Au début des années 1980, la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne est à son comble. Tommaso Buscetta, membre de Cosa Nostra, fuit son pays pour se cacher au Brésil. Pendant ce temps, en Italie, les règlements de comptes s’enchaînent, et les proches de Buscetta sont assassinés les uns après les autres. Arrêté par la police brésilienne puis extradé, Buscetta, prend une décision qui va changer l’histoire de la mafia : rencontrer le juge Falcone et trahir le serment fait à Cosa Nostra.
Film en compétition au Festival de Cannes 2019
L’avis de Fabien (chronique cannoise)
Habitué des films historiques (Buongiorno, notte; Vincenre), Marco Bellochio s’attache dans son nouveau présenté en compétition à la figure de Tommaso Buscetta, mafieux repenti (le traitre du film) qui témoigna contre la Cosa Nostra dans les années 80. Son témoignage permit 366 condamnations.
Cette fresque s’attache sur plusieurs décennies à relater son parcours dramatique, son exil au Brésil, sa collaboration avec le juge Falcone, la longue période des maxi-procès et sa vie sous couverture aux USA.
Si la partie procès dans la salle du tribunal de Palerme filmée comme une arène avec ses impitoyables jeux de regards et de mots échangés par les différents protagonistes dont Buscetta isolé dans un bunker de verre s’avère beaucoup plus intéressante que le premier tiers où le réalisateur aligne les clichés du film de gangster, Bellochio aurait gagné à tailler un peu dans les multiples scènes de procès pour s’attacher davantage au juge Falcone dont la collaboration avec Buschetta est trop survolée. On appréciera ce portrait nuancé où le repenti n’est pas présenté comme un héros passé de l’univers criminel à celui des justes. Et Pierfrancesco Favino est parfait dans ce rôle.
De facture (trop) classique, Le Traître demeure un biopic convaincant porté par l’excellent Pierfrancesco Favino.