La Terre est envahie. L’humanité est en danger. Nos corps restent les mêmes, mais nos esprits sont contrôlés. Melanie Stryder vient d’être capturée. Elle refuse cependant de laisser place à l’être qui tente de la posséder. Quelque part, caché dans le désert, se trouve un homme qu’elle ne peut pas oublier. L’amour pourra-t-il la sauver ?
L’avis de Manuel Yvernault :
Andrew Niccol nous avait habitué à naviguer en première classe, Gattaca (probablement un des meilleurs films d’anticipation des 20 dernières années), Lord of war et Truman Show (ici uniquement comme scénariste). Cinéaste prometteur donc, qui a toutes les peines du monde à établir son cinéma au service des « nouveaux » studios (cf. la gestation difficile de Lord of war). Ici, The host (titre VO, l’hôte donc) c’est bel et bien Andrew Niccol au service d’un studio qui est venu « construire » un film de commande, ou tenter tout du moins. Malgré une certaine régularité dans la médiocrité d’un tel procédé, on peut parfois être surpris du résultat.
Hélas, le film ne déroge pas à la règle. Aucune idée, aucun plan ne suggère un instant que le réalisateur de Gattaca peut être derrière la caméra. De l’abysse de son scénario à la lourdeur des métaphores de ce dernier (on vous passe la liste), en passant par une mise en scène fauchée de moyens et d’envie, tout est mixé, passé au shaker puis servit tel quel.
On aurait aimé déceler une once d’implication du réalisateur dans le projet mais il faut se résigner à regarder une interminable compilation d’idées scénaristiques (parfois intéressantes) balancées à tout va dans un pseudo monde futuriste qui n’en garde presque que le nom.
Si on peut s’attacher de temps à autre à son casting, il y aura des convaincus, nous en sommes persuadés, c’est pour se faire distancer la séquence suivante par un imbroglio d’idées mal compilées, posées ça et là pour plaire aux ados en manque de Twilight et autres consorts. C’est dire la faiblesse du propos.
Il est donc bien difficile de trouver un moindre intérêt au film, qui sur toute sa longueur, (plus de deux heures) prouve dans un final grotesque qu’effectivement, Les âmes vagabondes se perdent à Hollywood et Andrew Niccol, après Time Out (In Time), en serait un des chefs de file à notre plus grande déception.