A l’occasion de la sortie DVD de Indiana Jones et le Royaume du Crane de Cristal voici l’interview de l’actrice Karen Allen.
Je pense que c’est vrai. Il y avait cette impression que le film allait recevoir beaucoup d’attention, sachant qu’ils travaillaient ensemble pour la première fois. On espérait simplement que ça serait une attention « positive ». Mais en l’occurrence tout s’est bien passé.
Est-ce que le film survit toujours après toutes ces années ?
Oui. Il n’y a pas si longtemps il y a eu une projection et j’ai donné un petit discours. J’ai pu le voir sur grand écran et c’était merveilleux.
Cela s’est-il avéré utile avant de jouer le personnage de Marion Ravenwood dans le nouveau film ?
Je pense que oui. Surtout de l’avoir vu sur un grand écran, avec un public et d’avoir pu constater comment le public réagissait au film. J’ai eu l’impression qu’il y avait en fait un bon nombre de personnes découvraient Indiana Jones pour la première fois.
Il y a à peu près un an et demi, j’ai été invitée au Paris Theatre à New York. Ils l’ont montré pendant deux soirs et j’ai donné deux petits discours. C’est là où j’ai vraiment ressenti que la moitié du public présent le voyait pour la première fois : des parents emmenaient leurs enfants. C’est comme si une toute nouvelle génération découvrait le film. C’était réellement fascinant.
Est-ce que votre propre fils est l’un de ceux qui l’ont découvert pour la première fois ?
Non, il a 17 ans maintenant – j’ai oublié quel âge il avait quand je lui ai montré pour la première fois. Il avait a peu prés 8 ans. C’était il y a très longtemps. Il connaît le film plutôt bien désormais, d’ailleurs il en a probablement par-dessus là tête.
Est-ce que participer au nouveau film vous a rendu plus populaire auprès de votre fils ?
Je ne sais pas vraiment. Ca a été le cas avec certains de ses amis qui adhèrent totalement aux films Indiana Jones. Il a un peu grandi dans l’univers du cinéma, à tel point que c’est un peu « maman joue dans un autre film ». Ce n’est pas vraiment une nouveauté pour lui. Mais ce n’est pas vraiment son monde non plus ; il veut être chef cuisinier, ses intérêts vont donc dans une direction totalement différente.
Quand vous travailliez sur l’Arche Perdue, vous pensiez jouer face à un Indiana un peu différent n’est-ce pas ?
En fait je me rappelle que Tom Selleck était hors du jeu avant même qu’ils me proposent le rôle. Quand je me suis rendue à Los Angeles j’avais déjà rencontré Steven à New York et il avait souhaitais que je participe à une audition. Je pense qu’à ce stade Tom Selleck avait été choisi, mais je crois qu’avant que je ne me rende à l’audition, l’histoire avec sa série télé [Magnum] était survenue et il n’était plus sur le projet.
J’ai auditionné avec Tim Matheson, avec qui j’avais joué dans Animal House et j’ai également auditionné avec un autre acteur new-yorkais qui s’appelle John Shea. Depuis, la production m’a donné les noms de tous les autres acteurs qui les intéressaient. J’ai entendu qu’ils étaient intéressés par Jeff Bridges pendant un certain temps, bien que je ne le savais pas à ce moment là et que je ne l’ai pas rencontré sur les auditions. Je suppose qu’ils ont décidé quelques semaines plus tard que d’une manière ou d’une autre ça collait, qu’Harrisson était le candidat idéal – et ils avaient raison.
Vous rappelez-vous de votre première rencontre avec lui ?
Pour le premier film, la première fois que nous nous sommes rencontrés nous étions allés voir une projection de l’Empire contre attaque. Je l’ai rencontré très brièvement là bas. Puis je l’ai rencontré à nouveau dans le bureau de Steven, nous nous sommes dits bonjour, et peu de temps après il m’a invitée à manger chez lui. C’est à ce moment que j’ai eu ma première vraie conversation avec lui. Nous avons commencé le tournage trois semaines à un mois plus tard.
Tout le monde doit vous parler des serpents, mais en fait vous avez peur des araignées n’est-ce pas ? Vous ne devez sans doute pas envier le sort d’Alfred Molina.
C’est mon point faible, je n’aurais pas pu gérer cette situation du tout, avoir des tarentules rampant sur mon cou ou des choses de ce genre là. Je ne pense pas que j’aurais pu le faire. Peut-être qu’au fond j’aime croire que j’aurais pu dépasser cette phobie des araignées, mais je ne suis pas sûre que ce soit vrai.
