D’après l’incroyable histoire vraie de la plus grande catastrophe pétrolière de l’histoire.
La plateforme Deepwater Horizon tourne non-stop pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profondeurs du golfe du Mexique. Mike Williams, électricien sur la plateforme et père de famille, connaît les risques de son métier mais fait confiance au professionnalisme de son patron Jimmy Harrell. En revanche, tous se méfient de la société locataire de la plateforme dirigée par Donald Vidrine, qui ne pense qu’à son bénéfice. Lorsque cette société décide contre l’avis des techniciens de la déplacer trop rapidement, il sont loin de se douter que les 5 millions de barils sous leurs pieds sont prêts à exploser… Le seul courage de Mike et ses collègues suffira-t-il à limiter les dégâts et sauver ce qui peut encore l’être ?
Avis de Manu
Peter Berg c’est un peu tout, et, rien, du brillant et de l’intime, de Friday Night Lights à l’infâme Battleship, il invite plus souvent à un cinéma divertissant et emprunté qu’à une réelle proposition artistique conjuguée à une vraie grammaire cinématographique.
Mais comme ce dernier surprend de temps en temps…on s’autorise à suivre sa filmographie. Et pour une fois, dans le paradoxe d’un film vendu comme un blockbuster, il met en scène un film catastrophe (basé sur des faits réels), à hauteur d’hommes, où il prend le temps d’observer et dépeindre des personnages qui en disent long, métaphore d’une représentation large des divers classes sociales américaines, et sur le néolibéralisme omniprésent. Après son précédent film Du sang et des larmes, il semble se diriger vers un cinéma hyper réaliste, sinon documenté, dans lequel certes ne brille pas la patte d’un auteur, mais d’un metteur en scène, l’efficacité prenante d’un pragmatisme ordinaire et donc captivant par instants. Alors oui le film a l’odeur du pétrole (Texan), quelques clichés donc d’une Amérique so white et manque régulièrement de subtilité mais il parle surtout de cet autre pays, cette Amérique où la classe moyenne est devenue prolétaire, celle qu’on envoie en première ligne sur le feu. Toutes les figures et archétypes des films sociaux des années 70 (par exemple) semblent réunis et servis avec un intérêt certain, un plaisir premier et ne pas cibler purement le box-office.
La générosité de l’ensemble du casting est là, Mark Wahlberg, Kurt Russell et John Malkovich en tête sont tous très convaincants et appuient encore plus sur l’aspect réaliste du film par l’excellente tenue de leur personnage.
En voulant dépeindre la pire catastrophe pétrolière américaine et en sachant que le prochain Peter Berg est à nouveau tiré d’un fait réel, Patriots Day (sur l’attentat du marathon de Boston), il faut croire qu’il a trouvé un espace de jeu bien plus intéressant que par le passé et dont l’efficacité semble passer par la mise en scène d’« histoires vraies ». Marqué du sceau US certes, autant spectaculaire qu’éco responsable cependant.