L’Asie dans les Jurys :
Atiq Rahimi, réalisateur et écrivain franco-afghan, était le seul membre asiatique du prestigieux jury du 76e Festival de Cannes.
Davy Chou, réalisateur franco-cambodgien, était le seul membre ayant un lien avec l’Asie au sein du jury Un Certain Regard,
Shlomi Elkabetz, était le seul membre du jury des courts métrages et de la Cinef ayant un lien avec l’Asie géographique.
L’Asie dans les sélections :
L’Asie, du Proche à l’Extrême-Orient, était présente avec 31 longs métrages et 13 courts métrages répartis dans toutes les sections officielles ou parallèles du 76e Festival de Cannes.
En compétition :
– Chine : Jeunesse (Le printemps) de Wang Bing
– Japon : Monster de Kore-eda Hirokazu,
– Turquie : Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan,
et La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung, réalisateur franco-vietnamien et Perfect Days de Win Wenders dont l’action se déroule au Japon.
Hors compétition :
– Corée : Cobweb (Dans la toile) de Kim Jee-won,
Séance de Minuit :
– Corée : Project Silence de Heo Sun-mi et Lee Geon-moon,
– Inde : Kennedy d’Anurag Kashyap
Cannes Première :
Japon : Kubi de Takeshi Kitano,
Séance spéciale :
Bread and Roses de Sahra Mani (documentaire sur les femmes afghanes depuis que les Talibans ont pris le pouvoir),
Chine : Man in Black de Wang Bing,
Un Certain Regard :
– Chine : Only The River Flows de Wei Shujun,
– Chine : The Breaking Ice (Un hiver à Yanji) d’Anthony Chen,
– Corée : Hopeless de Kim Chang-hoon,
– Iran : Terrestrial verses d’Ali Asgari et Alireza Khatami,
– Mongolie : Si seulement je pouvais hiberner de ZoljargalPurevdash,
Courts-métrages :
– Indonésie : Basri et Salma de Khozy Rizal,
– Israël : Wild Summon de Karni Arieli et Saul Freed,
La Cinef :
– Chine : A Bright Sunny Day de Yupeng He,
– Chine : Primitive Times de Yu Hao,
– Corée : Hole de Hwang Hyein,
– Corée : The Lee Families de Seo Jeong-mi,
– Inde : Nehemich de Yudhajit Basu,
– Iran : Inside The Skin de Shafaghi Abosaba et Maryam Mahdiye,
– Tadjikistan : Electra de Daria Kashcheeva
Cannes Classics :
– Arménie : Bonjour, c’est moi de Frounze Dovlatian,
– Inde : Ishanou (The Chosen One) d’Aribam Syam Sharma,
– Japon : Récit d’un propriétaire d’Ozu Yasujiro,
– Japon : Les Sœurs Munekata d’Ozu Yasujiro,
Quinzaine des cinéastes :
– Chine : A Song Sung Blue de Zihan Geng,
– Chine : Talking to the River de Yue Pan (cm)
– Corée : In Our Day de Hong Sang-soo
– Géorgie : Merle, Merle Mûre (Blackbird, Blackbird, BlackBerry) d’Elene Naveriani,
– Inde : Agra de Kanu Behl,
– Inde : In Flames de Zarrar Kahn,
– Iran : Mast-Del de Maryam Tafakory (cm)
– Japon : Oyu d’Atsushi Hirai (cm)
– Vietnam : Inside the Yellow Cocoon Shell de Pham Thien An,
Semaine de la Critique :
– Chine : Walking with her into the night de Hui Shu (cm)
– Corée : Sleep de Jason Yu,
– Jordanie : Inchallah un fils d’Amjad Al Rasheed,
– Malaisie : Tiger Stripes d’Amanda Nell Eu
ACID :
– Japon : Dreaming in Between de Ninomiya Ryutaro,
– Liban : La Mer et ses vagues de Liana Kassir et Renaud Pachot.
