Interview de l’acteur Bruno Salomone

 

brunosalomone

 

A l’occasion de la diffusion de la superbe série comique Fais pas ci, fais pas ça saison 3 sur France 2 le mercredi soir, nous vous proposons l’interview de l’acteur Bruno Salomone que nous avions publié sur DVDAlliance lors de la sortie DVD de la saison 1.

 

 

Pensez vous que les familles de la série reflètent les familles françaises de nos jours ?

Bruno Salomone – Les Lepic et les Bouley sont voisins et vivent dans des quartiers favorisés, donc pour le coup ils ne sont pas représentatifs de toute les familles françaises.
Le souhait d’Anne Giaferi ,l’auteur, et ce qui est intéressant, c’est que ces deux familles ont les moyens d’aider leurs enfants à échapper au manque matériel, et c’est avec ce  postulat que l’on peut se canaliser uniquement sur les deux modèles d’éducation  opposés, dans un environnement quasi similaire.
Si il avait une famille pauvre et l’autre riche nous serions plus dans le cliché.

 

 

Comment abordez vous votre personnage ? Vous ressemble t il ?
 

 

Bruno Salomone – Je pense que nous n’avons pas le même cursus, et
j’espère être un peu plus dynamique que lui.
Dans la vrai vie je suis assez  relax comme individu, mais j’ai tendance à moins prendre sur moi que lui.
Sinon physiquement c’est vrai qu’il y a un air.

 

 

Comment avez-vous été pris pour le rôle ?
 

 

Bruno Salomone – Comme tous les comédiens de cette série, en passant des essaies tout simplement.
Je me suis tout de suite vu dans le personnage, ça m’a « étrangement » parlé,
Je pensais ne pas être pris , donc j’étais  totalement détendu et libéré de toute sorte de pression, c’est souvent là que l’on a envie de vous c’est étrange ?! C’est comme l’amour  finalement.

 

 

Beaucoup de répliques sont cinglantes. Cela vous amuse t il ou cela vous dérange t il ?
 

 

Bruno Salomone – Au contraire j’en redemande !
La télé est comme une messe quotidienne de la majorité des foyers français, mais une messe qui doit refléter la réalité pas un monde aseptisé où l’on veut moraliser en permanence,(ce qui ne marche pas d’ailleurs)
Avec le nombre de chaînes qui ont débarquées sur nos écrans, on a le choix, et il faut arrêter de croire que l’on impose des programmes aux gens, ils ne sont pas tous des assistés et arrive très bien à changer de chaîne en appuyant sur leur petite télécommande si un programme leur déplait.
D’autant plus qu’avec le code parental les enfants sont protégés, quoique certaine fois je vois des films avec des types qui se font égorgés interdit au moins de 10 ans et à la moindre apparition d’un tétons l’interdiction vieillit, comme si un sein étais plus traumatisant qu’un missile à tête chercheuse, cherchez l’erreur.

Fais pas ci, fais pas ça est  quand même une des rares série de qualité made in France,  pas un concept acheté outre atlantique, et ça fait du bien, parce que parfois on a l’impression qu’il n’y a rien de bien en France.
Mais avec le nombre d’auteurs et de comédiens de talent qui abondent dans notre petit hexagone,  on pourrait faire de fabuleuses fictions.
Il faut que les auteurs apprennent à travailler ensemble et que les chaînes les  laissent libres de s’exprimer sans qu’ils s’autocensurent dès l’écriture… « ouai mais si on dit ça, ça ne passera pas ! » combien de fois ai-je entendu cette phrase, du coup on écrit en se disant ce qui pourrait passer.
C’est vrai que  cela coûte moins cher d’acheter une série américaine que de créer nos propres fictions, mais (petit message aux chaînes) de bonnes idées ne nécessitent pas forcément d’énormes moyens.. et je suis sûr qu’a qualité similaire une série française cartonnerai  2 fois plus et là ils s’y retrouveraient( les chaînes).

 

 

Qu’avez-vous appris sur l’éducation des enfants en tournant cette série ?
 

 

Bruno Salomone – L’équilibre entre l’autorité et la flexibilité.  
Les parents  sont les piliers, les repères, il faut trouver le juste milieu ne   pas perdre ses pulsions tout en les canalisant, comme disait ma grand mère la vérité est en nous .

