Nous vous proposons l’interview du réalisateur et scénariste Anthony Marciano pour son film Les gamins qui sortira le 17 avril 2013 au cinéma. Cette interview a été réalisée pendant les 17 èmes Rencontres du Cinéma de Gérardmer.
Avez vous réellement mis 4 ans pour faire le film ?
Anthony Marciano : Avec Max Boublil on a mis 3 ans pour écrire le scénario puis 1 an pour la préparation du film, le casting et le tournage.
Le ton est irrévérencieux, cela tranche t- il avec les comédies habituelles en France ?
Anthony Marciano : Les comédies qui me touchent ne sont pas obligatoirement françaises. J’aime ce que fait Yvan Attal car il a une fibre de Woody Allen.
J’adore Woody Allen car lorsqu’on regarde un de ses films, on a l’impression d’être avec les personnages car il y a un réalisme et une spontanéité dans les dialogues.
Aux USA, il y a Judd Apatow qui fait ce genre de comédies.
En France il y a Géraldine Nakache et Romain Levy qui sont d’ailleurs des amis, qui ont cette fibre et qui me font vivre autre chose qu’un simple champ contre champ suivi d’une scène de vaudeville.
C’était important d’être dans une comédie narrative ?
Anthony Marciano : Le défaut des humoristes, c’est de faire une suite de sketchs sans histoire derrière. Nous, on ne voulait pas faire cette erreur là.
Nous voulions revenir à l’histoire car les gags ne peuvent vivre que dans l’histoire.
On a 2 comédiens qui portent le film
Anthony Marciano : Max je le connais bien car on a écrit son spectacle et ses chansons, on part en vacances ensemble et bien entendu, on a écrit les gamins.
Pour Alain Chabat, c’était mon idole d’enfance. C’était déjà un cadeau de pouvoir lui faire lire l’histoire et encore plus merveilleux quand il a accepté le rôle. En plus il nous a dit qu’il adorait le scénario.
Et les personnages féminins ?
Anthony Marciano : Le film raconte l’immaturité masculine face à la gente féminine qui a complètement la tête sur les épaules. Sans elles, il n y aurait pas de film.
Pourriez- vous nous parler des couples ?
Anthony Marciano : On est les premiers à se dire que lorsqu’on est en couple on a l’impression de passer à côté des soirées entre potes…
Et quand on rencontre des personnes qui ont 50 ans, ils nous disent quelques fois : Ah je n’aurai pas du arrêter ce groupe de rock,…
On se dit qu’un homme cela ne mûrit pas.
Pourriez vous nous parler de l’aspect comique ?
Anthony Marciano : Les meilleures scènes c’est lorsqu’on les vit réellement. A ce moment là, il faut se les noter. Et lorsqu’on écrit un film, on fait le tri parmi ses notes et on retrouve donc des événements vécus.
Avez vous testé les blagues sur quelqu’un avant l’écriture du scénario ?
Anthony Marciano : Non ce sont des dialogues et ce n’est pas comme des sketchs dans un spectacle. C est plutôt en racontant les scènes qu’on a imaginé ce que cela donnerait.
Le film est destiné aux jeunes et aux plus vieux
Anthony Marciano : Oui. Dans la ville de Carnac, nous avons fait une projection avec Max. Le public devait avoir plus de 60 ans.
Pourtant, ils se sont véritablement éclatés en regardant Les gamins. C’était une des meilleurs projections en avant-première que nous avons pu faire. En effet à la fin du film, les gens venaient nous voir en nous disant que cela faisait longtemps qu’ils n avaient pas rigolé autant.
Sans en dire trop, pourriez vous nous parler d’une certaine séquence avec le personnage de Romain ?
Anthony Marciano : On est parti du personnage de Romain qui est joué par Alban Lenoir, on voulait lui trouver une faille à cet homme parfait. Cela nous a bien fait rire (rire)
Et si Alain Chabat avait refusé le rôle ?
Anthony Marciano : Personne d’autre n’aurait pu faire ce rôle car quand on a écrit le scenario, on ne pensait qu’à lui. D’ailleurs en écrivant, on s’est mis dans sa peau et on a pensé à son phrasé.
On voulait du Alain Chabat un peu comme dans le film Didier réalisé par Alain Chabat ou dans Gazon maudit réalisé par Josiane Balasko.
Interview réalisé par Stéphane Humbert le mardi 26 mars 2013 en compagnie de Stéphane de la Radio RBS pendant les 17 èmes Rencontres du Cinéma de Gérardmer. Retranscription et photos par Stéphane Humbert (sauf la photo de présentation)