Six ans presque jour pour jour après la sortie du premier volet, Dying Light 2 pointe enfin le bout de son nez, portant la lourde charge de succéder à l’une des meilleures surprises de 2016 tout en rivalisant avec les mètres-étalons de 2022. Alors, pari relevé ?
Pour vous là au fond, petit rappel : sorti en 2016, Dying Light créait la surprise avec son univers zombiesque reprenant les codes des films de Romero (point d’infectés-sprinteurs, retour aux hordes aussi lentes que mortelles) en les mélangeant à un gameplay matiné de craft (fabrication d’armes) et de parkour (le héros pouvant se mouvoir comme dans Assassin’s Creed), le tout agrémenté d’un cycle jour/nuit spécifique où, sitôt la lune levée, des zombies « spéciaux » hérités des Reapers de Blade 2 cherchaient inévitablement à vous faire la peau. Fin du fin, le tout était enrobé d’une vue FPS grisante et surtout d’un suivi du studio exemplaire qui, encore aujourd’hui, fait du premier Dying Light une expérience à ne pas rater. Pour plus de détails, nous vous renvoyons vers notre test. Avec un tel carton, une suite était évidemment attendue de pied ferme, et si le développement de ce second opus fut rendu difficile à cause de la pandémie et de décisions internes du studio Techland, c’est donc avec une joie non dissimulée que nous accueillons aujourd’hui Dying Light 2 : Stay Human.
Pour les adeptes du premier volet, précisons d’emblée que si cette suite se situe logiquement après le premier volet, elle ne reprend que très peu d’éléments de ce dernier. Exit la ville d’Haran, exit le héros Kyle Crane mentionnés de-ci de-là, c’est désormais dans la ville de Villedor et dans la peau d’Aiden que nous arpenterons cet opus. Pèlerin de son état (mélange de vagabond et de livreur entre les villes), Aiden débarque à Villedor en quête d’informations sur sa sœur disparue, mais il ne lui faut pas longtemps pour finir infecté par un Rapace (les infectés nocturnes du premier volet faisant leur retour). Fort heureusement, l’infection peut être contrôlée par l’exposition aux UV, si bien que Aiden ne risquera rien en plein jour ou à la lueur des lampes UV la nuit. En-dehors, le joueur disposera de quelques minutes seulement avant que l’infection ne l’emporte, ce délai pouvant heureusement être prolongé grâce à quelques items. Comme si tout cela n’était pas assez, Aiden devra jongler entre les Survivants (les civils) et les Pacificateurs (une force pseudo-militaire), les deux clans régissant Villedor, afin d’arriver à ses fins tout en permettant à l’un ou l’autre des clans de supplanter l’autre. Car oui, Dying Light 2 intègre également des notions de choix où il vous sera régulièrement proposé de privilégier un camp, tuer ou épargner un personnage, etc…, même si les implications sur la vingtaine d’heures de l’histoire (hors quêtes annexes et 100%) seront finalement assez minimes.
Côté gameplay en revanche, on appréciera que Techland ait conforté les acquis de Dying Light 1, et plus encore. Vous vous souvenez le côté grisant de simplement courir et sauter partout dans Haran tant la liberté offerte était magistrale ? Dying Light 2 va encore plus loin en reprenant la même formule, mais en y ajoutant bon nombre de nouveautés, à commencer par une verticalité plus prononcée. En effet, Villedor comporte bien plus de bâtiments en hauteur, et Aiden pourra à terme profiter de quelques bonus comme le paravoile et le grappin qui permettront de se déplacer où bon lui semble. Combiné à l’arbre de compétences qui vous permettra de peaufiner vos capacités de parkour (ex : courir sur les murs) et aux installations additionnelles en ville (treuils, tyroliennes…), inutile de dire que la sensation sera rapidement grisante. Pour faire simple, vous aimez la liberté de déplacement des Far Cry ou Assassin’s Creed ? Vous adorerez celle de Dying Light 2 !
Cette liberté de déplacement profite en outre aux capacités en termes de combat. En effet, outre la capacité de ramasser des armes un peu partout (mais pas sur les ennemis vaincus, étrangement) et de crafter des projectiles (molotovs, couteau de lancer), Aiden pourra mettre à profit ses dons (et l’arbre de compétence) pour offrir des déculottées magistrales à ses adversaires, alternant les contres, les esquives, les sauts et les coups de pied bien placés mieux que Chuck Norris (l’adage « je mets les pieds où je veux et c’est souvent dans la gueule » n’a jamais été aussi bien adapté).
Sur le plan technique, si Dying Light 2 peut s’enorgueillir d’un aspect visuel mettant joliment en valeur sa direction artistique type « moyen-âge post-apocalyptique » (l’ensemble ayant le bon goût d’oublier les filtres moches du premier volet et de rendre la nuit plus lisible), on regrettera, outre les désormais inévitables bugs de lancement, que le jeu semble parfois assez instable techniquement. Sur notre machine de test (16go de RAM + RTX 2070, donc config dans la moyenne actuelle haute faisant tourner BF2042 en Ultra sans problèmes), le mode Ultra avec Ray-Tracing s’est révélé presque injouable en termes de fps, et même le mode High, qui reste évidemment très joli, n’échappe pas à quelques ralentissements de-ci de là. Rien qui justifie de passer à côté du jeu, mais à prendre en compte si vous jouez sur une config moyenne en espérant une optimisation aux petits oignons. Côté sonore en revanche, si l’ambiance de Villedor est joliment retranscrite de jour et la nuit franchement stressante, impossible de taire le niveau du doublage français, franchement raté.
Au final, Dying Light 2 reste dans la droite lignée de son prédécesseur. Plus beau, plus grand, plus vertical, plus riche, le périple d’Aiden vient prolonger avec brio celui de Kyle Crane, préservant le plaisir primaire de simplement arpenter une ville entière à travers les yeux d’un maitre du parkour et de la voltige tout en y ajoutant des compétences enrichies et surtout un contexte narratif plus travaillé. Certes, l’ensemble n’échappe pas aux clichés, aux approximations et aux bugs, mais c’est bien peu de choses face aux nombreuses qualités d’un titre qui, à une époque où bon nombre de studios misent sur le recyclage à outrance, a le mérite de ne pas chercher la facilité.