Violeta Parra, chanteuse, poète et peintre, est une véritable icône de la culture chilienne.
Violeta retrace le destin d’une femme hors du commun, ses succès et sa déchéance. De son enfance aux côtés d’un père alcoolique, en passant par son apprentissage de la guitare, son rapport brutal et déterminé à la maternité et au monde, ses engagements esthétiques et politiques, jusqu’à sa fin tragique.
Rythmé par ses chants poignants et minéraux, tout droit sortis des entrailles de la terre chilienne, et construit avec une grande liberté, le portrait de cette artiste tourmentée et passionnée est porté avec une grâce magnétique par Francisca Gavilan.
Avis de Manuel Yvernault :
L’exercice du biopic devrait encore diviser. La forme austère de « Violeta » pourrait contribuer à laisser une majorité de spectateurs sur le bord cadre de l’écran. La confusion de la mise en scène est un des facteurs réfractaires à l’entière adhésion de l’œuvre. Fort heureusement la vie même de l’artiste Violeta Parra sert de catalyseur au film. Il se dégage une force identique à la liberté créative et personnelle que Violeta représentait. Figure de proue d’une musique folk chilienne, artiste (sculptures, tapisseries, très belles séquences filmées) dont le film reflète le parcours de ce voyage plus sensoriel que visuel.
Quand la lourdeur de la réalisation et le côté spartiate de l’écriture fige la forme, le film nous tend très souvent la main par la densité de l’interprétation de Francisca Gavilan. La bande son contribue également à ce voyage où la profondeur artistique reste le fil conducteur d’une vie.
Pour ceux qui pourraient passer outre la forme confuse de la mise en scène, reste un biopic peut-être figé, malgré de très belles séquences, mais surprenant de par son attraction. Entre candeur et âpreté.