Le plus dur c’est d’aiguiller ses enfants,  ne pas leur imposer nos convictions, ce sont des êtres indépendants.
L’harmonie comme mot d’ordre, pas trop les sacraliser,  pas trop laxiste, être naturel.
Les enfants sont de vrais éponges, il faut contrôler ses propos et ses actes tout  en étant sincère,
Le dosage n’est pas facile.

Comme disait Sigmund, en matière d’éducation  «  quoi que l’on fasse de toute façon ce sera mal », je ne pense pas que ça soit une solution elle est culpabilisante.
l’idée c’est d’optimiser chaque instant, sans les faire vivre dans un cocon.
Tout est un jeu d’opposition à trouver.
Enfin c’est une vision personnelle,  mais personnellement je trouve ça pas mal.

  

Pourriez vous nous parler de l’ambiance sur le tournage ?

 

Bruno Salomone – Plus le tournage avançait plus on se connaissait et une complicité est née entre tous, au bout d’un moment on avait vraiment l’impression que c’était  notre famille.On s’est vraiment amusé et Alexandra qui joue Tiphaine( ma belle fille)  et Lilian qui joue mon fils Eliot était tellement heureux de tourner qu’ils véhiculaient une bonne humeur constante,  que les avantages sans les inconvénients.

 

 

Vous et Isabelle Gélinas (votre femme dans la série) êtes assez opposés dans votre couple (elle adepte de psychologie, vous plutôt cool), comment gérez-vous cela ?
 

 

Bruno Salomone – Les opposés s’attirent c’est bien connu. c’est le principe des vases communicants.

On a envie de dire à  Valérie Bouley d’arrêter de  sermonner son mari, Et à Denis on a envie de lui demander de sermonner un peu plus.

 

 

Que pensez vous de l’image que vous véhiculez par rapport à votre personnage ?

 

Bruno Salomone – Le personnage de Denis est mou du genou, j’ai souvent envie de rentrer dans l’écran et de lui mettre un bon coup de pied au fondement.
Sinon c’est un personnage positif et sympathique, armé de patience, trop parfois d’ailleurs, mais je l’adore et quand on est dans sa peau on a vraiment moins de soucis.

 

 

Votre vie a-t-elle changé depuis que vous jouez dans la série ?
 

 

Bruno Salomone – Ma vie ? je n’irais pas jusque-là ! j’ai changé de fringue c’est tout.( rire à partager)
Certaines personnes ont été surprises de me voir dans une série où je ne fais pas le fantaisiste, et souvent on me dit : « je ne pensais pas que tu pouvais jouer autre chose que ce que tu fais dans tes spectacles, c’est fou parce que ce que je fais dans mes spectacles c’est plein de choses, comme quoi.. »
Mais je suis ravi des retours engendrés par ce Denis Bouley avec un y.

 

 

Nous nous amusons beaucoup à regarder cette série, y a-t-il plusieurs saisons de prévues ?

 

Bruno Salomone – Si tout va bien, je touche du bambou,   il y en aura d’autres l’année prochaine à 20H50 deux fois 52 minutes le mercredi, si ma mémoire est bonne.
La fine plume d’Anne Giaferi sera toujours au rendez-vous.

 

 

Vous êtes acteur de cinéma et de série TV, que préférez vous ? et quelles sont les différences au niveau des tournages, horaires.

 

Bruno Salomone – C’est exactement la même chose, on arrive le matin, on s’habille, on se fait un petit maquillage fraîcheur pour ne pas briller à l’écran sinon on voit le réalisateur en reflet sur le bout du nez.( rires conséquents) et l’on est prêt à tourner.
Si le scénar et le réal sont bons on joue  de la même manière, tu ne te dis pas je vais moins bien jouer c’est pour la télé.

C’est juste une question de moyen, et de temps, ce qui se regroupe. encore que les moyens investis dans le cinéma sont de plus en plus dérisoires.

La seule différence c’est sur la liberté des  thèmes  abordés et le ton,  encore que « fais pas ci , fais pas ça » en est la preuve  vivante, la télé s’émancipe .

 

 

 

Nous remercions Sophie Lefevre pour nous avoir mis en contact avec Bruno Salomone

 

Interview par Stéphane Humbert (2007)

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