ndNicoH : Si GTA 5 risque de truster l’actualité vidéoludique dans les semaines à venir, ce serait un tort de faire impasse de son parent Saints Row 4, sorti il y a peu et qui ne manque pas d’atouts pour séduire. Découvrez ci-dessous le test, rédigé par Nomen.
Si Grand Theft Auto est devenue la série référence dans l’open world sérieux, Saints Row en est le petit frère un peu drogué et complètement barré. Suite presque directe du troisième opus se déroulant donc toujours à Steelport, Saints Row 4 pousse encore plus loin le délirant et la folie du n’importe quoi.
Exit ici les guerres de gang et conquête de ville. Reprenant l’univers de Steelport, déjà introduit dans le précèdent jeu, Saints Row 4 se passe donc de mise en place des décors. L’accession progressive est donc remplacée par une ville totalement ouverte mais pas forcément très vivante. Pas de panique, cependant, l’aspect exploration et découverte étant remplacé par une multitude de séquences pleine de références et de clins d’oeil qui plairont énormément aux amateurs du genre et aux amoureux de culture vidéo-ludique.
Point de vue histoire, ce quatrième épisode vous met dans la peau du président des USA et votre mission sera de combattre les Zins, une race extra-terrestre venu pour conquérir la terre et qui, au passage, emprisonne les esprits des habitant de la planète dans une simulation virtuelle de leur propre vie (ndNicoH : Matrix, sors de ce jeu !). Les Zins ayant capturé toute personne vivant sur terre et l’ayant enfermée dans cette réalité virtuelle, vous allez devoir libérer les membres de votre gang en allant les chercher au plus profond de leurs angoisses, dans des cauchemars virtuel. Et, une fois votre équipe reconstituée, déstabiliser la matrice et mettre à mal le plan des Zins. Rien de très original donc, mais des références à foison et une mise en scène particulière qui donneront un cachet certain au jeu.
Qui dit réalité virtuelle, dit liberté totale. Et les p’tit gars de chez Volition ne s’y sont pas trompés. Vous allez très vite pouvoir vous extraire de la simulation et donc vous y déplacer plus ou moins librement. Mais, en plus de ça, vous allez pouvoir acquérir un certain nombre de pouvoirs plutôt utiles. Les deux premiers et principaux sont le super sprint et le super saut. Ces deux pouvoir permettent un déplacement extrêmement rapide dans Steelport, rendant très vite obsolètes les voitures et autres moyens de locomotion. Ils demanderont cependant un certain temps d’adaptation avant d’être utilisés efficacement en combat, contrairement aux ondes de choc, boules de feu et autres drains de vie mis à disposition du joueur.
La caméra n’étant pas toujours optimale, les combats peuvent vites devenir brouillons, surtout lorsqu’ils se passent dans des endroits exigus, la vitesse du sprint et la hauteur du saut n’aidant pas pour le placement. Il vous faudra donc principalement compter sur les pouvoirs offensifs et leur combinaison avec les armes. Armes que vous posséderez à foison et qui ne sont pas en reste côté délire. Dubstep gun, batte tentacule ou encore générateur de trous noir sont à votre disposition pour mettre la pagaille dans Steelport. Des armes personnalisables, disposant toutes d’un upgrade ultime la rendant encore plus redoutable. A ces armes, il faut ajouter les pouvoirs mis à disposition du joueur. Actif ou passif, basé sur le feu, le drain de vie, une onde de choc ou un buff d’éléments pour vos armes, chacun est également améliorable.
L’amélioration des armes et pouvoirs se fait grâce à l’argent récolté dans le jeu mais aussi avec les clusters. Ces cubes bleus répartis un peu partout sur la map permettent d’augmenter la puissance de ses pouvoirs, chaque niveau de puissance coûtant, évidemment, plus cher que le précédent.
Les missions annexes permettront également des améliorations importantes de vos pouvoirs et vous apporteront encore d’autres armes pour votre guerre contre les Zins. Cette chasse au cluster, les missions secondaires et la multitude d’activités présentes dans Steelport permettront ainsi d’allonger de manière non négligeable la durée de vie. Vous pourrez également passer du temps chez le tatoueur, magasin de vêtements ou chirurgiens esthétiques afin de vous créer un président bien unique. Et là encore, les choix sont nombreux et impressionnants. Du punk à la crête verte démesuré, à la masse de muscle coiffés de couettes anglaises et maquillé en mime, faite vous plaisir, tout est permis.
