Saga initiée en 2000 avec « Codename 47 », Hitman a connu nombre d’évolutions au fil de ses différents volets, dont chacun a apporté sa pierre à l’édifice et a contribué à hisser le personnage de 47 au rang de culte. Alors qu’un volet sur consoles next-gen a déjà été confirmé, c’est au dernier en date, baptisé Hitman Absolution et sorti fin 2012, que nous avons enfin pu nous essayer. L’occasion d’un petit test de rattrapage !
Pour les non-initiés, Hitman Absolution, comme les précédents volets, est un jeu où vous dirigez un tueur à gages issu d’une mystérieuse organisation, et rompu aux plus fines méthodes d’assassinat. Comprenez par là que chaque « cible » de notre tueur pourra être éliminée de différentes façons en fonction du décor et de ses possibilités. Et comme dans les précédents volets, les développeurs se sont fait plaisir de ce côté-là.
En effet, devant l’avalanche de choix qui s’offrent à nous, on ne saura souvent pas où donner de la tête. D’autant qu’à l’image des derniers Splinter Cell, Hitman laisse une grande liberté au joueur pour assouvir ses plus bas instincts. Adepte de la confrontation directe ? Un coin d’ombre, une nuque brisée et c’est réglé. Simple et efficace. Fan des pièges bien vicieux ? Bien qu’un poil rigides, les possibilités sont nombreuses pour offrir à votre cible un départ en grandes pompes. Ainsi, il suffit d’une pince et d’un générateur pour transformer une pause-pipi en spectacle son et lumière. Pas assez explosif ? Une pompe à essence sabotée et c’est dans un feu d’artifice façon Michael Bay que se règlera notre affaire (mais attention aux dommages collatéraux !). Et si vous préférez le travail à l’ancienne, il vous reste les armes à feu. Toutefois, le port d’armes et les coups de feu ayant tendance à attirer l’attention, on évitera autant que possible cette solution afin de minimiser les pertes civiles. A moins de vouloir finir le niveau en décimant toute la population du quartier, mais si c’est votre seul délire, on vous recommandera davantage GTA 5…
Car contrairement à ce que beaucoup pensent encore, Hitman n’est pas un jeu de bourrin ! Cousin « sombre » de Splinter Cell ou Metal Gear, il récompense la discrétion et ne dévoile pleinement son potentiel qu’aux joueurs prêts à passer autant de temps à agir qu’à observer. Ronde des gardes, habitudes des cibles, outils disponibles, diversité des chemins, déguisements… Tout est mis en place pour stimuler l’imagination du joueur et l’amener à réfléchir sur la meilleure façon de réaliser son plan sans accrocs. Et si les premiers niveaux seront l’occasion de prendre ses marques sans réellement se soucier de la discrétion, on se surprend assez vite à rester tapi dans l’ombre pour observer les allées et venues des cibles, ou à s’enfermer dans les conduits d’aération pour éviter un garde qu’il serait pourtant si facile d’éliminer. Certes, on dénotera quelques incohérences dans l’IA, mais l’ensemble reste tout de même de bonne tenue.
Si la comparaison de Hitman Absolution avec Splinter Cell ou Metal Gear est aisée, elle l’est encore plus en ce qui concerne l’aspect cinématographique du titre. Servi par des graphismes et des lumières d’excellente facture, et imprégné d’une bande sonore du même acabit (tant pour les effets que les musiques), chaque niveau dégage une atmosphère particulière où l’on ressent l’influence des meilleurs films américains et asiatiques. Une influence qui se retrouve également dans les cinématiques très joliment emballées, ceci sans compter les personnages dignes d’un Tarantino auxquels donne vie un casting de haute volée autour de David Bateson (voix de 47 depuis le premier volet). Jugez plutôt : Keith Carradine, Powers Boothe, Shannyn Sossamon, Vivica A Fox, Jon Gries… Autant de noms qui résonneront à l’oreille des cinéphiles et sériephiles de tous poils. Tout juste pourra-t-on déplorer un scénario un poil fouillis, mais contrebalancé par un humour noir bienvenu et surtout un développement de 47 plus « personnel » qu’à l’accoutumée. On appréciera doublement l’intention en se remémorant le massacre infligé au personnage dans le film adapté de la licence. Plus fort que le film : le jeu vidéo !
Au final, Hitman Absolution confirme tout le bien qu’on avait entendu de lui. Beau, généreux, varié, prenant… Les qualificatifs ne manquent pas. Le titre étant facilement trouvable à petit prix, il serait vraiment dommage de bouder son plaisir, surtout en ces temps où la next-gen semble chercher encore ses marques.