Depuis sa plus tendre enfance, le père d’Amy n’a eu de cesse de lui répéter qu’il n’est pas réaliste d’être monogame. Devenue journaliste, Amy vit selon ce crédo – appréciant sa vie de jeune femme libre et désinhibée loin des relations amoureuses, qu’elle considère étouffantes et ennuyeuses ; mais en réalité, elle s’est un peu enlisée dans la routine. Quand elle se retrouve à craquer pour le sujet de son nouvel article, un brillant et charmant médecin du sport nommé Aaron Conners, Amy commence à se demander si les autres adultes, y compris ce type qui semble vraiment l’apprécier, n’auraient pas quelque chose à lui apprendre.
Avis de Fabien
La star comique féminine US du moment Amy Schumer (un Emmy Award, un one-woman show sur HBO, une série Inside Amy Schumer) s’est associée au roi de la comédie ricaine Judd Apatow pour un long métrage, Crazy Amy, un carton outre-Atlantique.
Dans la lignée de ses productions ciné comme l’excellent Mes meilleures amies ou la série Girls, on retrouve dans Crazy Amy, avec le personnage légèrement alcoolo, nympho, au langage fleuri d’Amy Schumer, le féminisme décomplexé, trash, cher à Judd Apatow. Ce dernier se met ici au service au talent comique de la star montante; ce qui n’empêche pas d’y retrouver sa patte scénaristique à base de délires, blagues acides et autres comportements outranciers avant un retour à la normalité, une vie plus rangée et ces personnages attachants qui ont du mal à devenir adultes. Mais aussi on y retrouve cette propension à trop étirer ces histoires, avec un dernier tiers plus faiblard et une fin prévisible.
A l’inverse de la majorité des comédies romantiques, la fille est rude, enchaîne les conquêtes et coucheries et le garçon se révèle romantique et sensible, les acteurs ne sont pas des gravures de mode, Amy Schumer est la girl next door, un peu boulotte et rigolote tandis que Bill Hader l’incarnation idéale de monsieur tout le monde. Judd Apatow fait montre, comme dans ses autres films réalisés et/ou produits (40 toujours puceau, En cloque, mode d’emploi, 40 ans : mode d’emploi, SuperGrave), d’un attachement, d’une sympathie pour ses personnages, autant dans leur comportement borderline comme leur face sensible.
Crazy Amy se révèle une comédie très réussie, avec un ton oscillant entre acidité et légèreté, crudité et tendresse, emmenée par une tornade irrésistible, Amy Schumer, bien entourée par d’excellents seconds rôles dont le basketteur James LeBron, en meilleur pote sensible du médecin du sport joué par Bill Hader.
Avis de Manu
Le nouveau Judd Apatow sort sur nos écrans. Il est vrai que depuis son Funny People et 40 ans mode d’emploi le réalisateur semblait avoir moins la côte en France, bien que ce dernier livre, film après film, des comédies de plus en plus intéressantes.
Loin des formats US mainstream (parfois séduisants cependant), Apatow semble être l’alternative idéale et Crazy Amy d’inscrire un peu plus sa patte particulière dans un genre formaté aujourd’hui comme jamais. Aidé par une Amy Schumer à l’écran et au scénario, la comédienne survoltée s’en donne à cœur joie et place les anciennes conventions du rire dans une autre ère. On peut évidemment reprocher la multitude de références culturelles US qui échapperont à la plupart des spectateurs mais pour qui est armé du lexique nécessaire à cette comédie, le dernier Judd Apatow est une vraie réussite. La comédie adulte a enfin trouvé son Woody Allen des années 2000. C’est fun, intelligent, malin et surtout porte un regard réaliste et cru sur les trentenaires. Oui le film divisera forcément mais c’est pour mieux dynamiter les conventions à coups d’humour trash et d’irrévérences, sans oublier, avec quelques maladresses, de diriger son film vers la comédie romantique plus classique (loin d’être les meilleurs moments du film). Instants discrets où le réalisateur ne se perd que moyennement, faisant ainsi de Crazy Amy une jolie comédie originale pour adultes con-sentants.
Test DVD
Une définition en forme avec une colorimétrie agréable : un résultat tout à fait satisfaisant pour une image sd. La piste anglaise Dolby Digital 5.1 est à conseiller pour savourer la performance de la tornade comique Amy Schumer.
Bonus
2 bonnes scènes coupées (5′) et un bêtisier (6′) font office de bonus pour cette édition dvd Universal.