Ça (Chapitre 1)
Ça (Chapitre 1)

Ça (Chapitre 1)

Réalisateur
Andy Muschietti
Acteurs
Bill Skarsgård, Chosen Jacobs, Jack Dylan Grazer, Jeremy Ray Taylor, Sophia Lillis, et Wyatt Oleff
Pays
USA
Genre
Horreur et Thriller
Durée
135 minutes
Titre Original
It
Notre score
9

À Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal à s’intégrer se sont regroupés au sein du « Club des Ratés ». Rejetés par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l’école. Ils ont aussi en commun d’avoir éprouvé leur plus grande terreur face à un terrible prédateur métamorphe qu’ils appellent « Ça »… Car depuis toujours, Derry est en proie à une créature qui émerge des égouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien décidés à rester soudés, les Ratés tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier. Un cycle qui a commencé un jour de pluie lorsqu’un petit garçon poursuivant son bateau en papier s’est retrouvé face-à-face avec le Clown Grippe-Sou …

 

L’avis de Yanick Ruf :

Ça est de retour cette année! Après une première adaptation de ce roman de Stephen King par Tommy Lee Wallace en 1990, c’est au tour du jeune réalisateur argentin Andy Muschietti (Mamá) de transcrire à l’écran l’histoire de Grippe-Sou (Pennywise en VO), ce clown démoniaque qui assassine les enfants de la petite ville de Derry dans le Maine. Apres avoir découvert une bande annonce extrêmement flippante il y a quelques semaines, le film sort enfin sur les écrans! Autant vous dire tout de suite que vous ne serez pas déçu, le film étant encore meilleur que la première version, déjà effrayante à l’époque!

Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, cela peut toutefois paraître assez déroutant. Il faut savoir qu’il ne s’agit en fait que de la toute première partie du roman, sorti en deux gros volumes chez Albin Michel il y a maintenant 3 décennies…. Les amateurs du livre vont reconnaître les principales scènes, et même si certaines sont manquantes, on comprend parfaitement pourquoi tellement l’atmosphère explique cela. On est réellement dans l’univers de King et on en ressent toutes les émotions!

Ça (Chapitre 1)

Cette première partie va donc nous faire découvrir une bande de gosses et la créature qu’ils vont devoir affronter. Cette dernière revenant tous les 27 ans, la seconde partie sera axée sur le retour des enfants devenus adultes pour une nouvelle confrontation comme dans le livre. Une liberté du réalisateur est de changer les dates de l’histoire. Le roman datant des années 80, la partie des enfants se déroulait en 1958. Elle a été transposée ici en 1988. Certainement pour les besoins de la suite de l’histoire. Cela passe bien, sauf pour ce qui est de Silver, la bicyclette qui fait tâche dans cette époque. Sinon tout est absolument correct.

Les jeunes acteurs sont à fond dans leur personnage respectif et nous font revivre l’histoire. Bill Skarsgård qui interprète Grippe-Sou est terrifiant comme il se doit pour nous en mettre plein la vue. Les maquillages et effets numériques savamment dosés faisant le reste.

Ça (Chapitre 1)

Verdict : Autant dire que cette prestation est ce qui pouvait coller de mieux à l’histoire du romancier horrifique. Ça nous plonge dans un univers cauchemardesque et épouvantable à souhait. Muschietti adapte avec brio un des plus célèbres romans de Stephen King et on attend maintenant avec impatience la suite….. Bon on restera forcement sur une légère frustration de ne pas pouvoir avoir l’histoire complète, mais ce premier chapitre est tellement bon que l’on préfère forcement attendre un peu pour en avoir un second tout aussi prenant.

