Un corps retrouvé sur une plage, un employé de sauna, un douanier peu scrupuleux, un prêteur sur gage et une hôtesse de bar qui n’auraient jamais dû se croiser. Mais le sort en a décidé autrement en plaçant sur leur route un sac rempli de billets, qui bouleversera leur destin. Arnaques, trahisons et meurtres : tous les coups sont permis pour qui rêve de nouveaux départs…
S’il est bien question de tabac comme porte bonheur d’un personnage, Lucky Strike n’est pas le biopic du patron de la célèbre marque de cigarette américaine mais le dernier polar sud-coréen à débarquer sur les écrans français.
Adapté d’un roman japonais de Keisuke Sone, ce premier film choral réalisé par Kim Yong-hoon suit plusieurs personnages d’origine sociale différente dont la cupidité et l’avarice matérialisées par un sac Vuitton rempli de billets conduisent au pire. Vous l’aurez compris, ça va gicler, trancher, comme dans tout bon film noir issu du pays du matin calme !
Très inspiré des Coen et de Tarantino, le récit éclaté est découpé en chapitres et déploie une galerie de loosers magnifiques dans des situations croquignolesques où les éclairs de violence sont atténués par un irrésistible humour noir. Comment souvent dans ce cinéma sud-coréen et notamment chez le fer de lance Bong Jon-Hoo, derrière le film de genre pointe une critique de la société lancée dans un consumérisme effréné et une course impitoyable à la réussite personnelle.
Si le tout est supérieur à la somme des parties avec quelques chapitres dans le premier tiers moins bien écrits que le reste et une fin décevante, Lucky Strike est un divertissant polar bien noir et agité, réalisé avec application par Kim Yonghoon dont la suite de carrière laisse augurer de belles choses.