamment à révéler la « sensualité, sexualité, ambiguïté » de ses personnages.
Autre metteur en scène évoqué dans cette master class, Guillermo del Toro, « un drôle de génie » avec qui il a tourné Le labyrinthe de Pan (2006). Pour préparer le rôle du capitaine Vidal, « il te nourrit de lectures, de peintures ». Il ajoute « les acteurs sont des intermédiaires, ce sont les auteurs, les réalisateurs qui nous guident. On a besoin de quelqu’un qui mène la bateau, qui nous mette en scène ».
Au sujet du jeu, « un mystère particulier », l’acteur aux 60 films qui ne revendique pas de méthode spécifique pense que « la distance est une arme en faveur des acteurs et des actrices ». Et poursuit « jouer toi-même est plus compliqué ». Il n’aime pas les performances, pour lui l’acteur doit disparaître derrière son personnage.
Son accent, « un atout étrange » et le catalan sont évoqués via une séquence de Michael Kolhlaas d’Arnaud des Pallières (2013).
Puis place à la complicité liant Sergi López aux frères Larrieu; les deux réalisateurs avec qui il a tourné Peindre ou faire l’amour (2004), Les derniers jours du monde (2008) et 21 nuits avec Pattie (2015) ont « un univers très possédé » et lui offrent à chaque fois « des personnages riches qui véhiculent des sentiments, des personnages à la fois émouvants et profonds ».
Pour conclure l’acteur dit adorer ce métier mais « il faut se battre, y croire ».