Ayant abandonné la super-criminalité et mis de côté ses activités funestes pour se consacrer à la paternité et élever Margo, Édith et Agnès, Gru, et avec lui, le Professeur Néfario et les Minions, doivent se trouver de nouvelles occupations. Alors qu’il commence à peine à s’adapter à sa nouvelle vie tranquille de père de famille, une organisation ultrasecrète, menant une lutte acharnée contre le Mal à l’échelle planétaire, vient frapper à sa porte. Soudain, c’est à Gru, et à sa nouvelle coéquipière Lucy, que revient la responsabilité de résoudre une série de méfaits spectaculaires. Après tout, qui mieux que l’ex plus méchant méchant de tous les temps, pourrait attraper celui qui rivalise pour lui voler la place qu’il occupait encore récemment.
Rejoignant nos héros, on découvre : Floyd, le propriétaire du salon Eagle Postiche Club pour hommes et suspect numéro 1 du crime le plus abject jamais perpétré depuis le départ de Gru à la retraite ; Silas de Lamolefès, le super-espion à la tête de l’Agence Vigilance de Lynx, patron de Lucy, dont le nom de famille est une source inépuisable d’amusement pour les Minions ; Antonio, le si mielleux objet de l’affection naissante de Margo, et Eduardo Perez, le père d’Antonio, propriétaire du restaurant Salsa & Salsa et l’homme qui se cache peut-être derrière le masque d’El Macho, le plus impitoyable et, comme son nom l’indique, méchant macho que la terre ait jamais porté.
L’avis de Fabien
Après le carton mondial (540M$ au box-office mondial) de Moi, moche et méchant (Despicable Me) en 2010, le français Pierre Coffin et l’américain Chris Renaud ont reformé leur duo à succès de réalisateurs pour raconter la suite des aventures de Gru le méchant repenti, de ses filles adoptives accompagnées des impayables Minions.
C’est avec jubilation que nous retrouvons donc tous ces personnages attachants pour une histoire mêlant espionnage, humour slapstick et romantisme, cocktail certes calibré pour plaire au plus grand nombre mais fonctionnant de manière efficace sur tous les publics grâce à une animation virtuose à mettre au crédit des techniciens française de Illumination Mac Guff qui n’oublient jamais de développer le parcours émotionnel de leurs personnages. Cette perfection technique vraiment bluffante au niveau des matières et du rendu lumière va en effet de pair avec un traitement fouillé des personnages dont les sentiments chamboulés (Gru refoule son affection pour sa collègue Lucy, Margo connait sa première déception amoureuse) ou l’inattendu profondeur psychologique (la petite Agnès est une fine psychologue) sont vecteurs d’émotions qui devraient toucher large.
Les facéties burlesques des Minions, véritables stars de cette suite pour laquelle ils apportent un efficace carburant comique afin de relancer si besoin le rythme, feront le bonheur des jeunes spectateurs comme des grands qui apprécieront les nombreuses références cinématographiques (L’exorciste, Le loup-garou…) de cette aventure animée qui dès son affiche renvoie à un mythique James Bond, L’espion qui m’aimait. Recruté via la pétillante Lucy par une organisation ultra-secrète pour résoudre une série de méfaits à l’échelle planétaire, Gru va enquêter, armé de gadgets high-tech et des incontournables Minions, dans un centre commercial où officie, entre autres suspects, un étrange restaurateur bedonnant (avec la voix d’Eric Cantona!) qui pourrait se cacher derrière le masque de l’infâme et redoutable catcheur El Macho.
Bel exemple de réussite franco-américaine dans le domaine de l’animation, Moi, moche et méchant 2 s’avère irrésistible avec son enquête policière loufoque et pleine d’action menée tambour battant par Gru et ses drôles de dames et innervée par l’énergie ébouriffante des Minions qui auront droit prochainement à leur propre film mis en images par les magiciens de Mac Guff.
L’avis de Manu Yvernault :
Bingo ! Ce qui manquait au premier opus est enfin réunit ici. Non pas que les premières aventures de Gru manquaient de panache mais un certain goût d’inachevé flottait au-dessus du générique fin. Surfant sur le fait que l’exposition des personnages a déjà eu lieu, le film parvient très vite à trouver son rythme de croisière sur une histoire forte et dynamique. De plus, la touche sympathie du personnage principal est tout de suite présente, nul besoin donc de le faire évoluer en ce sens pour le faire accepter par le spectateur.
Ce que le deuxième chapitre perd en originalité, il le gagne en qualité. On ne découvrira pas les affres du mal sous la houlette de Gru, personnage central, sorte d’anti-héros qu’on se devait d’apprécier au fur et à mesure dans le premier film.
Les scénaristes ont donc intelligemment déplacés le propos vers une enquête policière totalement survoltée, référencée cinématographiquement et pleine de rebondissements. L’humour féroce et très cartoon est encore plus présent, quant aux Minions, s’ils avaient déjà remporté à l’unanimité l’affecte des spectateurs, ils cartonnent totalement dans cette suite. On s’aventurerait presque à défier quiconque de ne pas rire à au moins une de leurs apparitions. On vient définitivement de trouver les nouvelles mascottes du film d’animation.
Les scénaristes l’ont bien compris et mise une bonne partie du film sur l’aura totalement déjanté et régressif de ces nouvelles coqueluches jaunes.
En outre, on rentre plus dans le rang niveau script certes, au plus proche d’un cahier des charges qui vise le succès mondial par facilité, mais comment refuser ce plaisir tantôt régressif, tantôt « blagues pour adultes » quand une telle mécanique d’humour défile devant nos yeux.
Visuellement le film étant également une vraie réussite, on se surprend à trouver un charme version XXL à cette suite. On ne s’attendait pas à temps, rare sont les deuxièmes chapitres qui surpassent l’original.
Malgré certaines facilités et un manque d’originalité, Moi, moche et méchant 2 est donc le film d’animation idéal à voir en famille, avec l’esprit cartoon et le rythme frénétique de son scénario, c’est une vraie réussite. S’il ne détrône pas les meilleurs Pixar, il a le bon goût de se hisser au même niveau. On le dit assez rarement mais vivement la suite.