Arnie est un adolescent timide et complexé. Un jour, il fait la rencontre de Christine, une Plymouth Fury de 1958 en piteux état, et décide de l’acheter. Lorsque la voiture retrouve une seconde jeunesse, le comportement d’Arnie se met à changer. Désormais sûr de lui, en couple avec la plus belle fille du lycée, il reste néanmoins obsédé par Christine. Quiconque osera se mettre en travers de leur chemin devra en payer le prix fort…
Après Brian De Palma avec Carrie au bal du diable (1976) et Stanley Kubrick avec Shining (1980), le réalisateur culte de Halloween, la nuit des masques (1978) John Carpenter adapte à son tour en 1983 un roman de Stephen King, Christine.
Dès l’ouverture, brillante, Carpenter pose l’analogie entre la voiture, la désormais célèbre Plymouth Fury, et une femme, analogie développée à de nombreuses reprises tout au long du film : cette voiture, entité née maléfique dont on parle généralement en employant le mot « she » et non « it », sauf par le personnage joué par Alexandra Paul, fera montre de jalousie, colère et vengeance jusqu’à un final mémorable par le sort réservé à son jeune propriétaire Arnie, littéralement possédé par Christine.
Aussi réussi dans la peinture des tourments adolescents que dans le rapport trouble entre organique et mécanique, Christine impressionne grandement par la virtuosité du cadre et du montage. Avec de lents travellings et une lumière où les ombres sont inquiétantes, Carpenter n’a pas son pareil pour rendre angoissantes ces banlieues américaines en apparence paisibles. Les différentes attaques de Christine comme la séquence de sa « résurrection » sont mises en scène de main de maître, riches en plans mémorables. De plus le choix des morceaux musicaux comme Bad to the bone s’avère judicieux pour traduire les sentiments de Christine, elles sont en quelque sorte sa voix, une voix terrifiante.
Christine est une des plus grandes réussites de John Carpenter, un classique indémodable du cinéma fantastique disponible en exclusivité dans sa nouvelle restauration 4K chez Carlotta dans un rutilant coffret ultra-collector.
Technique (test du disque blu-ray)
La copie est soignée, cette restauration 4K délivre une image de très belle tenue avec des rouges étincelants, de la carrosserie de la Plymouth au blouson de l’anti-héros. La VO Atmos, à privilégier, déploie de nombreux effets (pluie, explosion) et une belle présence de la musique et des chansons.
Bonus
Inédit, Le carrosse d’or 2019, conversation avec John Carpenter (74 min) a été filmée lors de la remise du Prix du Carrosse d’Or 2019 par La Société des Réalisateurs de Films à l’ouverture de la 51e Quinzaine des réalisateurs, une conversation avec John Carpenter précieuse pour tous les fans de Big John.