Ça (Chapitre 1)

L’avis de Manu :

On vous passera la version détaillée de la production chaotique et à rallonge du film, gestation de 8 ans tout de même, It est passé de scénariste en scénariste, d’un metteur en scène à un autre (Cary Fukunaga – la série True Detective S.1 – est tout de même celui a le plus travaillé dessus avant de se faire éjecter). Le roman culte (surtout aux USA) de Stephen King allait se voir réserver une cure de jouvence en comparaison de la version TV, la mini série de 1990, qui a pris un sacré coup de vieux (rediff. multiples sur M6, ça vous dit quelque chose !?!). Pour ceux qui n’auraient pas lu le livre, il s’avère difficilement adaptable en l’état puisque fait de flashbacks comme de sujets développés en dehors de l’histoire principale, beaucoup de psychologie (cachée ou suggérée), une œuvre somme. Il faut donc faire des choix, ici les producteurs ont décidé de faire deux films bien distincts avec la jeunesse des protagonistes, la phase suivante sera donc celle des adultes. On perd dès lors toute une part des qualités narratives du livre mais adapter au cinéma c’est aussi faire des choix.

Une fois ça en tête, il s’avère que It est emprunt de qualités multiples avec seulement quelques défauts. Le public US (comme la critique) a salué cette adaptation, carton au box-office, bon point, ça … ? Ce qui surprend finalement, c’est d’avoir réussi à capter les principaux points du livre et les mettre aussi bien en images.

Ça (Chapitre 1)

Ainsi, les détours psychologiques du livre qui sont, entre autres, au cœur de la perte de l’innocence, sont traités avec une justesse fictionnelle réaliste autant dans l’écriture des personnages que dans leur interprétation, les jeunes comédiens sont tous épatants et justes. On pense évidemment à Stand by me (autre adaptation de King), l’intrigue a en outre été transposée dans les années 80, choix plutôt judicieux qui passe très bien, il permet d’être dans l’air du temps (retour en force de cette décennie) et implique des clins d’oeil légers de cette époque (décor, dialogues), sans être trop appuyés, lourds et font parfois respirer le film à travers des notes d’humour ado.

Est faite une peinture peu valorisante de l’Amérique à l’échelle de cette petite ville avec ses figures représentatives négatives de ce que peut être l’homme, ici, les parents, le caïd plus vieux, le pharmacien vicieux, le tout suggéré parfois comme plus appuyé à d’autres moments. Le film étant classé R-17 aux Etats-Unis permet d’aller effectivement plus loin dans l’aspect lovecraftien du film (maître littéraire de Stephen King) comme de flirter un peu plus avec l’immoralité. Côté frisson, on retrouve l’essence, l’ambiance, qu’on trouvait déjà dans la série, avec ce traitement de la peur qui est toujours présent. Moins impactant que dans le livre mais d’une efficacité surprenante, où tout est accordé pour contribuer à cela. Oscillant de décors naturels à gothiques (le réalisateur de Mama est à l’œuvre et cela se sent), It livre son lot de séquences effrayantes avec seulement quelques loupés. Quant à Pennywise (Grippe-Sou) il est la figure même du mal qu’on attendait, interprété par Bill Skarsgard;, le comédien à travers un maquillage parfaitement diabolique comme enfantin et joueur créé une vraie identité à cette icône maléfique. Jouant en outre avec des effets numériques et mécaniques la prestation du comédien ne s’en veut que plus terrifiante.

Ça (Chapitre 1)

Adaptation assez fidèle du livre, It est une belle réussite, déplaçant le contexte loin de la coulrophobie classique, et tendance, en recentrant le récit sur l’essence même du roman où Pennywise (Grippe-Sou) était, entre autres, avec moins d’ampleur ici, le vecteur représentatif des peurs humaines et autres métaphores qu’osait critiquer le livre en filigrane.

Même si encore aseptisé, on s’approche un peu plus sur ce coup d’essai qui s’en sort bien grâce à son aspect artistique à défaut d’avoir su capter toutes les subtilités, la profondeur, la perversité et autres allégories psychologiques et sociales que proposait l’œuvre littéraire originale. En attendant le chapitre deux… ce n’est déjà pas si mal.

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