Wolverine, l’éternel guerrier marginal, se retrouve au Japon. Vulnérable pour la première fois et poussé au bout de ses limites physiques et émotionnelles, Wolverine affrontera non seulement l’acier mortel du samouraï mais aussi les questions liées à sa propre immortalité.
L’avis de Yanick Ruf :
Certes, les suites à répétitions lassent forcement le public. Les américains ne savent plus faire que ça apparemment et dès qu’un film ou en l’occurrence un personnage fait du fric on exploite le filon jusqu’au bout ! C’est une fois de plus le cas avec Wolverine : le combat de l’immortel qui permet une sixième fois à Hugh Jackman d’incarner le super héros toujours aussi mal dans sa peau. Ce mutant continue toujours à se demander ce qui est le mieux entre vivre éternellement dans la souffrance et la douleur ou avoir une vie ordinaire… Un véritable choix cornélien… Pas trop de surprise, on sait à quoi s’attendre avec les films de Marvel. Un action-movie certes, mais une action qui n’est pas toujours à la hauteur de ce que l’on attend. Le premier opus nous avait permis de découvrir les origines de Logan, cette fois-ci, on recommence de nouveau par plonger dans son passé.
Et pour savoir à quelle période on se trouve, il suffit de regarder ses griffes, soit elles sont en os, soit en adamantium, ce métal incassable recouvrant les os du super-héros. Bon, je vous rassure, les premières minutes dans son passé ne sont là que pour planter le décor et positionner Wolverine dans l’histoire. Après, on revient vite au présent. Le personnage est toujours aussi torturé mentalement et souffre de la perte de Jean Grey (cf X-Men 2) dont il restera toujours amoureux apparemment… Elle est l’élément clef de sa vie. Ça en devient même un peu lourd de la voir apparaitre toutes les trente secondes. Surtout pour les non-adeptes de la série qui doivent certainement avoir du mal à tout comprendre… mais de toute façon, il faut voir tous ces films dans l’ordre dans lequel ils sont sortis en salle pour espérer comprendre et seuls les fans se le permettent.
Mis à part l’histoire qui diffère des comics dont est tiré le personnage (mais bon, les comics se multipliant et les histoires aussi, on n’est alors plus obliger de « vouloir » telle ou telle « vérité ») que faut-il attendre de ce film ? Rien qu’une continuité de l’histoire de ce X-Men et son combat contre ses propres démons. Pas de super-vilain exceptionnel (à part Vipère qui est injustement sous-exploitée), juste des ninjas qui viennent l’affronter. Les combats sont bons mais les scènes dialoguées sont à mon goût beaucoup trop présentes, ce qui fait perdre en efficacité. Au final, le résultat est tout de même bon, sans être exceptionnel. Ce n’est pas le film de l’année sauf pour les fans de ce genre bien entendu… Pas la peine de vous préciser aussi qu’il faut rester pendant le générique de fin pour une scène assez longue qui annonce le prochain film de la saga X-men bien entendu…
L’avis de Manu Yvernault :
Si Origins : Wolverine, flottait directement dans les abysses des films de super-héros totalement loupés, les studios ont décidé de donner une suite aux aventures de Logan. Choix plutôt étonnant quant au rejet du premier opus par le public en général. Loin des plus belles réussites de la franchise X-Men (X-Men 1, 2 et First Class), ce dernier passait totalement à côté de son sujet. Avec en prime, un côté ridicule assez malvenu.
The Wolverine s’installe donc avec l’intention de faire oublier son prédécesseur. Il ne réussit l’épreuve qu’à moitié, et encore.
Donner à James Mangold la réalisation du film était sur le papier plutôt une très bonne idée. Or, le réalisateur n’a réussit à s’exprimer pleinement que lorsqu’il a eu la liberté la plus totale (Copland, Walk The Line, Une vie volée, 3h10 pour Yuma). Difficile donc d’attendre le meilleur de lui-même avec un film de studios.
Si certaines scènes de Wolverine sont d’une franche réussite, on sent assez souvent le souffle d’un producteur derrière la caméra qui retiendrait tous les élans plus viscéraux du réalisateur.
Le film manque un peu de bestialité de part son sujet et d’un souffle emprunt de solides et majestueuses scènes d’action. On reste ici dans l’efficace et le consommable, pour plaire à un large public sans tenter une seule fois une certaine radicalité lors de nombreuses séquences.
En résulte une mise en scène agréable et totalement lisible mais sans réels enjeux et envolées. Une frustration est donc présente tant l’idée de déplacer le lieu de l’action au Japon aurait permis de nombreuses innovations tant en termes graphiques que sur l’originalité, tous les blockbusters estivaux se ressemblants de plus en plus.
La faute principale à ce manque d’engouement est à mettre au crédit d’un scénario très faible, simpliste et sans enjeux avec des arcs dramatiques très communs. Cette banalité dessert durablement et dans toute sa longueur une histoire prévisible au fur et à mesure de son avancée. En outre, les fans de X Men ne pourront qu’être frustrés quant à la manière dont sont traités certains personnages, Viper entre autre, ainsi que les clins d’œil et références aux comics d’origines. Posés ça et là, certaines séquences ne semblent même pas faire partie d’un ensemble. Moyennement gênant pour qui est venu voir le film comme un divertissement, un peu plus frustrant pour ceux qui recherchent une adaptation réussit.
Hugh Jackman ne s’en sort donc pas si mal, armé de ses griffes et de punchlines plus ou moins bien écrites, le comédien fait ce qu’il peut dans le « décor » propre et figuré qu’on lui impose. Difficile de jouer autre chose que les traits caricaturaux (caractériels) de son personnage, l’ensemble ne le faisant que très peu évoluer entre le début et la fin du film. Une rédemption qu’on voit venir à des kilomètres illustre à elle seule le peu d’enjeu du scénario.
Pour conclure The Wolverine par son aspect bricolé et peu ambitieux peut s’avérer au mieux une honnête série B, sinon un hommage aux films des années 80 rayon action simplistes, sinon on peut voir clairement le nouvel échec des aventures de Logan en mode solitaire. A ce titre, comment ne pas se réserver le droit d’y trouver uniquement l’envie de rentabilité sur le dos d’une franchise aux multiples ressorts, mais aux résultats inconstants.
La sincérité et le savoir faire de James Mangold n’ont en tout cas pas réussit à remettre sur pied ce qui avait déjà été achevé dans le premier film. Reste seulement un divertissement de plus à se mettre sous la dent, histoire de tuer le temps. Dure définition d’un blockbuster attendu.