Allemagne, 1912. Un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire particulier d’un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie. L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler.
L’épouse du patron est une femme de trente ans, belle et réservée. Le jeune homme s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans le huis-clos de la demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste ni parole, tout en regards et en silences.
Brusquement, le patron décide d’envoyer son protégé au Mexique, afin d’y superviser l’exploitation de mines de fer. L’annonce de ce départ provoque chez l’épouse une réaction désespérée. Le jeune homme réalise qu’il est aimé d’elle, lui aussi, en secret. Mais la présence du mari malade interdit à leur amour de s’accomplir ici et maintenant. L’épouse fait une promesse : au retour du jeune homme, dans deux ans, elle sera à lui.
L’avis de Vannick Dieyi :
En allant regarder Une Promesse au cinéma, on s’attend à une belle histoire romantique qui, au début, est rendue impossible mais avec le temps progresse et finit par se concrétiser. On retrouve presque le même processus dans ce nouveau long métrage de Patrice Leconte, récemment derrière la caméra dans Le Magasin des Suicides. Il revient avec un nouveau projet, Une Promesse qui s’avère être un film assez réussi tant par son casting que par ses intrigues intéressantes. On retrouve en tête d’affiche Rebecca Hall endossant le rôle de Lotte Hoffmeister ainsi qu’Alan Rickman dans la peau de Karl Hoffmeister. Sont présents également dans le film Richard Madden et Toby Murray.
On remarque sans conteste dès les premières scènes du film la force du scénario. Patrice Leconte à travers Une Promesse étonne en montrant une histoire d’amour impossible. On ne s’ennuie à aucun moment dans le film malgré quelques scènes trop longues et certaines répliques superficielles qui ne vont pas toujours dans le fond du sujet. Au début du film, on est confronté à un jeune homme innocent dans les histoires d’amour. Il change de milieu social pour aller vivre dans un domaine qu’on qualifiera de « noble ». Là-bas, il fait la connaissance de la femme de son patron qui a presque le double de son âge. Patrice Leconte ne tarde pas à nous démontrer la puissance de son scénario rythmé. Il met en scène un jeune homme qui paraît ignorant d’un premier abord mais assez mûr intérieurement pour distinguer le bien et le mal. Un jeu de séduction ne tarde pas à s’installer entre lui et Rebecca.
Il ne faut cependant pas oublier que l’histoire se déroule en 1912, période trouble qui précède la première guerre mondiale. Le sujet est complètement écarté dans le film, Patrice Leconte se contente de nous montrer le côté romantique qui s’apprête à naître dans la vie de nos deux principaux protagonistes. Pour montrer la complicité qui se créée petit à petit entre eux le réalisateur ne laisse pas de côté les différents gestes qui peuvent nous paraître sans importance mais sont révélateurs pour la suite de l’histoire, notamment certaines silences qui en disent long.
Le personnage de Karl Hoffmeister nous est montré premièrement comme étant un vieil homme fatigué qui n’a plus toute sa tête et perd à plusieurs reprises la raison. Toutefois, au fur et à mesure qu’on avance dans le film, il commence à jouer un rôle clé concernant la relation qu’a son épouse avec son secrétaire. On assiste à un vrai coup de théâtre lorsqu’il décide d’envoyer ce dernier au Mexique dans le but de s’occuper des documents administratifs. Serait-ce la seule vraie raison? Vous l’aurez deviné, il a cerné le petit jeu du jeune homme et l’envoie loin de sa femme. Le public est alors dérouté et est confronté à la même situation que les personnages principaux : comment éviter cette situation? Malheureusement, Rebecca est alors obligée d’admettre qu’elle a perdu cette fois-ci et doit se résigner. Il lui reste une chose à accomplir: faire la promesse d’attendre celui-ci jusqu’à son retour pour se marier. L’a-t-elle tenue?
Enfin l’un des points positifs de ce long métrage demeure l’importance qu’accorde Patrice Leconte au décor. L’esthétique trouve sa vraie valeur dans Une Promesse. On retrouve des magnifiques cadres cohérents.
Ainsi, Patrice Leconte nous dévoile une belle histoire d’amour qui doit être prise au second degré. Il arrive à nous emmener dans un autre domaine qui nous est moins familier pour aboutir à un bon résultat. Le scénario reste la principale force de La Promesse!
Verdict : Pour les amateurs des films romantiques, le nouveau long métrage du scénariste et réalisateur français Patrice Leconte intitulé Une Promesse est sans aucun doute ce qu’il vous faut. Ce film a de quoi raviver nos anciens souvenirs littéraires du passé où nous avons connu les histoires amoureuses d’Arnolphe dans L’Ecole des Femmes ou encore celles du jeune Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal sur les bancs de l’école.