Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité, Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie…
Film présenté hors-compétition au 68ème Festival de Cannes
Avec Inside out les magiciens de Pixar nous invite à faire connaissance avec nos émotions. Bienvenue dans une folle aventure intérieure cérébrale où Pete Docter, le réalisateur oscarisé du splendide Là-haut, nous emmène à l’intérieur du cerveau de la jeune Riley 11 ans où cinq émotions, Joie, Tristesse, Peur, Colère et Dégoût sont au travail dans le Quartier Cérébral.
Un changement de vie, un déménagement dans la Grande Ville, va engendrer un bouleversement émotionnel chez Riley; comprenez Tristesse et Joie sont, suite à une bévue de Tristesse, éjectées du Quartier Cérébral et perdues au fin fond du cerveau de fillette. Les souvenirs s’effaçant peu à peu, ces deux émotions antogonistes (beau buddy movie animé) vont devoir y retrouver leur chemin à travers des lieux inconnus comme la Mémoire au long terme, le Pays de l’imagination, la Pensée abstraire ou bien encore la Production des rêves pour regagner le QC et reprendre le contrôle émotionnel de Riley afin qu’elle reprenne goût à l’existence et grandisse.
Sur un tel pitch il fallait tout le talent de Pixar pour illustrer avec ingéniosité, humour et émotion mêlés, des concepts et des abstractions et parler au plus grand nombre. Avec des idées à la pelle dans chaque plan, une animation virtuose au service d’une histoire originale d’une grande force à la fois burlesque et poétique, ce nouveau Pixar est une petite merveille.
Avis de Manu :
Allez hop, le nouveau Pixar est en « selle ». Et le studio d’Emeryville, qui fête cette année les 20 ans de la sortie de son premier long-métrage (Toy Story) continue d’enchanter petits et grands. Continue en effet, mais perd de sa splendeur parfois. Depuis Toy Story 3 qui finissait de clore une délicieuse trilogie, le studio à la petite lampe peine à retrouver son plus bel apparat. Cars 2 semblait inutile, tout autant que la suite décevante Monstres Academy, quand Rebelle respirait les ondes et les pixels les moins sympathiques du propriétaire et papa Disney.
Il faut dire que l’enthousiasme post Cannes et la sortie US avait un peu fait tourner les compteurs affectifs et une attente à son maximum (souvent un danger pour les films tant (trop) attendus).
Alors oui, Vice-Versa est bien le meilleur Pixar depuis 5 ans. Par contre, on peut émettre l’idée d’en attendre un peu plus d’un studio qui a su être capable de tant de magie.
Soyons clair, le film est brillant, bourré d’idées, surtout narratives et donc un petit modèle d’écriture animée. L’idée de départ est ainsi brillamment illustrée, et les « Sentiments » choisis et dessinés avec une belle énergie. Tout fleuritncomme par magie devant nos yeux avec la très belle idée de faire prendre vie aux sentiments qui nous animent de l’intérieur. Mais si le pitch de départ est brillant, son développement l’est un peu moins. Une profusion de bonnes idées sont lancées ça et là, mais assez souvent très peu développées, sinon expédiées. Comme-ci un trop plein venait à être présent quant à la représentation de tout ce qui compose la psyché humaine, et de son évolution, de la naissance à l’âge adulte.
Alors oui émettre un bémol ne veut pas dire que le film est mauvais, loin de là, mais réellement en dessous de ce à quoi on peut s’attendre. Malheureusement l’excellente première demi-heure se noie assez vite dans un rapport protéiforme de tout ce que doit ressentir en même temps un humain, colère, tristesse, joie, peur, doute, et ce dans la tête d’une petite fille. L’effet est quelque peu orgiaque pour le coup.
Cela n’enlève en rien la force de Pixar toujours présente. La tradition de convoquer l’émotionnel (des petits comme des plus grands, ici encore plus, notre enfance, la naissance du « Je »…) est bien présent, un des meilleurs films de la firme sur ce point, mais le manque de liant se fait vraiment ressentir. Les idées géniales sont là, mais parsemées, le rythme également, mais trop entrecoupé, le fil narratif bien vu, mais très bancal, sinon boursoufflé sans pour autant de vrai risques pris dans ses retournements. Dans Vice-Versa on enfile les séquences comme on enfile des perles. D’ailleurs le centre de la « pensée » semble être le seul lieu où l’écriture et l’action trouvent leur meilleure cachette. Dans ce huis-clos le plaisir d’écriture et l’humour de Pixar nous revient en plein visage reflet des nombreuses réussites du studio. C’est d’ailleurs en ce lieu qu’on reviendra vers la fin pour de nombreuses séquences hilarantes.
Hors de cette frontière, le film semble se reposer sur une simple suite d’actions et de séquences dont l’aspect figuratif des sentiments suffirait à faire sourire le spectateur. C’est très fort et donc fonctionne mais il manque ce quelque chose qui fait la marques des meilleurs films animés du catalogue.
Difficile donc de se prononcer, non Vice-Versa n’est pas mauvais, juste en dessous des attentes qu’on peut avoir de Pixar. Bordé de moments géants et brillants, poétiques et enlevés, toujours très beaux, auxquels ils manqueraient cependant ce petit quelque chose. Comme une légère frustration, surlignée dans les dernières minutes par ces petits sketchs, dignes représentants de ce qu’on attendait. De Vice-versa à « couci-couça ».