En l’an 786, alors que les Vikings envahissent l’Angleterre, le roi Harald souhaite pactiser avec les Britanniques. Mais celui-ci est trahi par le baron anglais Rutford, qui convoite le trône d’Angleterre détenu par le roi Lothar et son épouse Alice. Harald est lâchement assassiné, laissant sur les lieux de la bataille ses deux jeunes fils. L’aîné, Iron, est secouru par les Vikings qui le ramènent en Norvège. Le cadet, Erik, est quant à lui recueilli par la reine Alice, qui l’adopte dans le plus grand secret. Vingt ans plus tard, ils sont devenus des hommes entraînés au combat, et le destin ne tardera pas à réunir les deux frères… en tant qu’adversaires.
Véritable artisan du cinéma, Mario Bava est un cinéaste que l’on pourrait qualifier de touche-à-tout. Reconnu comme un des pères fondateurs du giallo, il s’est également essayé à beaucoup d’autres genres comme le fantastique gothique, le péplum, où bien ici, le film de viking. C’est en 1958 que le réalisateur américain Richard Fleischer réalise Les Vikings et ouvre ainsi la voix à bon nombre de films (notamment de série B) dans les années 60. C’est donc trois ans plus tard que Mario Bava signe La Ruée des Vikings.
Mario Bava se démarque de son prédécesseur et apporte sa « touche » si personnelle et singulière à ce genre. Même si le scénario n’est pas d’une originalité implacable (une histoire centrée sur la thématique des frères ennemis), le film offre un univers visuel si fort que l’on en oublie le reste. Bava signe lui-même la photographie du film, comme dans ses films les plus célèbres (Six femmes pour l’assassin, Le corps et le fouet, Opération peur, Une hache pour la lune de miel pour ne citer qu’eux…), il utilise la lumière avec maestria. Quelques touches de lumières rouges, vertes ou bleues suffisent à insuffler à l’intrigue une dimension à la lisière du fantastique. Les décors surprenants sont, quant à eux, dignes d’une grosse production et donnent littéralement vie aux images. L’étrange grotte des vikings, baignées de couleurs vives, abrite un arbre surnaturel presque doté d’une aura magique.
Les scènes de guerre et de combats sont très réussies elles aussi. Le film s’ouvre frontalement sur le massacre d’un village et ses habitants. Hommes, femmes enfants, personne n’est épargné. La violence des affrontements est marquante, mais l’assaut final lui, est assez spectaculaire.
Mario Bava signe ici un véritable film d’aventure où l’on ne s’ennuie pas une seconde. La ruée des vikings n’a finalement pas pris trop de ride : du grand spectacle teinté de mystère à la lisière du fantastique. Un film baroque visuellement bourré de détails, bref une très sympathique (re)découverte.
Technique
Voici un bel objet que nous propose Le chat qui fume. Le design du digipack est, une nouvelle fois, très réussi. Côté image, l’édition blu-ray de La ruée des vikings, avec sa version intégrale, rend un nouveau souffle au film. Grâce à cette restauration 2K les couleurs sont d’autant plus éclatantes, et les noirs plus intenses. Les marques du temps ne sont pas, ou en tout cas, très peu visibles. L’image est d’une grande propreté. La bande son proposée en DTS-HD Master Audio 2.0 est tout à fait honorable. Deux pistes audio sont disponibles : la VO et la VF qui présente d’ailleurs un très bon doublage. Sur les deux pistes les dialogues sont clairs.
Bonus
Un seul petit bonus cette fois : Le petit prince (15′), est un entretien avec Loris Loddi qui incarne Erik enfant au début du film. Il revient sur son expérience de tournage. On comprend d’ailleurs beaucoup mieux sa prestation si authentique dans la séquence d’ouverture. La traditionnelle bande annonce d’époque est également proposée dans les bonus.