Deuxième Guerre Mondiale. Plusieurs agents américains sont envoyés dans l’Italie sous la botte allemande pour saboter un réseau. ferroviaire. Dénoncés à l’ennemi, la plupart sont tués. L’Europe désormais en paix, le capitaine Carey, qui compte parmi les rares survivants, revient sur les lieux du drame, dans la région de Milan, bien déterminé à démasquer le traître…
Porté par la star Alan Ladd, Le dénonciateur /Captain Carey est réalisé en 1949 par Mitchell Leisen, solide artisan qui, après des débuts comme costumier et décorateur pour Cecil B. DeMille entre 1918 et 1932, réalisera pas moins d’une cinquantaine de films, surtout des comédies comme Easy living (1937) et Midnight (1939) scénarisés respectivement par Preston Sturges et Billy Wilder et des mélodrames comme The lady is willing (47) avec Marlene Dietrich.
Produit par Richard Maibaum, scénariste de nombreux James Bond de Dr No à Permis de tuer, cette adaptation du roman After midnight de Martha Albrand se rattache au genre du film noir (une histoire de traître à débusquer, des meurtres avec des fausses pistes…) mais avec une grande générosité mélange divers genres comme le film de guerre, l’aventure et le mélodrame. L’autre singularité de ce feuilletonesque Captain Carey est le décor rural d’un petit village italien en Lombardie, reconstitué en studio (transparences, toiles peintes…). Loin de l’enfer urbain décrit dans le film noir classique, Captain Carey est situé dans une Italie fantasmée, pittoresque, où évolue la star Alan Ladd en agent de l’OSS à la recherche du traître qui a fait échouer sa mission. La star américaine, connue pour les remarquables films noirs Tueur à gage (1942), La clé de verre (1942), Le dahlia bleu (1946) et surtout pour le western L’homme des vallées perdues (1953) porte ce film noir étonnant par son cadre et la diversité des genres agglomérés par Mitchell Leisen dont la mise en scène est efficace à défaut d’être brillante. Captain Carey a été récompensé aux Oscars de 1951 avec la statuette de la meilleure chanson originale.
Technique
Le blu-ray nous offre une image restaurée avec un bon piqué et de solides contrastes. On notera la présence d’un petit point blanc qui s’invite en bas en gauche du cadre pendant les dix premières minutes, quelques stries verticales également dans une poignée de plans mais rien de bien méchant qui ne gâcherait la (re)découverte de ce bon film noir dont la restauration est satisfaisante. Au niveau sonore la VO s’avère plus percutante en terme d’ambiances et bruitages que son la piste française.
Bonus
Sidonis propose sur ce blu-ray, en accompagnement du film, trois présentations complémentaires de Captain Carey par les incontournables Olivier Père, Patrick Brion et François Guérif (à consulter de préférence après avoir vu le long-métrage !) : Présentation par Olivier Père (24′), Présentation par Patrick Brion (11′), Présentation par François Guerif (13′)