Grand prix du jury au 63ème festival de Cannes, Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois s’inspire librement de la vie des moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996.
Le réalisateur Xavier Beauvois accompagné de ses acteurs Lambert Wilson et Michael Londsale ont répondu aux questions des journalistes du monde entier.
Le scénario a été présenté à Xavier Beauvois comme étant » au dessus de la religion ». Le scénariste Etienne Comar s’est appuyé sur des archives de presse, des écrits de Christian de Chergé, des journaux écrits par les frères.
« Au delà de la religion on parle d’hommes », précise Beauvois, d’hommes « qui sont dans l’être, curieux de la beauté des êtres ». Pour Lambert Wilson il est question d' »échange d’amour entre les êtres ». Michael Londsale a été touché par cette « affaire d’amour entre ces moines et le peuple musulman ».
Concernant la préparation, Beauvois révèle qu’il a fait une retraite monastique et pris des principes moraux auxquels il s’est tenu. Lors des retraites effectuées par l’équipe en amont du tournage, une fusion s’est crée : « on est devenus frères »déclare Wilson. Les chants liturgiques permettent, pour lui, d' »avoir de l’élévation ». L’acteur insiste sur la préparation minutieuse lors de ses retraites de 3 jours où un conseiller leur apprenait entre autres le chant.
(Lambert Wilson/photo FB)
Au sujet de son personnage, le père Christian : « mon job en tant qu’acteur était d’être humble et d’être inspiré par lui ». De plus il ajoute, au sujet de Christian et du personnage de Chabannes dans le film de Tavernier lui aussi en compétition La princesse de Montpensier, que ses « deux meilleurs rôles d’âge mur traitent de la foi ».
Concernant le tournage au Maroc, Beauvois y a trouvé des facilités de tournage, de bons techniciens et une passion pour ce pays. Dans ce monde de contemplation et de foi il a fait le choix d' »une mise en scène non speedée ». Il précise qu’il ne traite pas d’un fait divers mais d’un drame, avant tout « intéressé par ce qu »ils étaient ». Le réalisateur conclut, très satisfait des conditions de tournage : « tout le film était un état de grâce du début à la fin ».
La critique de Des hommes et des dieux est à lire ICI