C’est dans un contexte tendu (polémique lancée en amont par un député qui taxait sans l’avoir visionné le film d’anti-français, manifestations d’anciens combattants et militants FN autour du Palais le jour de la présentation cannoise) que l’équipe de Hors-la-loi est arrivée en conférence de presse après la première projection presse de ce nouveau film historique.
L’énergie communicative de Jamel Debbouze va très vite permettre de détendre l’atmosphère.
Tout d’abord, selon Rachid Bouchareb, le film a été fait « pour ouvrir un débat et qu’enfin tout le monde puisse s’exprimer et que demain une page se tourne« . Il espère que le débat sur le passé colonial se fera « dans la sérénité« .
Le sujet du film pour Bouchareb est « la violence politique. Cette violence politique n’est pas seulement liée à la révolution algérienne mais à toutes les révolutions« . Le film montre avec le destin de ces 3 frères « jusqu’où on peut aller pour atteindre le but de l’indépendance, de la liberté« .
Le sujet du film pour Bouchareb est « la violence politique. Cette violence politique n’est pas seulement liée à la révolution algérienne mais à toutes les révolutions« . Le film montre avec le destin de ces 3 frères « jusqu’où on peut aller pour atteindre le but de l’indépendance, de la liberté« .
Le titre de Hors-la-loi renvoie au film de gangster mais Bouchareb voulait que son film soit aussi un western.
Pour réaliser cette saga historique l’équipe du film a bu bénéficier de l’infrastructure des studios tunisiens de Tarak Ben Ammar (La passion du Christ), de techniciens et de figurants qui se sont mis rapidement, à la joie du producteur, » à la disposition du réalisateur et du peuple maghrébin« .
Les trois acteurs (Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila) sont ensuite invités à s’exprimer au sujet de leurs personnages.
Pour Roschdy Zem ce sont « trois entités différentes » : le personnage de Debbouze est intéressé par le monde des affaires, celui de Bouajila est l’intellectuel de la famille quand son personnage incarne le bras armé de la famille. Etant donné le caractère très violent de son personnage il est difficile pour lui de s’identifier à Messaoud tout comme Sami Bouajila qui ne sent pas proche de son personnage Abdelkader mais « intéressé par cette énergie, cette détermination, cette conscience politique qui va l’emmener dans un lieu qui va le dépasser« .
Jamel Debbouze s’exprime quant à lui longuement sur la complicité qui le lie avec Bouchareb et ses partenaires qui sont autant d’éléments pour « être créatif, en confiance, après l’aventure d’Indigènes qui nous a nourri« .
Au sujet de la genèse de ce nouveau film : « Bouchareb est revenu rapidement vers nous après Indigènes avec une trame et trois archétypes bien campés déjà« . Il souligne la bonne ambiance du tournage et le bonheur de travailler avec un tel réalisateur « qui sait exactement ce qu’il veut tirer de nous« . Et de rajouter : « ce qui est tendu c’est souvent après. A chaque fois c’est une expérience nouvelle, on en sort jamais indemne. Tous les films que j’ai faits avec Rachid ont fait polémique mais force est de constater que c’est un réalisateur de son temps« . Selon lui « la polémique n’existe que si elle est en résonance avec le présent; on est, je pense, au coeur du débat. Après ce film j’espère que cela nous permettra de passer à autre chose ».
En conclusion Rachid Bouchareb s’estime « content que l’intérêt suscité par son film soit très large ». Avec Indigènes l’équipe « voulait qu’une injustice soit réparée ». A nouveau « le film est fait pour que tout le monde s’exprime, qu’il y ait échange« . Le producteur Ben Ammar assure que « ce film contribuera, comme d’autres, à la mémoire de ce qui s’est passé en France« .
Réponse bientôt dans les salles et les médias à partir du 22 septembre.
Réponse bientôt dans les salles et les médias à partir du 22 septembre.
Compte-rendu et photos Fabien