Alfredo Martelli est un être infâme, antiquaire de métier, qui ne rate aucune occasion pour asseoir sa situation économique. Un beau matin, celui-ci voit débarquer dans son appartement la police, le convoquant au commissariat où on l’accuse du meurtre d’Adalgisa de Matteis, une ancienne maîtresse, associée dans ses affaires. Durant le long et pénible interrogatoire, Alfredo se remémore certains passages de sa vie où il eut un comportement peu reluisant…
L’avis de Yanick Ruf :
En 1961, l’immense acteur italien qu’était Marcello Mastroianni devenait célèbre grâce à son divorce à l’italienne. Mais c’est cette même année qu’il a joué, sous la direction d’Elio Petri le rôle principal du film l’assassin. L’histoire d’un Don Juan dont la maitresse interprétée par Micheline Presle, est retrouvée assassinée. Une enquête autour de sa soirée de la veille, lui qui est principal suspect de cette affaire, qui va nous tenir en haleine jusqu’à la fin. On tourne et retourne son emploi du temps afin de savoir s’il est ou non responsable de sa mort. Si Marcello et Micheline sont à fond dans leur interprétation comme toujours, il en est de même pour les autres acteurs. Tous se donnent complétement et c’est donc ce qui donne ce résultat : un film captivant. Mastroianni est déjà le « tombeur » qu’il restera tout au long de sa carrière.
Pour son premier essai, le réalisateur Elio Petri, auteur par la suite du célébrissime Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, signe donc la fin de 10 années de travail pour avoir un aboutissement exemplaire. Un trhiller efficace qui annonce déjà les prémices d’un réalisateur doué d’un incroyable talent. Et grâce à l’éditeur Carlotta, on peut enfin découvrir ce film dans une version totalement restaurée en HD. Ce travail est expliqué juste avant le film afin de bien comprendre comment il a été traité, avec toutes les complications dues à des copies de différentes durées… Une œuvre signée Elio Petri que tout un chacun se doit de voir au moins une fois dans sa vie pour connaitre son savoir-faire brillant !
Caractéristiques techniques et bonus :
Une édition particulièrement bien fournie, puisque outre une restauration exceptionnelle du film, on a droit à une unique piste italienne en mono d’origine mais en HD, tout comme l’image. Cette dernière est au format 1.85, en noir et blanc bien entendu, le film datant de 1961 je vous le rappelle. Les bonus, extrêmement intéressants se composent d’entretiens plus intéréssant les uns que les autres pour nous faire encore plus comprendre l’univers Petri :
– Petri par Paola : de la genèse du projet à la confrontation avec la censure
– Coupable innocence
– Bande-annonces