30 ans après le dernier opus de la première trilogie, Han Solo, Leia et Chewbacca sont de retour pour retrouver Luc Skywalker qui a disparu après que l’un de ses élèves ait basculé du coté Obscur de la Force….. De nouveaux personnages vont se joindre à eux pour retrouver le dernier Maître Jedi…..
L’avis de Yanick Ruf :
10 ans…. c’est le temps qu’il aura fallu attendre pour avoir enfin droit à la suite des aventures de la saga Star Wars. Une suite attendue et redoutée en même temps. Un film, c’est une histoire. Quand ça marche, on essaie, souvent lamentablement, de « faire du fric » dessus en pondant des suites loin d’être à la hauteur de l’original. Pour Star Wars, on a eu droit à des préquels de niveaux inégaux. Cette année, c’est sous la franchise Disney que cette suite de la trilogie originale arrive. Et aux commande, on retrouve J.J. Abrams dont les preuves ne sont plus à faire après avoir vu le résultat de ses Star Trek extrêmement fidèles à l’esprit des originaux, ce qui était loin d’être gagné……
Difficile de passer à côté du phénomène. Difficile également de juger un tel « objet » dans un art qui s’est transformé en usine pour les 2/3 de ses productions.
Dans le panier des bons points on pourra savourer une certaine nostalgie, presque émouvante, de retrouver un univers qui a bercé notre enfance et/ou notre adolescence. Une belle première partie d’exposition très soignée avec un cahier des charges respecté et la patte personnelle de J.J. Abrams qu’on voit pointer ça et là comble presque nos attentes. Et puis il est bon de louer l’effort fait pour filmer la majorité du film en décor naturel, loin de la bouillie visuelle de Georges Lucas dont on recherche encore un seul atome de mise en scène dans sa prélogie.
Pour le reste aucun effort n’a été fait sur le scénario sinon celui de bien cadrer, voire décalquer l’ensemble, afin de dessiner pour les nouvelles générations une carte facilement lisible de ce que certains ont vécu 20/30 ans plus tôt. On passera donc sur les nombreuses absurdités du récit, les innombrables ellipses incohérentes, pour garder, parsemer de temps en temps, des clins d’œil à la trilogie initiale et un certain plaisir de retrouver cet univers. Pour le reste, ce n’est hélas pas le temps qui a enlevé la magie de nos esprits mais les producteurs qui a force de tout baliser rendent le(s) spectacle(s) inepte(s).
L’objectivité nous pousse à dire que le « (film) » est agréable et fonctionne dans les grandes lignes, voire spectaculaire lors de certaines séquences ; pour le reste, l’innocence et la magie d’un succès que peu avait vu venir à l’époque a totalement disparu pour laisser place à un fast-food de qualité. Non pas que nous ayons grandit ou que les recettes passées ne fonctionnent plus. Ce sont plutôt les ingrédients trop calibrés qui donnent au plat un goût de déjà-vu. A des années lumières des épisodes 1,2 et 3 (difficile de faire pire en même temps) et une bonne façon de relancer la machine, certes gentille (Disney est derrière le tiroir-caisse) et propre sur elle. Entre rêve et facilité, le spectacle fait illusion, au moins le temps d’une séance.