Riddick a été laissé pour mort sur une planète brûlée qui semble exempte de toute vie. Pourtant, il se retrouve rapidement obligé de lutter pour sa survie contre des prédateurs aliens plus mortels que tous les humains qu’il a affrontés au cours de sa vie. Il trouve un refuge précaire dans une ancienne gare de transit interstellaire désaffectée. La seule façon pour lui de s’en tirer est d’activer une balise d’urgence et d’alerter les mercenaires et autres chasseurs de primes, qui se ruent vers la planète à la recherche de leur proie.
L’avis de Manu Yvernault :
Le réalisateur David Twohy est avant tout un scénariste des années 90, il a écrit les scénarios de certains des plus beaux fours de cette décennie, Waterworld et A armes égales pour ne citer qu’eux. Quand soudainement, à l’aube des années 2000, il a eu le bon goût de scénariser et réaliser deux élégantes réussites de série B Abîmes mais surtout Pitch Black, en somme les premières aventures de Riddick. Si le film à première vue n’est pas une franche réussite il reprenait les codes et se paraît de la saveur des films de genre des années 80. Petit budget mais pleinement décomplexé de son statut. Vint ensuite Les chroniques de Riddick, suite totalement loupée et projets des studios afin d’engranger encore plus de billets verts. Vu le succès grandissant de Vin Diesel dans le cinéma d’action, nous sommes peu surpris de découvrir un troisième chapitre voir le jour. Proche d’un intérêt cinématographique flirtant avec le néant, qu’en est il sur le plan du divertissement ?
Basé sur une histoire probablement écrite sur un post-it, dans sa première demi-heure, le film tient au moins quelques promesses. Laissé pour mort sur une planète brulée, Riddick tente de survivre à l’univers sauvage qui l’entoure. Sous forme d’un survival de seconde classe Vin Diesel, seul (ou presque) à l’écran prépare doucement le rythme du film. Relativement intéressant, même si déjà vu dans le genre. Passé ces 30 premières minutes, l’échec du film s’amorce ensuite doucement. Par échec, il faut comprendre que la suite ne s’adresse qu’aux amateurs du genre, peu regardants quant à la qualité de l’ensemble. Nous sommes parfaitement dans le créneau de la série B (peut-être même en dessous). Ici, prédomine l’action plus que n’importe quelle échappée scénaristique de qualité, pire, le film use de presque tous les clichés du genre. Avec un budget doublé depuis les premières aventures du criminel incarné par monsieur muscles, ce troisième volet ne semble pourtant pas souffrir d’un manque de moyens. A ce titre, la direction artistique tout comme les effets spéciaux sont de grande qualité. Cela ne suffit pourtant pas à rehausser le manque de cohérence dans la mise en scène de David Twohy.
Pourtant le film garde un certain charme, totalement disparu du deuxième volet et qui avait fait le succès de Pitch Black. Décors, ambiance post apocalyptique, univers codifié, proche de ce que Métal Hurlant pouvait être. Hélas, ici, un scénario bien trop simpliste et caricatural vient probablement gâcher le plaisir des amateurs du genre science-fiction horrifique. On ne retrouve pas l’inventivité, ni les rebondissements du premier qui tenait sa force de son scénario, au dépend d’une forme plus bricolée et attachante faute de moyens. C’est ici l’inverse, le budget doublé ne parvient qu’à séduire sur le plan graphique. Errent au milieu de ce décorum, les comédiens, Vin Diesel en tête (Monsieur Fast and Furious ; depuis 2009 aucun projet autre que cette franchise) qui malgré ses efforts ne peut empêcher certains dialogues de tomber à plat. Si les amateurs savoureront les répliques badass, ils devront également subir les répliques qui tombent à plat. En ce qui concerne le reste du casting, aucun des comédiens convoqués à la fête ne sort son épingle du jeu quand certains s’avèrent terriblement mauvais.
En voulant revenir aux sources, Vin Diesel et David Towhy qui voulaient produire ce troisième opus en toute indépendance des studios ne retrouvent finalement que très rarement les qualités de Pitch Black. Si le film dégage une réelle atmosphère et ne se prend pas pour plus sérieux qu’il ne l’est, il est difficile d’apprécier ce survival dans son intégralité. La faute principale à un scénario en roue libre, plus cliché que série B. Reste le cadre, valsant entre science fiction, survival gore, action et humour gras. Cocktail trop éclectique, assez mal dosé, qui finalement ne pourra être dégusté que par les fans du genre qui y trouveront probablement leur compte. Sans plus.