Alors que Gravity Rush Remastered figurait parmi nos belles surprises de 2016, sa suite Gravity Rush 2 a débarqué début 2017 sur PS4. L’occasion de retrouver Kat, l’héroïne capable de défier la gravité. Alors, cette suite fait-elle aussi bien que l’original ?
N’allons pas par quatre chemins : Si Gravity Rush, premier du nom, était une réussite, sa suite fait encore mieux à tous les niveaux ! A commencer par son univers : troquant la cité d’Hekseville pour l’immense ville de Jirga Para Lhao, composée d’une multitude d’îles volantes (toutes accessibles, et sans temps de chargement svp !), Gravity Rush 2 ne tarde pas à nous en mettre plein les mirettes. En effet, non content d’être immense et vivant au point d’en faire rougir les ténors de l’open world, le monde de Gravity Rush 2 est également pourvu de milles facettes, chacune des îles possédant son identité propre. On passe ainsi du marché, très festif, aux bidonvilles en passant par les luxueux manoirs, les vaisseaux miniers ou encore les bases militaires, tout ceci uniquement en volant dans les airs grâce à la manipulation de la gravité. Et encore, on ne compte pas les niveaux dans des mondes spéciaux hauts en couleurs et qui seront l’occasion de plusieurs défis mettant vos pouvoirs à l’épreuve.
Des pouvoirs, parlons-en justement. Le premier opus offrait déjà une certaine maitrise du gameplay très original de Gravity Rush, permettant non seulement à Kat de modifier le sens de la gravité afin de voler, mais lui offrant également la possibilité de créer des champs d’énergie pour lancer des objets, ainsi que la possibilité de glisser à toute allure sur le sol. Bonne nouvelle, tous ces éléments sont de retour avec des ajustements bienvenus (notamment une durée maximale augmentée pour l’inversion de la gravité, pratique pour se déplacer d’une île à l’autre), mais ils s’accompagnent également de plusieurs nouveautés. Les principales étant assurément les deux nouveaux modes gravitationnels – le mode lunaire, très léger, et le mode Jupiter, très lourd – qui offrent tout un lot de nouvelles possibilités de déplacement et d’attaque. De même, on appréciera la présence de certaines phases de jeu au gameplay propre (duel, extinction d’incendie, brève séquence de chant, phases d’infiltration…) ainsi que la présence de l’appareil photo, joliment mis à contribution (les fans de Beyond Good & Evil apprécieront). En bref, vous l’aurez compris, le gameplay de Gravity Rush 2 est un modèle du genre. A la fois varié et maitrisé, autant dans les combats, nerveux à souhait, que dans les déplacements, si plaisants qu’on en oublierait presque les fonctions de téléportation de la map.
Si le gameplay de Gravity Rush 2 est un modèle du genre, son aspect narratif a lui aussi bénéficié d’un soin certain. Débutant peu après la fin de l’anime (disponible ci-dessous) faisant le lien entre les deux jeux, Gravity Rush 2 met rapidement l’accent sur la galerie de personnages qui gravitera (ho-ho-ho !) autour de Kat durant son aventure. Chacun de ces personnages disposant d’un véritable background et de motivations propres, c’est peu dire qu’après un premier volet grandement focalisé sur Kat, on appréciera de la voir aussi entourée pour cette nouvelle épopée, malgré certains personnages un poil irritants. En prime, pour faire progresser l’histoire, la mise en scène conserve son aspect « bande-dessinée interactive » déjà en place dans le premier volet en lieu et place des habituelles cinématiques. De quoi conforter l’originalité de la licence Gravity Rush tout en offrant une narration claire, franchement agréable et quasi-irréprochable sur le plan technique.
Le plan technique de Gravity Rush 2 est d’ailleurs un modèle du genre. Le titre de Japan Studio a beau ne pas avoir les moyens d’un jeu AAA (= à très gros budget), le résultat force l’admiration tant la qualité finale du jeu n’a rien à envier aux plus gros hits ! Graphiquement, l’effet cel-shading/bande-dessiné est un modèle du genre, aussi maitrisé que flatteur pour la rétine, autant pour les personnages que pour les décors. Combiné à l’immensité de son univers, on veut bien parier que Gravity Rush 2 vous décrochera régulièrement la mâchoire. Tout juste regrettera-t-on des animations de PNJ parfois un poil trop rigides. Côté sonore, si les dialogues parlés sont quasi-inexistants du fait des cinématiques en bande-dessinée, cela n’empêchera pas ces dernières d’être ponctuées de rares mots et nombreuses exclamations sonores afin de dynamiser la lecture. Très bonne idée ! Quant à l’aspect musical, il est lui aussi excellent, offrant tout un panel de jolies compositions s’adaptant autant aux lieux qu’aux phases de jeu. Bref, là aussi, Gravity Rush 2 a vraiment tout d’un grand !
Si le premier Gravity Rush avait failli payer son statut d’exclusivité Vita (la portable de Sony n’ayant pas atteint les ventes espérées), l’éditeur japonais a eu le nez fin en soutenant la licence. D’abord via une version Remastered qui aura amené le premier volet vers un plus grand public, et enfin avec ce second opus qui réussit à faire mieux que son prédécesseur à tous les niveaux. Plus beau, plus grand, plus profond, plus fun… La réussite est totale pour ce Gravity Rush 2 qui permet à la licence d’atteindre de nouvelles cimes et de rivaliser avec les ténors du genre. A ne manquer sous aucun prétexte !