Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.
Avis de Fabien
Montré au dernier festival de Cannes à la Semaine de la Critique et à Toronto, le premier film mordant de la jeune réalisatrice Julia Ducourneau, Grave, a impressionné nombre de spectateurs ne laissant personne indifférent (doux euphémisme!) au gré des projections.
Premier film très maîtrisé, Grave, entre teen movie ou campus movie et film d’horreur, est le récit d’une éducation où une jeune fille va découvrir en quelques jours sa nature profonde. La réalisatrice enrobe habilement histoire d’apprentissage et questionnement identitaire, moral de son héroïne dans le genre horrifique où les pulsions cannibales se déploient avec une intensité accrue dans des scènes chocs, des moments de cinéma glaçants où la précision de la mise en scène conjuguée à l’excellence de l’interprétation (Garance Marillier, une révélation) impressionne au-delà de la projection.
Ce cinéma organique obsédé par la chair et le sang, la transformation du corps, comme dans les meilleurs Cronenberg, déploie un récit toujours surprenant et fait montre d’un talent certain pour faire se succéder dans une même scène légèreté apaisante et horreur brutale; la mise en scène affûtée de Julia Ducournau, incroyablement assurée pour un coup d’essai, nous plonge de manière saisissante dans l’enfer vécue par cette jeune fille qui va devoir gérer un mal intérieur hérité d’une histoire familiale.
Avec Grave, Julia Ducourneau livre un premier film français horrifique impressionnant, un talent indéniable à suivre…
