Cape et poignard : test blu-ray
Cape et poignard : test blu-ray

Cape et poignard : test blu-ray

Réalisateur
Fritz Lang
Acteurs
Gary Cooper, Lilli Palmer, et Robert Alda
Pays
USA
Genre
Guerre et Thriller
Durée
106 min
Titre Original
Cloak and Dagger
Notre score
7

Durant la Seconde Guerre mondiale, un Americain tente d’enlever un savant italien aux mains des Allemands. Ce chercheur vient de mettre au point la formule de la première bombe atomique.

Cape et poignard fait partie des films antinazis tournés aux USA par le grand réalisateur allemand Fritz Lang, signataire de nombreux chefs d’oeuvre comme Metropolis, M le maudit ou Le testament du Dr Mabuse.

Après Chasse à l’homme en 41, Les bourreaux meurent aussi en 43 et Espions sur la Tamise en 44, Fritz Lang met en en scène sur le territoire américain Cape et poignard où un scientifique joué par Gary Cooper devient espion pour déjouer les projets d’arme nucléaire des nazis, une course effrénée de la Suisse à Italie pour retrouver un docteur en énergie atomique d’origine italienne détenu par les allemands.

Cape et poignard, surnom de l’OSS créée en 42 dans l’objectif de fournir de l’aide à la résistance du monde entier pour préserver la paix, recèle l’idée de la machination et de conspiration secrète, thématique présente dans une bonne partie de la filmographie de Lang (Les araignées en 19/20, les films du Dr Mabuse, Les espions en 28). Cape et poignard ne joue pas la carte du feuilletonesque débridé avec péripéties et twists comme pouvaient le faire ses deux premiers films antinazis, Chasse à l’homme et Espions sur la Tamise mais mise sur un réalisme brut comme en témoigne le soin apporté à la description des personnages secondaires de résistants comme aux personnages principaux. En espion malgré lui Gary Cooper est impeccable; la romance de son personnage avec une espionne italienne jouée par Lili Palmer, en écho à celle au coeur du formidable Notorious d’Alfred Hitchcock, s’avère moyennement convaincante et a pour effet de produire quelques baisses de rythme. Mais la mise en scène au cordeau de Fritz Lang, exemple un impressionnant affrontement muet, sec et violent, entre Cooper et un Allemand dans un hall d’immeuble, couvert par une chanson populaire jouée dans la rue, fait une fois de plus des merveilles dans ce Cape et poignard dont le dernier quart d’heure est particulièrement trépidant.

Un Fritz Lang mineur, efficace à défaut d’être exceptionnel, dans une filmographie impressionnante. Il signera sur le territoire américain de nouveaux grands films comme La rue rouge en 45, House by the River en 1950 et Les contrebandiers de Moonfleet en 55.

Cape et poignard : test blu-ray

Technique

Définition et contrastes sont remarquables pour un film de cet âge. Des traits verticaux et plans de coupe abîmés apparaissent à l’image par intermittence mais ces scories ne gâchent en rien le visionnage de ce Fritz Lang que l’on a plaisir à (re)découvrir. Du côté du son les pistes VF et VO mono 2.0 PCM s’avèrent équilibrées.

Bonus

Cette édition blu-ray Rimini propose comme suppléments :

Fritz Lang, nazis et espions (23′) : une interview de l’historien du cinéma Bernard Eisenschitz, qui revient sur l’attitude de Fritz Lang face aux nazis et à la série de films anti-nazis qu’il a tournés aux Etats-Unis : Manhunt en 41 (refusé par John Ford), Les bourreaux meurent aussi en 43 (initié par Lang), Espions sur la Tamise en 44 et Cape et poignard en 46.

Le projet Cape et Poignard (23′) : une interview de Christian Viviani, professeur émérite à l’Université de Caen Normandie qui s’intéresse à la genèse du film. Il  souligne la « rivalité tacite »avec Alfred Hitchcock qui s’influencent mutuellement. Il montre que les films de Lang, dans les années 40, renvoient à ceux du maître Hitchcock : Chasse à l’homme (41) et Correspond 17 (40), Espions sur la Tamise (44) et 5ème colonne (42), Le secret derrière la porte (47) et Rebecca (40), Cape et poignard (46) et Notorious (46).
Puis est évoqué le scénario, inspiré d’un roman écrit par 2 scénaristes en vue à Hollywood à l’époque et produit par Warner, seul studio démocrate à l’époque. On y apprend que, selon Lang, le personnage de Cooper est inspiré notamment par le savant Robert Oppenheimer et un soldat de l’OSS Edmund Michael Burke qui fut conseiller technique sur le film.

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