Enfin, il y a les références. Saints Row 4 en est bourré. La bande son d’abord, accessible partout, même à pied (ah les joies d’un univers virtuel!), réunit de grands classiques de tous les types de musique et contient quelques perles, tels que « What is Love » qui passe lors d’une fuite à bord d’un vaisseau alien volé, amenant un sourire et le mouvement de tête culte de Jim Carrey. Autre référence encore, à Matrix cette fois, lorsque le joueur se retrouve dans une pièce pleine d’écrans passant différents moments de l’histoire qui vient de se dérouler et possédant deux portes, menant chacune à un choix particulier… Dans les missions de libération des membres de notre équipes se cachent encore énormément de références, plus ou moins subtiles, tel ce remake de jeu de tank vu de dessus en 2D ou le passage en jeu de rôle textuel. Ces passages exotiques apportent une fraîcheur dans le gameplay et font mouche à chaque fois, apportant un sourire ou un éclat de rire à chaque référence qui apparait.
En bref, les références multiples, l’histoire rondement menée, les scènes épiques et le gameplay bien construit font de ce Saints Row 4 une réussite. Les supers pouvoirs apportent un plaisir assez fou, la coop est toujours aussi sympathique, les missions et les quêtes secondaires sont une partie de plaisir et l’histoire principale apporte 10-12 heures de jeu bourrées de références et de clins d’œil qui feront rire ou sourire. Volition apporte ici un contenu de qualité et une expérience de jeu d’un très bon niveau.
MAJ : Avis « SAINTS ROW IV : RE-ELECTED + GAT OUT OF HELL »
Alors que GTA V s’est fendu d’un remake next-gen il y a quelques mois avec le succès que l’on sait, Saints Row lui emboite le pas en proposant cette version remaniée 1080p et 60fps. Toutefois, il ne faut pas longtemps pour constater qu’un portage ne suffit pas pour jouer dans la cour des grands. Là où GTA V sur next-gen réussissait à nous coller une vraie baffe, Saints Row 4 se contente d’un simple lifting qui semble au final n’être qu’un prétexte pour lui permettre de séduire des joueurs ayant fait l’impasse sur les versions 360 / PS3. Non pas que le jeu soit moche, mais les petits plus de cette version en termes graphiques sont franchement limités, d’autant que l’optimisation pêche un peu par moments. Attention, cela n’enlève rien à la qualité du titre, dont l’ambiance totalement déjantée fait toujours autant mouche et permet au titre de se distinguer de la concurrence.
Le DLC Gat out of Hell semblait lui aussi bien parti pour prolonger le délire. Toutefois, il faut avouer que si le principe du jeu reste franchement fendard (envoyer Johnny Gat et Kenzie sauver le président des USA, retenu en Enfer par un Satan bien décidé à le marier à sa fille), l’ensemble manque légèrement le coche sur le plan de l’ambiance, peinant à reproduire les délires du jeu d’origine, notamment à cause de missions assez peu inspirées qui nous font tourner rapidement en rond. Le gameplay peut néanmoins compter sur l’ajout d’ailes permettant de voler à travers la ville (ça compense la conduite de voiture, toujours aussi laborieuse), d’armes franchement barrées (le fauteuil de l’Armageddon vaut son pesant de cacahuètes) et de personnages bien barrés qui confirment que les gars de Volition en prennent définitivement de la bonne !
En bref, si cette édition ne se justifie pas pour ceux ayant terminé le jeu sur old-gen, elle s’avère une bonne séance de rattrapages pour les autres, le DLC Gat out of Hell étant certes en-deça des attentes, mais possédant tout de même des qualités certaines. A noter que ce DLC est inclus dans l’édition Re-Elected sous forme de version téléchargeable via un code à rentrer dans le Playstation Store (sur PS4, en tout cas). Bon à savoir pour les amateurs de jeux d’occasion.