Treize ans après un premier volet en demi-teinte, l’univers Warhammer 40000 et le capitaine Titus sont de retour avec Space Marine 2. Même licence, même héros, mais un nouveau studio à la barre. Alors, le changement, c’est maintenant ?
Si votre serviteur est, disons-le d’emblée, malheureusement néophyte en matière de Warhammer 40K, il convient de préciser que cet univers et ses multiples déclinaisons ne datent pas d’hier. Dérivé de l’univers Warhammer de 1983 situé, lui, dans un univers d’heroic-fantasy, Warhammer 40K a été créé en 1987 et se déroule, comme son nom l’indique, une quarantaine de millénaires dans le futur, dans un univers mêlant SF et fantasy. WH40K met en scène les forces humaines, ici représentées par l’Impérium et son régime totalitaire (qui ne sera pas sans évoquer les excellents Starship Troopers ou Helldivers), devant faire face à diverses menaces extra-terrestres ou surnaturelles parmi lesquelles on citera notamment les aliens Tyranides. Si l’univers Warhammer 40K est principalement connu pour son jeu de plateau et les célèbres figurines qui l’accompagnent, il a également eu droit de nombreuses adaptations vidéoludiques, autant dans le genre de la stratégie que du jeu d’action. Et bien que certains de ses jeux aient réussi à s’illustrer dans le cœur des critiques et du public, il faut bien reconnaitre qu’en termes de jeux vidéo, WH40K a plus souvent tutoyé le moyen (voire le médiocre) que l’excellence. Rassurez-vous tout de suite : Space Marine 2 réconcilie la licence avec les sommets.
Démarrant sur les chapeaux de roue, Space Marine 2 vous embarque illico sur une planète envahie par les Tyranides, dans un premier niveau faisant office de tutoriel musclé et d’introduction à notre personnage de Titus (de retour après Space Marine 1, mais où Mark Strong aura laissé sa place à l’excellent Clive « Rollo dans la série Vikings » Standen). L’occasion parfaite d’apprendre à maitriser les rouages du déplacement (forcément un peu lourd dans une armure digne de Fallout ou Starcraft) ou du combat. Et sur ce dernier point, il faut bien avouer que l’expérience de Space Marine 2 est absolument grisante. Que ce soit à distance ou au corps-à-corps, Titus dispose d’un arsenal à faire pâlir les héros de Gears of War. Fusils d’assauts, mitrailleuses lourdes, explosifs, fusils de précision, couteau, marteau… Il y en a pour tous les goûts, la palme revenant sûrement à l’épée-tronçonneuse que n’aurait pas renié Marcus Fénix et qui n’aura pas son pareil pour amener les tripes ennemies à la lumière du jour. Bref, vous l’aurez compris, les amateurs d’action bourrine seront servis.
Mais là où Space Marine 2 risque bien de décrocher quelques mâchoires, c’est par son ampleur. A commencer par celle de ses décors, dont l’immensité n’a d’égale que le soin apporté au moindre détail pour rendre justice à la complexité et la beauté visuelle de l’univers Warhammer 40K. Constructions de pierre dignes de cathédrales, engrenages de métal, éléments naturels… La modélisation et les textures des différents niveaux laissent transparaitre l’amour des développeurs pour la licence, confirmant que rien n’a été laissé au hasard pour nous y immerger. Et en termes d’immersion, la structure linéaire n’a pas empêché le studio de nous proposer des niveaux au gigantisme assez incroyable et qui, souvent renforcés par une verticalité savamment employée, offrent le théâtre parfait à des affrontements dantesques face aux hordes ennemies.
Car oui, outre leur côté bourrin, les combats de Space Marine 2 valent aussi et surtout le détour pour le nombre d’assaillants auxquels vous aurez affaire. Vous vous souvenez des hordes de zombies de Days Gone ou de World War Z (du même studio Saber Interactive) ? Imaginez la même chose en plus grand, avec un comportement adverse plus organique, et vous aurez une idée de ce qui vous attend. Inutile de dire qu’aux commandes d’une armure de Space Marine, diriger Titus au milieu d’une horde digne du Gouffre de Helm en défouraillant à tout-va devrait vous offrir de mémorables moments de gamer. L’ombre au tableau de ces qualités d’ambiance et de gameplay, c’est qu’une fois passé l’émerveillement et le frisson de la découverte et de l’apprentissage, Space Marine 2 pourra donner un sentiment certain de répétitivité.
Heureusement, Saber Interactive, fort de son expérience acquise sur le jeu World War Z, a eu l’inspiration de ne pas s’appuyer uniquement sur sa campagne solo d’une douzaine d’heures afin de renouveler le plaisir du joueur. En effet, non seulement la campagne est jouable autant en solo qu’en coopération jusqu’à trois participants, mais Space Marine 2 offre également plusieurs possibilités de mode multijoueurs aptes à vous promettre de longues heures de mitraillage et de tronçonnage en règles. En premier lieu, on citera le mode Opérations, mode coopératif qui vous demandera d’aller sur le terrain pour remplir différents objectifs en équipe, le tout généralement mâtiné d’un combat de boss. Et si vous préférez affronter d’autres joueurs, un bon vieux mode Deathmatch vous permettra de vous affronter entre deux équipes de trois Space Marines. Et on ne parle pas des différentes possibilités de customisation de votre armure et de vos armes qui devraient satisfaire autant les néophytes que les plus grands fans de la licence.
Vous l’aurez compris, Warhammer 40K Space Marine 2 est un vrai bonheur à jouer. Compensant sa répétitivité par une générosité de tous les instants, le titre de Saber Interactive nous renvoie aux meilleurs Gears of War en poussant bon nombre de potards à fond, tout en nous plongeant dans une ambiance qui mérite à elle-seule le détour. L’un des meilleurs jeux de l’année ? A vous de voir. L’un des plus jouissifs ? Assurément !