Far’Hook est un jeune rappeur de 20 ans. Suite à un règlement de compte, il est obligé de quitter Paris pour quelques temps. Son producteur, Bilal, lui propose alors de prendre sa place et d’accompagner son père Serge faire le tour des ports de France sur les traces du peintre Joseph Vernet.
Malgré le choc des générations et des cultures, une amitié improbable va se nouer entre ce rappeur plein de promesses et ce maçon du Nord de la France au cours d’un périple qui les mènera à Marseille pour un concert final, celui de la réconciliation.
Film présenté en ouverture du 38ème CINEMED
Avis de Fabien
Quatre ans après le remarqué Rengaine, Rachid Djaïdani revient pour un Tour de France avec Gérard Depardieu et le jeune rappeur Sadek.
Son nouveau film a la forme d’un road movie avec 2 personnes que tout oppose : Far’Hook, un jeune rappeur (Sadek, une découverte), obligé de se mettre au vert après un règlement de compte avec un musicien concurrent, prend la route avec Serge, maçon aigri et raciste. Le récit, classique, est axé sur deux personnalités contraires qui vont se découvrir des affinités et poser les bases d’une amitié. Le chemin pour arriver à cette réconciliation entre ces deux hommes, deux visages d’une France délaissée, en galère, a l’aspect d’une déambulation tragi-comique par les ports de France (le maçon reproduit des tableaux de Joseph Vernet, célèbre peintre du XVIIIème siècle chargé par Louis XV de peindre les ports de France) avec son lot de tensions idéologiques, de moments de complicité mais aussi une rencontre amoureuse (Louise Grinberg, lumineuse) jusqu’à un dénouement apaisé. Il s’agit d’un voyage initiatique pour ces deux hommes où il est question de l’importance de changer de point de vue pour mieux apprécier le monde et les autres.
L’émotion discrète (belle séquence où Depardieu, filmé de dos, fait face, troublé, à des souvenirs familiaux) infuse dans ce cinéma engagé qui est un appel à la tolérance, au dialogue entre les différentes religions et générations. On peut voir ce film comme un conte sur le vivre ensemble, un peu naïf, parfois maladroit avec des dialogues démonstratifs mais toujours sincère et optimiste.
Tour de France est un joli petit film, porté par une interprétation d’une grande force, avec un Gérard Depardieu d’une sobriété exemplaire, accompagné du jeune Sadek, très juste et qui tient tête admirablement à l’ogre du cinéma français.