Dans une Amérique contemporaine et dystopique, l’avenir d’une ville se joue, telle une épopée romaine, entre le maire Cicero, conservateur à la main de fer, l’idéaliste César Catalina et les pouvoirs plus « obscurs » qui entendent mener le jeu. Mais les luttes de pouvoir et d’idéaux, les trahisons et autres malversations brouillent les cartes de ce jeu de dupes ou chacun essaie de se placer.
La bande annonce de Megalopolis
L’avis de Taz
Francis Ford Coppola livre ici ce qui a souvent été qualifié de « l’œuvre d’une vie » : 40 ans de maturation, une partie de sa fortune personnelle, il a tout mis dans cette bataille… et c’est, selon moi, un échec cuisant.
Si certaines scènes sont plutôt astucieuses et bien pensées, de nombreuses intrigues demeurent inachevées en raison d’ellipses dans l’histoire sans aucunes explications (peut-être aurait-il fallu 5 heures de film pour comprendre), alors que d’autres sont totalement inutiles (ou incompréhensibles, je ne sais pas ce qui est le pire). On a du mal a comprendre ou tout cela nous emmène, ou sont les non-dits et les implications des actes entre eux.
Et ce ne sont pas les acteurs qui sauveront quoi que ce soit, perdus eux aussi dans le récit, ils ne sont absolument pas convaincants (Adam Driver et Nathalie Emmanuel en tête…), a l’instar de Shia LaBeouf, qui cabotine dans un rôle se voulant sulfureux mais qui manque tellement de développement qu’on flirte plus avec le pathétique et la bouffonnerie.
Si la photo se veut belle et les décors imaginatifs, leur production manque sérieusement de moyens et de finition. Tout est très brouillon, et il semblerait que tout le monde ai manqué de temps (ou d’argent?) pour mener ce projet a bien: il manque des scènes, et dans celles qui restent, les décors sont pauvres, les effets visuels inachevés, l’intrigue mal ficelée et les acteurs sont plus en train de répéter leurs rôles, que de les jouer.
C’est d’ailleurs peut être là que se trouve le nœud du problème… Malgré l’investissement humain et financier faramineux qui a été fait, on peut pressentir que le film n’est pas abouti. Peut-être que l’auteur n’a pas eu les moyens de développer son film comme il le voulait (plusieurs volets, plus de décors…)
On en vient à se demander si F.F. Coppola n’a pas cherché à faire « son » film dystopique, à la « Romeo+Juliette », en transposant une histoire passée dans un univers moderne. Si c’est le cas, force est de constater qu’il est loin d’avoir le talent de Baz Luhrmann dans ce domaine.
Que l’on retienne de lui « Le Parrain » ou bien « Apocalypse Now » comme œuvre majeure, ce dernier ayant même permis de montrer sa dextérité dans les scenarios complexes et ambigus… mais ce « Megalopolis » n’est clairement pas à la hauteur.
Il en reste un film décousu, exubérant et tape-à-l’œil dont on ressort un peu confus, ne sachant si ce que l’on a vu était délibérément voulu ( !) ou le résultat d’un ratage. Un autre réalisateur ou un autre casting, dans ces conditions, auraient abouti à un film de série Z en direct to DVD.
