Nouvelle production du studio français Don’t Nod, Jusant débarque enfin sur nos consoles et PC, entouré d’un mélange d’attente et de mystère. Alors, le studio de Life is Stange nous offre-t-il ici une nouvelle pépite ? La réponse dans la suite.
Curieux parcours que celui du studio Dontnod (désormais orthographié Don’t Nod). Leur premier projet il y a désormais dix ans, Remember Me (dont vous retrouverez ici notre test), malgré d’évidentes qualités, ne remplit pas suffisamment les espoirs commerciaux placés en lui et faillit conduire à la faillite du studio. Celui-ci sera heureusement sauvé par son projet suivant, le jeu épisodique désormais culte Life is Strange. Depuis lors, Don’t Nod a trouvé son équilibre en alternant productions d’ampleur (Vampyr, le futur Banishers) et productions plus modestes, voire indépendantes, qu’elles soient épisodiques (les suites/spin-off de Life is Strange, Tell Me Why…) ou non (Twin Mirror). C’est dans cette dernière catégorie que vient se positionner Jusant. Mais heureusement, cela ne l’empêche absolument pas d’être une véritable expérience, dans tous les sens du terme.
C’est au pied d’une tour rocheuse naturelle dans un désert aride que démarre Jusant. Comme son titre l’indique (ainsi que les multiples épaves de bateaux jonchant le sol), ici se trouvait auparavant un véritable océan, désormais disparu. Une entrée en matière silencieuse laissant augurer d’une forte dimension écologique, laquelle ne quittera plus le joueur durant toute l’aventure, enrichie par l’exploration des décors qui permettra d’en apprendre davantage sur la civilisation qui peuplait autrefois la région. Toutefois, ne vous attendez pas à un panel de personnages secondaires ou de longs dialogues : à l’exception de votre mignon petit acolyte, aucune rencontre humaine ne viendra troubler votre périple et c’est à travers l’exploration des décors, et notamment les multiples écrits que vous trouverez en chemin, que vous pourrez en apprendre davantage sur le lore de Jusant, même si celui-ci ne représente qu’une infime partie du coeur émotionnel de l’aventure.
C’est à travers le gameplay, les décors et sa narration contemplative que Jusant réussit à nous embarquer. Articulé autour de l’escalade, le gameplay s’orientera principalement autour de l’utilisation des deux gâchettes de la manette, chacune contrôlant une main. En jonglant savamment entre les deux, vous triompherez, prise après prise, des innombrables parois sur votre chemin, sans compter la résolution de divers puzzles qui feront appel à votre logique et aux capacités de votre personnage, depuis le saut jusqu’aux balancements en passant par l’utilisation des différents éléments naturels sur votre chemin. En effet, loin de se limiter à un environnement désertique, les décors de Jusant évolueront au fil de chaque partie principale de l’aventure (environ cinq) et vous emmèneront de surprise en surprise, et de défis en défis, chaque nouvelle salle étant empreinte d’une structure particulière. Sans compter les nouveaux éléments de gameplay qui s’ajouteront au fil de votre progression et viendront renouveler (un peu) l’expérience au long de la demi-douzaine d’heures que vous demandera l’aventure.
Au final, et à l’instar d’un Journey ou d’un Shadow of the Colossus, Jusant bénéficie d’une atmosphère particulière où la narration contemplative et épurée vient conférer au titre une aura diablement poétique, presque hypnotique, venant contrebalancer le sentiment de répétitivité du gameplay qui pourra parfois s’installer, tout en maintenant l’envie du joueur d’atteindre le sommet de cette mystérieuse tour. Imparfait certes, mais diablement accrocheur !
