La télé nous propose ce soir les mêmes idioties habituelles. Un gorille sexuellement frustré pique une colère en direct et saccage le plateau du JT. Cela n’empêche pas la régie de déverser son lot de publicités mensongères pour des produits pharmaceutiques douteux. Entre les talk-shows soporifiques et les fausses émissions de procès, les spectateurs pourront se rincer l’œil en regardant un pseudo-cours d’éducation sexuelle ainsi que la nouvelle bande-annonce de Lycéennes catholiques en chaleur. Et n’oublions pas le plat de résistance : un très mauvais film de kung-fu avec un Bruce Lee de supermarché…
L’avis de Yanick Ruf :
L’introduction par John Landis de son propre film est tout à fait juste quand il pose la question dans son introduction : mais pourquoi avoir appelé mon film comme ça ? Sachant que le titre original est The Kentucky fried movie on se demande pourquoi changer un titre qui ne veut pas dire grand-chose pour un autre encore moins parlant ? Mais bon, passons outre ce fait et concentrons-nous sur ce film. De quoi s’agit-il exactement ? C’est une question que je me posais depuis de nombreuses années, le film datant de 1977 étant enfin distribué en DVD par CARLOTTA (après une édition Wild Side datée de 2006), je n’avais encore jamais eu l’occasion de le voir…. Une véritable découverte !
Il s’agit donc d’un film à sketches mélangeant toute sorte de choses. Entre des fausses pub (dont une avec Bill Bixby, le docteur Banner dans la série l’incroyable Hulk des années 70), des fausses bandes annonces, et des faux reportages, on est vraiment dans un univers déjanté ! Landis, aidé par le trio incontournable des ZAZ (Zucker-Abrahams-Zucker, les créateurs de la série des Y’a-t-il un pilote et Y’a-t-il un flic) s’est donc laissé aller au grès de son imagination. Apparemment chacun a mis dans ce film ses propres délires pour nous donner un tout complètement barré et farfelu, mais ça tombe bien puisque c’est ça qu’on aime 🙂 Bon aucun rapport entre les séquences, il s’agit juste d’une suite de scènes pendant une heure trente sans scénario spécifique. On notera un casting incroyable, avec Landis et les ZAZ présent eux-mêmes dans certains sketches, sans oublier, dans la version originale, une voix off interprétée par Leslie Nielsen. Rick Baker, le célèbre expert en maquillages sera lui aussi de la partie en jouant un singe qui sème la zizanie sur un plateau de télévision !
Alors au final, que faut-il penser de ce hamburger film sandwich ? Si vous aimez les parodies (et il y en a beaucoup), si vous êtes fans des gags des Nuls (qui se sont beaucoup inspirés de ce genre de films, et dont la fameuse chanson de La cité de la peur, La carioca, est tirée) et si voir des bandes annonces du genre les lycéennes catholiques en chaleur ne vous fait pas peur, hé bien dites-vous que ce film est fait pour vous ! Si au contraire, vous êtes plutôt hermétique et que ce genre de blagues ne vous fait même pas sourire, passez votre chemin, c’est un film-culte pour un public-culte. Désolé mais on ne peut rien y faire, c’est comme cela, tout le monde ne peut malheureusement pas aimer ce film….
Caractéristiques techniques et bonus :
Il s’agit ici d’un DVD 9 créé à partir d’un master restauré. Deux bandes sons, originale sous-titrée et française sont présentes dans cette édition en format 1.85, 16/9 compatible 4/3. Du coté des bonus, on a droit à :
. INTRODUCTION DE JOHN LANDIS (2 mn)
. COMMENTAIRES AUDIO DE JOHN LANDIS, DES ZAZ ET DE ROBERT K. WEISS (VOST)
. MAKING-OF D’ÉPOQUE (19 mn)
. CLUB SANDWICH (29 mn)
Un documentaire rétrospectif sur l’histoire du film, avec John Landis, Jerry Zucker, James Abrahams et David Zucker.
. BANDE-ANNONCE