Il y a plus de 60 ans, Taiwan se remettait
de son occupation et les Japonais devaient être évacués.
Un professeur japonais embarquait sur un bateau, laissant derrière
lui la femme qu'il aimait, Tomoko, seule à Taiwan. Il ne
sut jamais lui exprimer ses sentiments directement, et les écrivit
dans sept lettres.
De nos jours presque tout a changé sur l'île et les
gens luttent pour vivre...
Aga a quitté Hengchun pour Taipei,
espérant devenir le chanteur d'un groupe. Après 10
ans de dur labeur, il rentre chez lui, son rêve brisé.
Tomoko est une mannequin japonaise. On lui a demandé de réunir
un groupe local pour chauffer le public d'une super star nippone
dont le prochain concert aura lieu sur la plage de la petite station
balnéaire. Mais recruter les membres de la future troupe
n'est pas une mince affaire.
Cinq résidents ordinaires de Hengchun n'ayant aucun espoir
de célébrite vont alors commencer à s'organiser...
L'avis d'Alex:
Voici un film plutot « léger »
au sein de l'exigeante compétition du FICA
de Vesoul...
Avec en tête de casting le jeune chanteur
« pop » taiwanais Van, «
Cape n° 7 » est une sympathique comédie
dramatique sur fond d'une ancienne histoire d'amour inaboutie. Le
script louche un peu du côté des « Virtuoses
» (film de 1997 avec Pete Postlethwaite
et Ewan McGregor) avec cette histoire de groupe
musical qui va finir par symboliser le patrimoine local, même
si dans le cas présent, le « climat » social
est bien moins accentué que dans le film anglais.
Car « Cape n° 7 »
s'oriente plus souvent vers la comédie, avec des personnages
hauts en couleurs (le vieux facteur « Old Mao », l'énergique
vendeur de vin, le joueur de batterie qui se fait appeler «
Grenouille »...) Néanmoins, le film de Wei
Te-sheng sait aussi se faire émouvant (les protagonistes
ont tous des soucis d'ordre affectif ou familial) et l'on se surprend
à « vibrer » pour le sort de tout ce petit monde
plus d'une fois...
C'est pourtant vrai que l'intrigue est cousue de
fil blanc et que le film s'inscrit dans la droite lignée
du type « une équipe de bras cassés relève
un impensable défi » comme il en existe à foison... Il
n'empêche que si l'on choisit de se laisser aller par la fraîcheur
des jeunes (et moins jeunes !) comédiens, on passe un agréable
moment pendant plus de 2 heures.
De plus, l'omniprésence de cette mystérieuse histoire
d'amour à travers les âges (on entend les fameuses lettres lues
en voix off) apporte une petite touche d'originalité, et surtout
un élément symbolique à propos de la relation nippo-taiwanaise (Taiwan
a gardé de profondes traces -notamment culturelles- de l'occupation
japonaise)... Et les flashbacks permettent d'apprécier un certain
effort dans la reconstitution historique (un grand paquebot des
années 40 qui s'éloigne à tout jamais de la petite île...)
En résumé, si vous aimez les histoires
gentiment mélodramatiques, vous devriez trouver votre bonheur
avec ce film. Et pour ces demoiselles, il y a bien sûr Van,
beau gosse du pays qui fait chavirer les coeurs du casting féminin
(et des spectatrices...) Notez pour finir que « Cape
n° 7 » a connu un succès aussi considérable
qu'inattendu à Taiwan en 2008, à la manière
de « Bienvenue chez les Ch'tis » en
France !
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