L’Asie a remporté onze prix :
En compétition officielle :
* Le prix de la mise en scène à La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung,
* Le prix d’interprétation féminine à l’actrice turque Merve Dizdarde Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan,
* Le prix d’interprétation masculine à l’acteur japonais Koji Yakusho de Perfect Days de Wim Wenders,
* Le prix du scénario au scénariste japonais Sakamoto Yuji pour Monster de Kore-eda Hirokazu,
* La Caméra d’Or à L’arbre aux papillons d’or du réalisateur vietnamien An Pham Thien,
* La Queer Palm à Monster de Kore-eda Hirokazu (Japon),
* Le Grand Prix de la Semaine de la Critique à Tiger Stripesd’Amanda Neil Eu (Malaisie),
* Le Prix Fondation Gan à la diffusion à Inchallah un fils d’AmjadAl Rasheed (Jordanie),
* Le Prix Oecuménique à Perfect Days de Wim Wenders (Japon – Allemagne),
* La Mention spéciale Prix de la Citoyenneté à Jeunesse de Wang Bing (Chine),
* Le Deuxième prix de la Cinef à Hole de la réalisatrice Hwang Hyein (Corée du Sud).
L’Asie bien présente au Marché du Film :
15 pavillons et 57 stands du Marché du Film avaient un lien avec l’Asie.
Les temps forts de l’Asie au cours du 76e Festival de Cannes :
Dès le mercredi 17 mai à 19h, Monster de Kore-eda Hirokazu,était présenté en première mondiale et en compétition, sous un tonnerre d’applaudissements. La structure narrative du film arecours à de nombreux flash-back. Cette originalité du récit a retenu l’attention du jury décernant le prix du scénario à Sakamoto Yuji, scénariste du film.
Jeudi 18 mai à 11h30 à la Semaine de la Critique a été projeté Inchallah un fils du réalisateur Jordanien Amjad Al Rasheed, beau portrait d’une veuve s’affranchissant de la tutelle des hommes grâce à sa farouche volonté. L’actrice palestinienne de nationalité israélienne Mouna Hawa, déjà remarquée dans Je danserai si je veux de Maysaloun Hamoud, accomplit une performance remarquable.
A 14h30, Jeunesse, le printemps de Wang Bing est présenté en compétition au Grand Théâtre Lumière. C’est la première partie de 3h32 du documentaire fleuve de Wang Bing, sur le travail de jeunes chinois dans la confection textile. La durée de l’œuvre est une marque de fabrique, une signature du grand documentariste chinois.
A 15h, plage Gray d’Albion, à l’initiative du CNC et du KOFICs’est déroulée la cérémonie de la mise en place officielle de l’Académie France-Corée du cinéma. Kim Dong-ho, cofondateur du Festival de Busan, fut nommé président de cette institution chargée de resserrer les liens entre les professionnels du cinéma français et coréen. Cette académie comprendra trois volets : formation, culturel, industriel.
Les différents présidents des institutions cinématographiques des pays membres de l’ASEAN étaient présents. Ils furent invités à échanger pour bâtir des projets de futures coproductions.
À l’issue de cette séance de travail, madame la Ministre de la Culture Rima Abdul Malak a remis les insignes de Chevalier des Arts et Lettres à Monsieur Park Ki-yong, président du KOFIC, au nom de la République Française.
Au cours du verre de l’amitié, les représentants des différents organismes étatiques présents, notamment le FDCP (Film Development Council of Philippines), purent s’entretenir avec les personnes présentes particulièrement attentives aux cinémas d’Asie.
A 17h30, dans le cadre de Cannes Classics à la salle Buñuel, fut projeté un joyau de sensibilité, de subtilité psychologique, produit et restauré par la Shochiku, distribué par Carlotta films, Récitd’un propriétaire d’Ozu Yasujiro, film de 1947. Wim Wenders, le plus « Ozuien » des réalisateurs occidentaux a assisté à la projection. Un hommage lui fut rendu par Thierry Frémaux, Délégué Général du Festival de Cannes, en introduction de la séance.
A suivre….
Texte écrit le 6 juin 2023 par Jean-Marc Thérouanne