Rush
Rush

Rush

Réalisateur
Ron Howard
Acteurs
Alexandra Maria Lara, Chris Hemsworth, Christian McKay, Daniel Brühl, Natalie Dormer, Olivia Wilde, Pierfrancesco Favino, et Stephen Mangan
Pays
Allemagne, Angleterre, et USA
Genre
Drame
Durée
123 min
Titre Original
Rush
Notre score
9

RUSH retrace le passionnant et haletant combat entre deux des plus grands rivaux que l’histoire de la Formule 1 ait jamais connus, celui de James Hunt et Niki Lauda concourant pour les illustres écuries McLaren et Ferrari. Issu de la haute bourgeoisie, charismatique et beau garçon, tout oppose le play-boy anglais James Hunt à Niki Lauda, son adversaire autrichien, réservé et méthodique. RUSH suit la vie frénétique de ces deux pilotes, sur les circuits et en dehors, et retrace la rivalité depuis leurs tout débuts.

L’avis de Yanick Ruf :

Une fois de plus, un biopic fait son apparition dans le monde du cinéma. Cette fois-ci, il s’agit d’une partie de la vie de 2 personnes, les coureurs automobile Niki Lauda et James Hunt, grands frères ennemis des années 70 dans le monde de la F1. Si tout le monde se souvient du premier, c’est surtout à cause de l’accident qu’il a eu lors du grand prix d’Allemagne le 1er aout 1976 qui le laissa partiellement défiguré suite aux nombreuses brûlures dont il a fait l’objet. Bon, mais parlons du film proprement dit. Très instructif au prime abord, il nous entraine à la poursuite de ces deux champions, depuis leur rencontre en 1970 alors qu’ils faisaient de la formule 3 jusqu’à la victoire de Hunt lors de l’année 76 à cause de ce fameux accident.

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Six années de combats (aussi bien verbaux que sur la route) où les adversaires apprendront à se connaitre pour finir par se respecter. Un film de Ron Howard tourné comme il fallait, ni plus, ni moins, avec des scènes de courses impressionnantes sur grand écran. Mais bon, ce n’est pas le but recherché et ce n’est donc pas ce que l’on voit le plus. L’important, dans ce film, est de connaître l’histoire de ces personnages. Voir comment ils vivaient, l’un dans la luxure et la dépravation, tandis que l’autre était très, voir trop sérieux. 2 hommes que tout oppose, sauf leurs origines modestes et le rejet de leurs familles quant à leur choix de carrière. Pas facile de faire comprendre aux siens que l’on ne veut faire que ça dans la vie. Pas de message passé donc, si ce n’est qu’il faut faire ce que l’on veut dans la vie pour être réellement heureux !

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Le film lui-même est extrêmement bien orchestré. Que ce soit au niveau de la photo, de la façon de filmer (avec des vues subjectives à l’intérieur des casques !), la musique, bref, le tout est une réussite totale ! Les acteurs principaux (tout comme les secondaires) sont bien imprégnés également de leur rôle et de ce qu’ils doivent en faire ressortir. Chris Hemsworth (Thor) nous offre une vision d’un James Hunt complètement dépravé, tandis que Daniel Brühl est aux antipodes dans son personnage de Niki Lauda motivé par une seule chose, gagner et prouver qu’il est le meilleur. 2 heures, c’est en tout cas le bon temps pour nous narrer ces 6 années d’escalades professionnelles pour l’un comme pour l’autre. Un film rempli d’émotion et qui rappellera de bons souvenirs aux fans de F1 de la première heure, bien avant Schumacher, Prost ou Sena. Vivement d’autres films de cette trempe.

rush 03L’avis de Manu Yvernault :

A regarder de plus près, la filmographie de Ron Howard, si elle se veut divertissante, vieillit assez mal parmi ses anciens «succès» (Cocoon, Willow, Backdraft) et est presque surestimée à la vue de ses récents long-métrages (Apollo 13 mis à part). Reste dans une catégorie à part son drame historique, Frost/Nixon. A voir la carrure de Rush, il semblerait donc que ce soit l’exercice dans lequel il est vraiment trouvé le plus d’aisance, autant par la qualité visuelle de son film que sur le plan narratif.

Faisant preuve d’une étonnante maturité dans son traitement Ron Howard semble être passé dans un autre univers. Son cinéma se compose habituellement d’une dramaturgie très solide, touchante et très souvent « gentillette » dans les sentiments qu’il tente d’explorer.

Pourvu ici d’une base solide, en plus du drama classique, c’est surtout vers le drame sportif que se dirige le film. Il y a bien sûr les points inhérents au genre, avec ses rebondissements, ses drames, ses accomplissements sportifs et humains, toute une composante du genre qui est ici réunit.

Or, même avec tous ces éléments, il aurait été possible de passer à côté.

Conscient des forces qui composent son histoire, une année 1976 exceptionnelle de rebondissements sur le terrain de la Formule 1 et deux héros que tout oppose, un qui vie comme-ci chaque jour était le dernier, l’autre, dont la rationalité est un mode de vie.

Si bien que cette opposition ne demandait qu’à être mise en scène au cinéma.

Pour cela Ron Howard a réussi en toute simplicité son biopic. La mise en scène des courses est dynamique, se recentre toujours sur l’essentiel de l’action, beaucoup de plans de coupe, au plus proche des moteurs par exemple, incrustations sur écran tv de scènes d’époque. Nous sommes par exemple loin de la démonstration et de la surenchère de Driven. Autant sur le plan visuel que sonore, l’immersion se fait par un découpage très maîtrisé. A cela s’ajoute une photographie et des couleurs qui rappellent furieusement les années 70. Pour les accents « dramatiques » du film, Ron Howard n’a pas forcé sur les clichés qui composaient ses films passés. Plus direct, loin de la guimauve tragique, il recentre l’émotion de son film sur l’opposition de ses deux « héros », opposition qui dépasse la fiction puisque cet élan dramatique est le réel reflet de leur affrontement. Histoire d’hommes, composée également d’un profond respect.

Au travers cette réussite visuelle où chaque instant tant à être sublimé, il convient également de saluer le scénario qui dans sa structure capte parfaitement et sème judicieusement les enjeux dramatiques du film. Ce qui marque le plus, c’est le fait qu’il retranscrit avec fidélité les instants véridiques, les comédiens, à ce titre, sont d’une ressemblance étonnante. Il aurait été cependant facile de passer à côté ou même surenchérir les nombreux faits réels dans le film. Or, on reste toujours entre un respect des faits et une mise en abime très cinématographique. Aidé par le fait que la Formule 1 à l’époque était dans son âge d’or, où les pilotes étaient sacrés, tels des stars, et mettaient vraiment leur vie en jeu, Rush prend alors de vrais accents dramatiques et immersifs, puisque quasi relatés tels quels.

C’est bien la réussite du film, nous faire passer de scènes d’actions composés d’instants furieux à épiques, sur un fil conducteur dramatique qu’on ne pouvait imaginer plus cinématographique.

Si dans sa structure et son approche Rush ne bouleverse pas les codes du drame sportif il se les réapproprie avec talent par un Ron Howard en grande forme, qu’on sent impliqué dans les grandes largeurs par son sujet. En résulte un film très efficace, un drame sportif parmi les plus beaux réalisés et ce par l’opposition et la complémentarité primaire des caractères de ses deux personnages principaux. C’est avec ce mélange hautement inflammable que Rush trouve la ressource pour arriver sur le podium des films sportifs les plus réussit et Ron Howard son premier prix, mérité cette fois.

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