Je me suis faufilée sur le plateau le jour où ils tournaient ça, et j’ai pu me rapprocher un peu. Ils m’ont expliqué qu’ils utilisaient de la fumée pour les endormir un peu de sorte qu’elles soient moins agressives. Ca ne m’a pas vraiment fait me sentir mieux à propos de la possibilité de devoir en toucher une ou d’en avoir une sur mon corps, mais heureusement je n’ai pas eu à le faire. Je n’ai aucune idée de comment Alfred a pu faire ça.
Que vous rappelez vous des endroits exotiques où vous vous êtes rendue ?
La Tunisie a été une expérience impressionnante. Le Sahara était à couper le souffle. C’était pendant l’été. Je ne sais pas pourquoi ils ont décidé de filmer là-bas pendant l’été, il faisait vraiment chaud. Par la suite quand nous avons tourné à Sousse, où se situent les scènes sur le marché, c’était un environnement exceptionnel.
C’était un peu risqué pour moi de devoir courir dans cette robe sans manches, sans dos, et dont le bas était déchiré. Je n’avais qu’une seule chaussure, et puis par la suite je l’ai perdue et j’étais pieds nus.
Dans un pays musulman comme la Tunisie il m’était difficile de me déplacer dans la campagne avec aussi peu de vêtements sans provoquer certaines consternations, ou un sentiment de manque de respect pour leur culture, ce qui n’était bien sûr aucunement mon objectif. Je portais simplement mon costume.
Ca a vraiment été une expérience formidable d’aller en Tunisie. L’endroit principal où nous avions été Londres, qui est l’un des endroits que je préfère sur la planète. J’étais donc ravie de passer du temps là bas. Nous avons tourné à Elstree, un studio plutôt agréable. Je pense que Jim Henson était en train de tourner là-bas en même temps que nous, et nos serpents s’échappaient parfois du plateau et finissaient au milieu de l’un des siens, ce qui était assez drôle.
Nous sommes allés à La Rochelle en France, où nous avons filmé les bunkers nazis. Ils sont enterrés sur les côtés des falaises, là-bas dans le nord de la France. Ils sont toujours là et les symboles nazis aussi ; nous n’avons pas créé le décor : il existait vraiment.
C’était assez profond et je me rappelle avoir eu bon nombre de conversations avec les gens à propos de ces bunkers. Ils me disaient qu’ils avaient essayé de les faire exploser. Beaucoup de sociétés ont essayé de les détruire complètement mais ils sont réellement indestructibles.
Je ne suis pas allée à Hawaii avec le reste de l’équipe pour le début du film, qui a en fait été tourné tout à la fin. Mais c’était ma première expérience sur le terrain. J’avais fait quelques petites choses, comme Boston par exemple, quand je vivais à New York. Mais c’était la première fois que je tournais réellement sur le terrain et c’était une expérience fabuleuse.
Etant donné l’intensité de l’expérience, était-il facile de recommencer avec ce nouveau film ?
Vous savez, c’était remarquablement facile, et je l’ai vu dès que j’ai lu le script. Je me suis assise avec Steven et j’ai vu ce qui avait été écrit pour mon personnage. Je pouvais prédire que ça allait être une formidable expérience.
J’ai entendu des rumeurs pendant des années et des années selon lesquelles le film était d’actualité, qu’ils souhaitaient faire un Indiana Jones 4 s’ils arrivaient à avoir un bon scénario.
De temps en temps il y avait des rumeurs qui disaient qu’on avait pensé ou qu’il était possible que mon personnage refasse une apparition dans l’histoire. Je ne savais pas vraiment si ça allait arriver. Ca a vraiment été une surprise pour moi. Je ne savais pas non plus si j’allais être dans le film ni quel genre de rôle ils allaient écrire pour mon personnage, ni même comment ils allaient intégrer son retour dans l’histoire.
D’après moi cela aurait pu aller dans tellement de directions différentes, j’aurais pu venir et n’être qu’un petit rôle présent dans une seule scène. Finalement, ils m’ont écrit un grand, beau et merveilleux rôle dans le film ; et le contexte dans lequel j’arrive dans ce film est tellement bien.
Tout cela était donc une belle surprise. Il y a des gens qui m’ont demandé « est-ce que ça a été difficile de vous décider quant à jouer dans le film ou pas ? » Je leur ai répondu « NON ! », ça n’a pas été un souci. Il y a certaines choses auxquelles on pense et d’autres pour lesquelles on répond « Absolument, sans hésitation. Je suis prête. »
Le film sera donc aussi bon – sinon meilleur – que les autres donc ?
Je ne l’ai pas encore vu. Je serais énormément surprise s’il n’était pas fantastique. J’imagine que ça va vraiment être merveilleux. C’est en tout cas l’objectif de tous les gens qui s’y sont investis, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce ne sont pas des feignants !