Avec The artist, superbe hommage aux films muets, le réalisateur d’OSS117 Michel Hazanavicius voulait « faire un divertissement, un film populaire qui ne soit pas dans le second degré ». Très vite, dans la phase de pré-production, s’est imposée « une histoire au premier degré » et « le mélodrame, genre qui collait le mieux ».
Le réalisateur précise qu’il était « difficile d’imposer ce film à un marché qui a d’autres priorités » mais qu’il a eu de la chance d’être accompagné par un producteur de la trempe de Thomas Langmann et des acteurs comme Jean Dujardin et Bérénice Béjo. Le producteur se déclare ravi d’accompagner un réalisateur avec « une idée aussi originale, singulière avec ce format en n& b ».
Sur le mode de narration propre au muet le directeur de la photo Guillaume Schiffman précise : « Tout ce qui est à l’image doit être parlant ». Michel Hazanavicius ajoute qu’en l’absence de verbe un système de narration parallèle a été utilisé pour créer des sensations et faire naître des émotions : ombres, compositions de cadre, gestuelles des acteurs…
Bérénice Béjo et Jean Dujardin (photo FB)
Parmi les influences cinématographiques inspirantes, le réalisateur cite L’heure suprême de Frank Borzage, Les espions de Fritz Lang dont il avoue avoir « emprunté » des plans et les films de Murnau. Bérénice Béjo avoue avoir été notamment impressionné par le travail de Joan Crowford dans City girl de Murnau. Son partenaire Jean Dujardin dit son admiration pour Douglas Fairbanks dans La foule de King Vidor.
Pour Jean Dujardin ce rôle muet était « un bel exercice » pour lequel il a appris les claquettes pendant 6 mois en vue de la séquence musicale finale où 17 prises ont été nécessaires pour la réalisation d’un plan-séquence.
Pour conclure Michel Hazanavicius évoque l’agréable tournage aux Etats-Unis où « les américains étaient touchés que des français viennent chez eux tourner ce type de film qu’ils n’ont plus/pas la possibilité de produire ».
Le jury du 64ème festival de Cannes présidé par Robert de Niro a décerné à Jean Dujardin le Prix d’interprétation masculine.
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