Après les événements mortels survenus dans sa maison, la famille Abbot doit faire face au danger du monde extérieur. Pour survivre, ils doivent se battre en silence. Forcés à s’aventurer en terrain inconnu, ils réalisent que les créatures qui attaquent au moindre son ne sont pas la seule menace qui se dresse sur leur chemin.
Trois ans après le carton du premier long-métrage signé John Krasinski produit par Paramount (336 M$ de recettes mondiales pour un budget de 17M$), Sans un bruit 2 débarquait enfin en juin sur les écrans français après une sortie retardée à cause de la pandémie mondiale.
L’ouverture se situe le jour 1 de cette histoire post-apo avec une séquence haletante d’attaque urbaine par des créatures belliqueuses où est plongée la famille Abbot au grand complet, bel hommage à La guerre des mondes de Steven Spielberg et aux Fils de l’homme d’Alfonso Cuarón pour un plan-séquence immersif dans une voiture fuyant l’invasion extra-terrestre.
Un des morceaux de bravoure de Sans un bruit était une pure séquence de suspense hitchockien autour d’un clou menaçant la mère enceinte jouée par Emily Blunt dans la ferme familiale infestée de créatures. Pour la suite des aventures de l’attachante tribu Abbot, fini la (quasi) unité de temps, de lieu et d’action du premier volet, place à une odyssée périlleuse pour nos héros qui vont vite se retrouver séparés. Un montage alterné est convoqué à mi-parcours pour narrer les multiples péripéties et affrontements de la mère et de chacun des enfants avec les créatures qui les poursuivent à l’oreille dans un univers plus vaste et dans différents milieux clos (usine, train, île). Le personnage de mère courage d’Emily Blunt mis en avant dans le premier chapitre s’efface au profit des ados, thème spielbergien au coeur des productions Amblin des enfants plus malins et courageux que les adultes illustré ici par les formidables personnages très bien écrits de Noah Jupe qui gagne en confiance quand celui joué par Millicent Simmonds, la véritable star du film, est incroyablement bad-ass aux côtés de Cilian Murphy, très bon en père de substitution.
La mise en scène au cordeau de John Krasinski nous offre de beaux moments de tension dramatique comme cette tétanisante scène de cache-cache avec les créatures dans l’espace confiné d’une radio. Entre plages de silence et explosions tonitruantes de décibels, avec de nombreux effets sonores mêlés au score de Marco Beltrami, Sans un bruit 2 travaille avec virtuosité la recherche de tension qui sous-tend l’idée de son. De plus les impeccables effets spéciaux signés ILM garantissent un beau spectacle visuel filmé en 35mm.
Cette suite tient toutes ses promesses jusqu’à un final haletant qui laisse augurer d’un nouveau chapitre pour la famille Abbot. L’excellente saga de John Krasinski se poursuivra pour notre plus grand plaisir avec un prequel écrit et réalisé par Jeff Nichols.
Technique
Le transfert délivre des images sublimes avec une belle photo dans les tons âcres et les impeccables effets spéciaux signés ILM. Côté son le mix Atmos de la piste VO (la VF est non HD) offre de nombreux moments de déchaînement acoustique avec les attaques des créatures dans divers espaces.
Bonus
Journal du tournage du réalisateur (10′) : John Krasinski nous dévoile les coulisses de son film tourné dans de nombreux décors naturels avec des prises de vue réelles à Akron, N-Y pour l’attaque inaugurale ainsi qu’à Buffalo dans une aciérie désaffectée et dans l’Ohio où a été trouvé un cimetière de trains.
4 éléments de making-of avec interviews de l’equipe, extraits du tournage et du film complètent l’interactivité de ce blu-ray Paramount :
Lever le rideau (4′) : ce module est centré sur cette nouvelle histoire et la présence accrue des E.T en pleine lumière dans différents décors
Le parcours de Regan (6′) : focus est fait sur la jeune héroïne du film sans oublier les personnages gravitant autour d’elle
Le défi de l’épisode de la Marina (5′) : est exposé le défi du tournage dans le décor de la marina près de Buffalo en capture numérique au lieu de la pellicule pour le reste du film
Perturbation détectable : effets visuels et conception sonore (8′) : est mis en avant le travail d’ILM sur le design et l’animation des créatures plus présentes dans des contextes lumineux et différents décors. Etait favorisé l’interaction entre les acteur, les effets physiques et les CGI. L’importance du son, élément majeur du film qui alterne moments bruyants et d’autres silencieux, est également souligné .